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Sans tabou: épisode16: Un cadeau du ciel

Publié le 02 octobre 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode16: Un cadeau du ciel
De son siège conducteur, elle le guettait un long moment, assis tout seul à la terrasse de la cafétéria, protégé des rayons de soleil par un parasol de couleur verdâtre comme la peinture de ce salon de thé, prés de la gare.
Il fumait, stressé, une cigarette, et regardait comme un obsédé sa montre à chaque minute. Elle refit son rouge à lèvres, saisissait son sac à main du siège à sa droite puis ouvrit la porte, prit un long souffle pour dissiper la sensation du malaise qu’elle ressentait, et surtout de colère qui la perturbait.
En s’arrêtant face à lui, elle déposa son sac à main blanc sur la table et parla doucement.
- Me voilà, dis-moi pourquoi tu tenais tant à me voir !
- Assis-toi, Ghada ! dit Nader en souriant à peine.
Sur les nerfs, elle évita de le regarder dans les yeux et dit.
- Je suis pressée, alors dis moi pourquoi tu voulais me voir ?
Il se mit debout, et en lui tendant la main.
- S’il te plait Ghada, je ne vais pas prendre beaucoup de votre temps.
Elle le dévisagea avec lenteur, puis s’assit face à lui. En croisant les bras nerveusement.
- Vas-y, dis moi ce que tu veux.
Il l’examina d’un regard doux et mystérieux à la fois et parla.
- Je te veux toi…
- Et moi je veux plus de toi !lui coupa-t-elle la parole agressivement.
En déposant sa lourde main sur la sienne, Nader insista.
- Ecoute moi, Ghada, je sais que j’étais un mauvais mari, mais tu sais maintenant mon passé et tu peux comprendre pourquoi j’étais si renfermé sur moi-même…
Elle sourit, sortit un paquet de cigarettes sous le regard surpris de son époux et répondit.
- Je sais aussi que tu héberges ta petite amie dans ton appartement ! et en allumant une cigarette d’une voix étranglée de pleurs, et que t’as un fils d’elle !
Sous l’emprise de la surprise, il s’écria.
- Un fils ? et en riant nerveusement, je n’ai pas d’enfants et ce n’est pas ma petite amie ! et en lui arrachant le bout de cigarette des lèvres tout en l’écrasant dans le cendrier, depuis quand tu fumes ?
- Ce n’est pas notre sujet…
Il lui coupa la parole violemment.
- Si, tout ce qui te concerne fait partie de notre dialogue. Puis en baissant la voix, c’est justement pour cet enfant que je t’ai demandé de venir me voir.
Elle laissa un rire nerveux s’échapper de ses belles lèvres et se demanda.
- Et qu’est ce que j’ai à voir avec cet enfant ?
Il ingurgita sa salive, hésita un petit moment puis murmura.
- Je veux bien l’adopter.
En souriant à contre cœur, elle s’écria.
- Très bien, alors après le divorce, tu épouseras ta petite amie et tu adopteras son gosse !
- Elle n’est pas ma copine, merde ! hurla-t-il à haute voix.
Puis gêné par les regards des quelques têtes tournés vers eux, il baissa la voix au point de chuchoter en disant.
- C’est la mère de l’enfant, elle voulait voir l’endroit où son fils allait grandir c’est tout.
- Ah bon ? et tu laisses une étrangère toute seule dans ton appartement ! et au bout des nerfs, et en plus de ça, elle utilisait notre salle de bain pour doucher son petit ? s’écria-t-elle en levant sur lui un regard où il lut la colère la plus extrême.
Et en tapotant avec les doigts nerveusement sur la nappe blanche de la table.
- Je ne suis pas une gourde, Nader ! je sais très bien que c’est ta meuf !
- Ce n’est pas ma meuf ! et en expliquant, c’est vrai, je n’aurai pas dû la laisser seule dans mon appartement, mais j’ai eu un coup d’appel urgent d’un fournisseur et je n’ai pas tardé avec lui ! et faisant de l’effort pour rigoler, de toute façon, elle n’avait rien à voler, t’as pris tout avec toi, et je portais ma Rolex à la main, donc à part le meuble et l’électroménager, elle n’avait rien à piquer !
