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Sans tabou:épisode9:Début d'enquête

Publié le 16 mars 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode9:Début d'enquête
La rivalité envenima le regard d’Akram, qui devenait de plus en plus sombre. Cependant, par courtoisie, il n’objecta pas. Les mains oisives, le profil pâle, immobile face à sa chérie, silencieuse presque depuis le début de la soirée, il ne proféra le moindre mot.
Nader, interpréta son silence comme une acceptation. Par conséquent, il tira une chaise et en tenant la main de sa femme, comme un gentleman.
- Les femmes d’abord !
Ghada, hésita quelques secondes, puisqu’elle connut par cœur, le regard flambeur de son frère lorsqu’il est en colère et qu’il ne la manifeste pas, puis s’asseyait sur la chaise près de Ranime, quant à Nader, il saisissait celle à coté de son partenaire.
Très à l’aise, Nader, fit signe au serveur avec la main, sans vraiment échanger un regard avec Akram. Un peu honteuse, Ghada, tenta de briser l’atmosphère poudroyé de tensions de leur soirée à quatre et non plus en amoureux, en tournant la tête vers Ranime.
- Alors comment t’as connu mon frère ?
Ranime, les yeux vacillants d’un malaise qu’elle ne sût sa provenance, murmura.
- C’est mon enseignant.
Là, Nader exprès, intervint pour provoquer son pote.
- À ma connaissance, un enseignant ne doit pas avoir une liaison avec une de ses étudiantes !
Perturbé, Akram s’écria.
- On n’est pas un couple ! et comme il s’aperçut de la gravité de la phrase qu’il a prononcé, il reprit, enfin, on fait connaissance !
Nader, laissa un petit rire malin l’emporter et ne proféra le moindre mot, en suivant le regard de Ranime, qui devenait d plus en plus morne après la réponse d’Akram, et lui dit, en tapotant doucement l’épaule de son pote.
- Akram, est un mec bien, je suis sûr que vous allez l’adorer !
Ranime, sourit sans dire le moindre mot alors Nader poursuivait.
- T’es étudiante en Sup’com alors ?
Elle remua sa tête pour dire oui, et Akram prit la parole avec une fierté.
- C’est un bon élément ! c’est une fille très intelligente.
- Et surtout très belle ! interféra Nader, en la dévorant d’un regard séduit.
Ghada, suivait les regards et gestes de son époux attentivement. Elle aperçût, une lueur d’admiration, qu’elle a vécu pendant les premiers mois de ses fiançailles, puis du coin de l’œil regarda Ranime, perturbée, et fuyant son regard pour ne pas rencontrer celui de son mari. Elle eut comme impression qu’ils se connaissaient, mais elle ne laissa point son imagination développer des hypothèses.
- Alors Ranime, vous êtes tunisoise ?
- Non, de Sousse !
- Ah, ok ! et en s’efforçant de sourire, j’aime beaucoup cette ville, quand j’étais célibataire je séjournai souvent avec mes copines à la marina de Kantaoui…
Nader, le visage exultant de vivacité.
- On séjournera cet été aussi à Sousse, si tu veux ma puce !
- Ah, j’aimerai bien !s’écria Ghada, les yeux sautant de joie.
Il tint sa main, et lui colla une douce bise dessus. Un geste qu’il n’avait jamais produit en public. Surprise et émue, Ghada, débarrassa sa main doucement et changea de sujet.
- Alors Akram, pourquoi tu n’invites pas ta chérie chez nous à la maison…
Nader, croisant les bras, soutenait son épouse avec enthousiasme.
- Ça serait plus convivial ! et je suis sûr qu’elle se sentira plus à l’aise avec toute la famille…
Akram, un peu frustré, murmura.
- J’y penserai…
Nader, lui coupa la parole en se moquant.
- Qu’est ce qu’il y a ? tu ne veux pas présenter ta copine à ta mère ?
- Bien sûr que si ? s’écria Akram, d’une voix oscillante.
