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Blogoma, Au delà des evenements

Publié le 08 février 2010 par Docteurho

Ce que j’aurais retenu de cette 3ème édition des Maroc Blog Awards, c’est le pouvoir des connexions sociales à créer l’événement, car si les choses ont basculé d’un coté comme d’un autre, et que des personnes soient sorties primées et d’autres non, ce n’est pas tant par rapport à une qualité spécifique les ayant départagé, mais uniquement sur la base d’un plus grand nombre de supporters, donc de votes subjectifs, motivés par une sympathie biaisée par le tacite de l’amitié électronique, et les mass-clicks qui peuvent être générés par un outil aussi puissant que Facebook ou Twitter. Je suis conscient du fait que mon discours pourrait prendre des formes de jacasserie de mauvais perdant, et j’assume les retombées le cas échéant, sauf que ce qui anime réellement, mon présent billet, émane plus de ma responsabilité envers la mission dont je me sens investi, en tant que membre de la Blogoma, que de mon statut de nominé au Maroc Blog Awards. D’ailleurs cette cérémonie annuelle, n’est aucunement un outil de mesure qualitative, mais plus une occasion de faire la fête autour d’une compétition victime, non de ces règles jugées trop simples par beaucoup de personnes, mais de l’incapacité de l’internaute marocain, ou plus simplement de l’individu marocain d’user de moyens d’évaluation à caractère sélectif, sans tomber dans le piège de la partialité. Ceux qui ont voté, ne sont pas tous des lecteurs de Blogs, je ne les blâme pas pour autant, sauf que j’imagine bien que c’est une masse dont la force n’est pas utilisée à bon escient, et c’est le but de ma présente intervention.

Le « Jeu » électoral des Maroc Blog Awards, est une grande leçon à morale, puisqu’il symbolise à petite échelle, la simplicité des choix marocains en matière de représentation, et donc permet de déceler que plus loin dans le processus sélectif au plus beau pays du monde, il n’existe pas de règles de compétence, mais uniquement de popularité populiste, voire de clan. Une donnée tangible au plus profond des sens, puisqu’elle prime sur le facteur réellement important, et qui devrait être le vecteur conducteur de toute action méritoire, la compétence et surtout la légitimité. Je ne suis pas dans un discours négatif, ni dans la contestation des résultats, encore moins dans le dénigrement des efforts qui ont été déployés que ce soit par les organisateurs, les nominés ou les votants. Non ! Ceci n’est qu’un détail, une statistique conjoncturelle, et quelque significative qu’elle soit, elle n’a pas d’effet direct sur la réalité, du moins pas du coté qui nous intéresse, et qui est le centre de la BLOGOMA.

Le fait qu’il y a eu une telle mouvance, veut dire qu’il y a de l’énergie et donc une base sur laquelle il est possible de démarrer des projets à forte valeur ajoutée. Toutefois, il est de mon devoir de souligner qu’il ne peut y avoir de réelle synergie, que s’il y a une conscience collective et individuelle de la mission qui est la notre, jeunes et moins jeunes, dans la marche vers le développement de ce pays. Il y a, aujourd’hui, un réel besoin de prise de responsabilité de la part des blogueurs et autres créateurs de contenu web marocain, de telle façon à assurer une qualité de production, mature et suffisamment crédible pour faire de cette communauté ce qu’elle est sensée représenter, en tant que média alternatif, et pourquoi pas, moyen de pression et d’évaluation. Pression sur les décideurs et évaluation de toutes les composantes de cette société que nous représentons intrinsèquement, puisque nous sommes tous unis par l’appartenance au Maroc, quelque soit notre culture, notre référent religieux ou politique, et quelle que soit la langue dans laquelle nous nous exprimons.

Cette mouvance ne peut se faire sans la sensibilisation du lecteur, à la nécessité du débat d’idées. Un débat honnête, sensé et surtout riche par la différence qui nous sépare aujourd’hui plus qu’elle ne nous rassemble, dans une cacophonie dénuée de véritable consensus autour d’une même volonté: l’épanouissement de l’individu à travers celle de la masse et inversement.


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