Et en caressant sa main doucement.
- Et ce n’est pas ma copine !
- Elle me l’a dit elle-même.
En la fixant d’un doux regard.
- Elle s’est mal exprimé ma chérie, c’est tout !
En retirant sa main, elle s’écria d’une voix aigüe.
- Je suis une femme, Nader, et la façon dont elle l’a dite, montre bien qu’elle t’aimait !
Perdant son sang froid, il haussa la voix.
- Elle m’aime et alors ?
- Et alors ? s’écria-t-elle, sentant de la braise traverser tous ses vaines, on est encore mariés Nader, et si tu veux vraiment habiter avec elle, tu dois me respecter un peu au moins jusqu’à ce que on divorce officiellement !
En enterrant sa tête sous ses mains, il rajouta.
- Écoute mon cœur !
- Ne me dis pas mon cœur !
- Ok, Ghada ! balbutia-t-il d’un regard triste, cette femme était à une époque amoureuse de moi…
- Était ? elle est amoureuse de toi ! cria Ghada furieuse.
En serrant ses dents, il cria.
- D’accord, elle l’est mais je lui ai dit que je ne quitterai jamais ma femme pour elle ! et en inventant une histoire toute fraiche, d’ailleurs, un homme s’est présenté voulant l’épouser mais il refusait d’éduquer le petit et là, elle est venue me supplier de l’adopter comme elle savait qu’on voulait un enfant et qu’on ne pouvait pas en avoir !
En basculant son visage, elle l’inonda d’un regard infini et coléreux.
- Pardon ? tu lui parlais même de nos problèmes intimes ?
- Je sais je n’aurai pas dû le faire mais je veux vraiment avoir un enfant de toi…
Elle leva un sourcil d’étonnement et reprit.
- Arrête de mentir Nader ! c’est toi qui ne voulais pas d’enfant, tu me l’as dit…
Il lui coupa la parole, en la regardant droit aux yeux.
- Ce n’est pas que je ne veux pas d’enfant ! mais juste que j’avais peur concernant ton état de santé, et en poussant un souffle volumineux, une éventuelle grossesse est dangereuse pour toi !
Et en traçant un pseudo sourire.
- Et puis c’est un beau petit garçon de 4ans, il est adorable, tu vas l’aimer je suis sûr ! c’est… c’est un cadeau du ciel, pour nous …
En l’interrompant furieusement.
- Avoir mon propre enfant, ça c’est un cadeau du ciel ! et en reprenant sa respiration pour faire taire l’angoisse qui montait en elle, et même si je songerai un jour à adopter un enfant, j’adopterai un nouveau né mais pas un enfant de 4 ou 5ans, et pis encore, le fils de la maitresse de mon époux chéri.
- Elle n’est pas ma maitresse…
Emportée par une vague de colère, elle s’écria.
- Tu n’as jamais fait l’amour avec elle ?
Il hésita un peu, frustré et répondit.
- Une fois ou deux mais c’était avant notre mariage. Je te jure que depuis j’ai été un époux fidèle.
En poussant la chaise et en saisissant son sac à main d’un geste furax.
- Je suis désolée Nader, mais je te crois pas !
Il se mit debout lui aussi et la supplia.
- Assis toi s’il te plait, on n’a pas encore terminé la conversation…
En portant ses lunettes de soleil, elle disait fermement.
- On n’a plus rien à se dire Nader ! et en le contemplant, elle se reprit, je ne veux plus être avec toi, ni adopter un gosse avec toi !
En attrapant sa main, il continua.
- Je t’en supplie Ghada, passe le soir chez moi, pour voir le petit, juste pour le voir ! c’est un garçon adorable…
- Je ne veux pas le voir…
- Tu le retrouveras seul avec moi, d’ailleurs sa maman n’a resté chez moi que le jour maudit où tu as passé chez moi prendre tes affaires.
Sous l’emprise de son joli regard séducteur, elle murmura en relâchant sa main.
- On verra !
Très content, il hurla excité comme un gamin.
- Merci Ghada !