- Alors pourquoi pas une réponse affirmative dès le départ…
Nader connaissait par cœur la colère de son ami, une fureur intense et incontrôlable qui le rendait aussi maladroit qu’un petit écolier, et aussi emprunté et balourd qu’un voyou. Et il réussissait finalement à la flamber, après ses petites provocations avec lesquelles il l’arrosait depuis le début de la soirée.
- C’est encore tôt pour ça, et je ne sais pas si…
Nader, continua en ouvrant grand les yeux.
- Ça marchera ou ça foire ?
Akram, vida son verra d’eau pour se calmer puis en tentant d’adoucir sa voix.
- Est-ce que je peux te parler un petit moment, en tête à tête ?
- Vas-y je t’écoute !
- Non, je préfère un peu ailleurs !
- Comme tu veux.
Akram, le regard brulant de colère, mais s’efforçant de sourire à Ranime.
- Je m’excuse ma puce.
- Ce n’est rien ! dit Ranime, en souriant.
Il se mit debout par la suite et se dirigea vers les toilettes des hommes. Nader, à son tour, sourit à sa femme et Ranime et s’en alla.
Dans les vestiaires, Akram était immobile face au miroir, les poings serrés d’une colère intense, il se débarbouilla, puis dès qu’il aperçût son ami, se maintenant derrière lui. Il tourna, brusquement comme un toton et lui démontra sa fureur par un coup de poing violent et forcené, qui lui fracassa le nez.
Nader, recula deux pas, et se mit à effleurer son nez saignant, puis dit en cherchant une serviette avec l’autre main.
- Je peux savoir la cause de cet accueil chaleureux ?
En essuyant les mains, le regard encore coléreux.
- Ne joue pas à l’idiot avec moi, Nader !
- Je ne trouve aucune explication à ton attitude jalouse.
Il s’arrêta face à lui, et le perça d’un regard rancunier.
- Tu voulais me faire passer pour un connard devant la fille ?
Nader, haussa le menton, la serviette collée sur son nez, pour essayer d’arrêter l’hémorragie.
- Tu dis du n’importe quoi !
Akram, le secoua agressivement de son bras et hurla très jalousement.
- Elle te plait c’est ça ?
Nader, relâcha sa main et en s’éloignant, d’un geste nerveux.
- T’es vraiment pathétique ! as-tu oublié que je suis marié ? et que j’aime ma femme… ta propre sœur ?
Akram, sans le quitter d’un regard soucieux se demanda.
- Non comment pourrai-je l’oublier ? puis en le cernant d’un regard désagréable, et je suppose que t’as laissé Sondos seule avec les clients ?
- Elle est habituée à rester seule avec eux…
Il leva la face, subitement puis répliqua d’un air inquiet.
- Ne me dis pas que tu lui as donné la clé de casier ?
Comme Nader se taisait, Akram, soupirait nerveusement en tapant son front.
- Comment tu peux être aussi stupide en lui confiant la clé ?
- Je lui fais confiance…
Il lui coupa la parole, furibond.
- As-tu oublié qu’elle a fait de la prison pour vol à l’époque ? et ricanât, tu lui donnes la clé d’un casier rempli de fric et tu t’attends à ce qu’elle observe le pognon sans le voler ? tu ne sais pas que la nature reprend ses droits ?
Nader, le suivit d’un regard sévère et murmura.
- Elle ne le fera pas mais en cas où je te rembourserai !
Au milieu du restaurent, les filles n’avaient pas vraiment papoté pendant l’absence de leur hommes. Ghada, ne sembla pas très intéressée ou voulant connaitre du plus près la nouvelle copine de son frère. Par contre, elle la regarda avec une certaine méfiance mélangée à une inquiétude subite déclenchée par son époux, et en même temps, répondait à un message qu’elle venait de recevoir de Salma.
Comme Ghada, fut silencieuse, Ranime prit la parole, en disant.
- Tu lui ressembles beaucoup.
Ghada, ne leva pas les yeux, sourit en répondant au message, puis murmura, déconcentrée.
- Pardon ! tu disais quoi ?
Troublée, Ranime bégaya.
- Je veux dire à Akram, vous avez la même forme des yeux et le teint…
En remettant le cellulaire sur la table, elle répondit.
- Pas vraiment, il ressemble plutôt à mon père et moi je suis le portrait craché de ma mère !
