Magazine Journal intime

Gainsbourg, vie héroïque

Publié le 09 février 2010 par Papote

19189713C'est un film qui ne laisse pas indifférent et j'ai entendu le pire comme le plus élogieux !
Je suis donc allée me faire une opinion par moi-même.

J'avais d'abord bien intégré que Joann Sfar, le réalisateur, avait bien spécifié qu'il n'avait pas voulu faire une biographie exhaustive ou réaliste de l'artiste mais qu'il avait raconté une histoire de Gainsbourg à lui avec les mythes, ses mensonges et ses délires. D'ailleurs, il est bien écrit "un conte de Joann Sfar" et pas "un film de Joann Sfar".
Donc, à partir de là, je n'ai pas hurlé au blasphème puisque c'était une "fantaisie".

A ce titre là, j'ai beaucoup aimé l'intervention de La Gueule, cette espèce de personnage imaginaire qui suit Lucien-Serge, tout au long de sa vie, comme un témoin, comme une empreinte, une éponge qui endure et vit ce que le petit juif subit, les complexes du jeune homme, la montée puis la décadence de l'artiste.

Après, il faut bien reconnaître que le décalé va loin parfois dans le délire... Je comprends que ça puisse ulcérer mais je ne l'ai pas ressenti comme tel même si, parfois, je n'en ai pas vu l'utilité (ceci dit, si un film ne devait faire que dans l'utile, cela ôterait singulièrement de l'intérêt au cinéma).

Après, je dirais que pour moi, ce film est une réussite puisque, n'étant pas fan absolue de Gainsbourg (oui, je sais, je me permets d'égratigner l'icône et la tendance actuelle à trouver que c'est un génie absolu) et étant même extrêmement gênée par certains aspects de sa personnalité (l'auto-destruction, la provoc pour la provoc mais pas toute la provoc), j'ai retrouvé exactement ces sentiments à certains passages du film, comme dans la réalité.

Les acteurs m'ont carrément bluffée !
Il y a dû avoir un travail énorme, titanesque parce qu'outre les ressemblances physiques incroyables, ils ont également réussi à capter les petits gestes, les mimiques, les attitudes. C'est phénoménal !
Evidemment, Eric Elmosnino qui porte le film à bout de bras et qui est d'un réalisme quasi parfait, jusqu'à la façon d'incliner la tête ou de lever le sourcil en sortant la clope de sa bouche pour la mettre dans le cendrier, le mouvement des doigts (ouais, je sais, je cherche la petite bête mais c'est tellement énorme !).
Laétitia Casta qui nous offre une réincarnation de Bardot plus vraie que nature, tant physiquement que dans le timbre de la voix, ses intonations, les mimiques de la bouche.
Même Lucy Gordon en Jane Birkin qui est, peut-être, un tout petit peu moins fidèle physiquement (mais je chipote peut-être un peu à cause de la comparaison avec les autres qui est si bluffante) mais dont la façon de s'exprimer, l'accent, les regards sont, une fois encore, copiés-collés sur la vraie.

Et puis, il faut noter le petit clin d'oeil du réalisateur à une de ses bandes-dessinées les plus connues ("Le Chat du Rabbin"), avec le chat de Juliette Gréco accueillant Serge Gainsbourg chez la chanteuse.

A bientôt !

La Papote

PS : je ne mets pas de morceaux de musique parce que je connais certaines sensibilités qui n'y résisteront pas et feront faire un bond à l'économie du mouchoir en papier... Veuillez nous excuser pour ce désagrément indépendant de notre volonté.


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