Magazine Journal intime

Valentine's Day versus Gangs of New-York

Publié le 24 février 2010 par Papote

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Dans un moment d'abandon à la midinette qui sommeille en moi, samedi soir, je suis allée voir "Valentine's Day".
J'avoue : j'aime bien les petites comédies romantiques où je ne suis pas écrasée par le suspens ou les questions existentielles et puis voir des gens beaux et heureux (avec un peu de larmes au milieu pour justifier le happy end) pendant 2 h, j'aime bien de temps en temps...
En plus, j'avoue que le nom de Garry Marshall et la pléiade d'acteur a tendance à inciter aussi, même si on sait, aussi, d'avance que ce ne sera pas le film de l'année...

Ben, en fait, j'ai été très déçue.
L'idée de départ du scénario n'est pas sans rappeler l'extra Love Actually, c'est à dire des couples qui se font, se défont, continuent envers et contre tout, se quittent, en se croisant, en se reconnaissant mais sur une seule journée : le 14 février...
Le jeu des acteurs est tout à fait honorable.
En revanche, le résultat est bâclé !
On suite une dizaine de couples sur deux heures, ce qui était, déjà, un pari risqué car ça fait beaucoup de personnages et d'histoires à gérer avec le risque que ça vire au bazar complet.
Mais, en plus, le fait qu'il y ait autant à suivre en si peu de temps implique de tout survoler et de ne rien voir.
Alors, rapido, il y a :
- Estelle et Edgard (Shirley McLaine et Hector Elizondo), couple de retraité heureux depuis de très longues années mais une révélation d'Estelle vient perturber ce bonheur sans nuage.
- Reed et Morley (Ashton Kutcher et Jessica Alba), jeune couple sur le point de se fiancer, du moins le film commence sur une bague et une demande en mariage.
- Liz et Jason (Anne Hathaway et Topher Grace), couple tout fraichement formé qui ne sait pas encore trop quoi attendre de la relation, de l'autre, qui est qui, qui veut quoi.
- Kara et Kelvin (Jessica Biel et Jamie Foxx), le couple qui existera, qui n'existera pas, assez improbable.
- Julia et Harrisson (Jennifer Garner et Patrick Dempsey), le couple dans lequel les deux partenaires ne sont pas sur la même planète.
- Holden et Sean (Bradley Cooper et Eric Dane), le couple, le non-couple, va savoir !
- Grace et Alex (Emma Roberts et Carter Jenkins), le couple de lycéens qui s'aime et se demande s'ils doivent franchir le cap de l'amour charnel.
- Félicia et Willy ( Taylor Swift et Taylor Lautner), le couple d'ado cliché : la cheerleader et le sportif.
Il n'y a qu'une histoire dont je ne vous parlerai pas. C'est celle de Julia Roberts. Celle-là doit se découvrir directement. Chuuuuut !
Dans cette dizaine d'histoires, j'en vois au moins une qui n'a absolument aucun intérêt, aucune raison d'être si ce n'est que de nous offrir 3 fois 2 minutes de vague ricanage potache à la American Pie. Je parle du couple formé par Taylor Swift et Taylor Lautner qui n'apportent rien, ils ne sont même pas les faire-valoir de l'autre couple d'ado. Il ne se passe rien dans leur couple de particulier, ce jour là, ils sont juste là pour se prendre une haie et se vautrer et pour faire l'apologie de la blonde nunuche et idiote...
Dans le même genre, le scénario s'égare avec des détails qui n'apportent rien à l'histoire (où est l'intérêt de faire faire un micro-trottoir à Jamie Foxx qui est journaliste sportif, par exemple, ça ne change rien à son histoire, aux évènements de sa journée...) et, du coup, ces minutes ainsi perdues, non seulement, sont inutiles mais, en plus, auraient sans doute été bien mieux utilisées pour développer les autres histoires.
Je pense à l'histoire d'Eric Bane qui ne nous permet pas de comprendre pourquoi il prend cette décision, quels évènements l'y ont amené. Non, on part d'une histoire de sportif en fin de carrière et on nous balargue une donnée personnelle, sentimentale, d'importance mais comme rien ne nous y a préparé avant, ça tombe comme un cheveu sur la soupe... Pourtant, c'est la seule histoire avec celle d'Estelle et d'Edgard qui m'accrochait un peu...
Du coup, aucune histoire ne m'a touchée, émue ou fait devenir toute guimauve de sentimentalité...
Je suis restée à l'extérieur du film et des personnages.
Oui, j'ai ricané trois/quatre fois et puis c'est tout !

Du coup, dimanche après-midi, changement complet de programme et d'orientation : canapé et "Gangs of New York".
En fait, j'avais loupé le film à sa sortie en salles et, depuis, je me disais qu'un jour ou l'autre je louerai le DVD... En l'occurrence, jusque là, c'était toujours l'autre mais grâce au hasard d'un goûter au cidre et au Russe chez un copain, j'ai vu qu'il avait le film et je lui ai emprunté derechef (ça, c'est pour Van Helsing qui adore mes expressions surannées).
Bon, alors là, c'est du Scorsese grand teint, garanti au lavage !
Avec du Daniel Day-Lewis toujours aussi impeccable et juste (même si toujours trop rare sur les écrans mais serait-il aussi parfait si on le voyait dans tout et n'importe quoi tous les quatre matins ?), du Léonardo di Caprio moins agaçant que d'habitude et même assez crédible et de la Cameron Diaz dans un rôle qui change un peu des blondes nunuches (qu'elle joue à merveilles mais qui ne rend pas grâce à son réel talent !).
Une production à grand spectacle avec des milliers de figurants.
Un scénario basé sur une histoire vraie (les conflits entre bandes rivales des natifs américains et des immigrés, dans le quartier des Five Points au milieu du XIXè siècle, le personnage de Bill le Boucher) sur fond d'évènements historiques aussi (les émeutes des Draft Riots liées aux lois sur la conscription et l'enrôlement d'hommes pour aller au front de la guerre de Sécession).

Malgré tous ces ingrédients, je n'ai pas été aussi enthousiaste que je l'espérais. Je crois que j'avais tellement attendu pour le voir que j'en attendais trop... C'est ballot !
Ou alors, on y retrouve trop Scorsese derrière Scorsese. Je veux dire que les thèmes abordés sont des grands classiques et y sont traités de la même façon : la vengeance, le parcours initiatique, le combat à mener entre fidélité à ses idées, aux gens dont on est redevables, etc.
Ceci dit, ça reste un très bon film, magnifiquement joué et je suis ravie de l'avoir enfin vu.

Ah, j'allais oublié, une petite mention à Jim Broadbent qui y joue un politicien véreux et que j'aime toujours autant et une autre à Brendan Gleeson (acteur qu'on voit souvent dans des seconds rôles mais dont on oublie regrettablement le nom) en irlandais calme et rassurant, la force tranquille, quoi !
Que c'est bon ces rôles secondaires interprétés aussi parfaitement !

En conclusion : De la petite histoire facile, télégraphiée 3 kilomètres avant et sans intérêt à la grosse machinerie que l'on attend mais toujours aussi efficace, ben, je choisis sans problème la 2ème !
Quitte à la jouer dans le "ah ben, c'était couru d'avance", je préfère quand c'est sur le style du réalisateur que sur de grosses ficelles indigestes de scénario...

A bientôt !

La Papote


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