Puis son cellulaire se mettait à sursauter sur la table, par l’effet de vibrations. Elle le saisissait de nouveau et aperçut le numéro de l’avocat s’afficher. Elle pâlit du coup et poussa sa chaise et parla frustrée.
- Excuse-moi !
- Non, c’est rien !
Ghada, s’éloigna de leur table de quatre pas puis d’une voix troublée.
- Allo !
- Salut, Ghada ! je m’excuse de t’appeler à une heure si tardive…
Elle lui coupa la parole, frustrée.
- Je t’avais demandé de ne plus m’appeler le soir… mon père n’apprécie pas les coups de fils nocturnes…
- Je suis vraiment désolé ! mais j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer !
Le coin de l’œil, suivant son mari et son frère reprenant leurs places autour de la table.
- Fais vite s’il te plait, j’aperçois de la lumière au fond du couloir, je crois qu’il s’est réveillé !
Il ingurgitait sa salive et dit.
- Ben, mon vieux pote Borhen, m’a appelé il y a une demi-heure, et m’a dit qu’il a finalement découvert une chose à propos de la tante de ton amie !
Pâlissante, et bornés par les regards curieux de son époux et son frère.
- Oui, c’est une bonne nouvelle… puis d’une voix nerveuse, je t’appellerai demain, ok !
Et raccrocha puis se dirigea vers leur table, Nader l’examinant d’un regard soucieux.
- C’était qui ?
- Salma !
- Et pourquoi tu ne lui as pas répondu ici ?
En reprenant sa place face à son mari.
- Problème de réseau ! puis remarqua le bleu sur son front, c’est quoi ça ?
Et essaya de toucher le nez de son époux mais, il arrêta sa main, et murmura, en échangeant un regard persiflant avec Akram.
- Je me suis cogné contre la porte !
Vers minuit leur soirée prit fin, et 45minutes plus tard, Ranime fut chez elle. Elle ouvra doucement la porte, pour ne pas réveiller sa colocataire endormie, et se déplaça à pas de chat, vers sa chambre à coucher, où elle aperçût une petite lueur s’infiltrant de sa porte entrouverte. En la poussant avec sa paume, son regard tomba sur Sabrine, pliant quelques affaires pour les mettre dans sa petite valise rouge déposée sur le lit. Cette dernière, s’arrêta et dit d’un air ému.
- Je suis désolée ! mais j’avais encore des affaires ici et…
- Tu n’as pas à t’excuser ! disait Ranime, en regardant le petit endormi comme un bébé sur le lit, puis se demanda, où loges-tu ?
Sabrine mettait sa petite trousse de maquillage dans la valise et dit sans lever les yeux.
- Chez une amie ! puis la regarda avec des yeux exténués, tu t’es bien amusée avec ton prof, j’espère ?
Elle déposa son sac à main sur le bord du lit, et en déboutonnant son manteau.
- Pas mal ! et s’interrogea, c’est Rihab qui te l’a dit ?
Elle sourit et dit en saisissant un autre pull de l’armoire.
- Non, mon patron ! il m’a dit que son beau-frère avait un rancard avec toi.
Ranime se taisait, un long moment, où elle plongea dans une tourmente d’interrogations puis murmura.
- C’était lui !
- Qui lui ? se demanda Sabrine en déposant la valise par terre.
- Ton patron, qui m’a appelé l’autre jour ! et en regardant droit aux yeux sa colocataire, j’ai reconnu sa voix, mais j’avais des doutes.
- C’est n’importe quoi ! disait Sabrine, en rigolant
Et se mettait à secouer Amine doucement de son épaule, Ranime la suivait attentivement puis se demanda.
- Qu’est ce que tu fais ?
- Je le réveille ! on va partir.
- Il se fait tard ! tu ne peux pas sortir à une heure pareille.
Elle sourit et dit.
- Je me suis habituée, et puis j’ai appelé un taxi, il y a un quart d’heure !
Ranime, hésita un petit moment puis s’approcha d’elle et dit d’un air bienveillant.
- Non, reste ! et en plongeant un doux regard sur Amine, je ne veux plus que tu déménages !

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