- Mais je ne te promets rien ! dit-elle froidement.
Puis échangea un bref regard avec lui et se dirigea vers sa voiture. Tout de suite après, il s’assit de nouveau, but un verra d’eau et sortit son gsm en composant le numéro de Sondos.
Dans son appartement, le cellulaire de Sondos déposé sur la table basse du salon se mit à sonner. Amine, était assis, sur le sofa, balançant ses petits pieds en regardant Tom et Jerry à la télé, quant à Sondos, elle était dans la salle de bain en train de se doucher.
En écoutant son gsm sonner une belle mélodie de David Guetta, elle s’écria, en essuyant quelques goutes de shampoings qui s’étaient glisser sur ses yeux.
- Amine, apporte-moi, mon cellulaire !
De l’autre pièce, le petit garçon sauta du sofa, prit le cellulaire et se dirigea en courant vers la salle de bain. En se relavant sur les bouts des orteils, il tint la poignée et ouvrit la porte. Au même moment, Sondos, ferma le robinet, et prit de sa main le gsm en souriant.
- Merci mon chou !
Le petit ne dit rien et sortit de la salle de bain.
- Ferme la porte mon chou, et en parlant à elle-même je ne veux pas rattraper une grippe !
Curieux comme tous les enfants de son âge, Amina s’arrêta devant la chambre à coucher de Nader qui était juste à coté de la salle de bain. Après hésitation, il ouvrit sa porte qui n’était pas fermé à clés, et une petite créature sautant sur le parquet, attira son attention.
Comme attiré par un aimant, il pénétra la chambre et cria joyeux.
- Tata, il y a un pigeon !
Puis émerveillé, il suivit de l’œil, le petit invité qui était entré par la porte semi ouverte du balcon. Comme Sondos, ne lui répondit pas, il répéta en riant tout en approchant à pat de chat vers le pigeon qui s’est arrêté prés du lit.
- Tata, il y a un pigeon ! viens voir ! il est adorable !
Dans la pièce juste à coté, Sondos était au téléphone avec Nader, elle s’écria.
- Un moment mon chou, je parle au téléphone ! puis en revenant à son interlocuteur, comment t’as osé lui avouer que je suis ta maitresse ?
En laissant le pourboire sur sa table et en se levant, Nader, murmura.
- Ce qui est fait est fait maintenant ! et en allumant une cigarette, je veux que tu habilles bien le gamin et que tu dégages de chez moi !
Enervée de son ton odieux, elle s’écria.
- Pardon ? c’est comme ça que tu me remercies ? et en ingurgitant sa salive, je ne peux pas laisser Amine tout seul dans l’appartement !
- Je reviens dans une heure, disons 18H ! et sévèrement, et prends tous tes affaires !
En rouvrant le robinet, elle murmura à mi-voix gênée.
- D’accord, d’accord ! j’ai bien compris !
Puis raccrocha, et en appelant Amine.
- Viens prendre le gsm !
Mais comme il ne répondit pas, elle grommela.
- Il doit être concentré avec les dessins animés !
Elle le mit donc sur le sol, et le poussa avec la main pour l’éloigner le plus possible de la baignoire puis acheva son douche.
Une fois enveloppée de son cap de bain, elle quitta la chambre et se dirigea vers le salon en parlant.
- J’espère que t’a aimé Tom et Jerry !
Mais quand elle pénétra le salon, elle ne trouva pas le petit. Elle se dirigea donc vite fait à la cuisine et là aussi, elle ne le trouva pas. Envahie par une inquiétude dubitative, elle s’approcha des toilettes mais en tournant son regard par hasard vers la chambre à coucher de Nader, elle s’apercevait que la porte était ouverte.
- Merde ! si Nader saura que le petit s’est intrus dans sa chambre, il me tuera ! et en poussant la porte furieusement, Amine, montre toi, petit morveux !
En s’arrêtant au milieu de la chambre, elle voyait la porte fenêtre semi ouverte. Le cœur battant, elle s’approcha du balcon. Là, elle découvrit un pot de fleur fracassé sur le parquet et un tabouret en plastique collé à la rambarde.

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