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Sans tabou: épisode16: Un cadeau du ciel

Publié le 25 septembre 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode16: Un cadeau du ciel
Le lendemain vers 18h, Akram gara sa bagnole devant une belle villa à Sahloul. En avalant sa salive, tout en tapotant nerveusement sur le volant, il regarda du coin l’œil sa compagne et murmura doucement.
- Mon grand amour habite ici alors ?
Ranime, souriait et répondit, aussi nerveuse que lui.
- Oui, enfin, depuis 7ans …. Avant on était à Sousse centre. Et en ouvrant la porte après une grande hésitation, alors comment tu trouves la maison ?
- Aussi belle que mon bébé !
Elle riait agréablement et sauta légèrement de son siège en disant.
- Alors tu viens ou pas ?
Il sortit une cigarette avec l’intention de l’allumer puis se retentissait au dernier moment et sauta en vérifiant que les portes sont bien fermées.
En mettant ses mais dans les deux poches de son pantalon jean, il disait.
- Tu crois vraiment que c’est une bonne idée de rendre visite à tes parents la première fois sans les avertir d’avance ?
Ranime, sourit, mettait sa main sur son bras et dit.
- On n’a pas fait tout ce chemin pour reculer maintenant ? et d’un regard optimiste, je suis certaine que ma mère sauta de joie quand elle saura que tu veux demander ma main.
Se sentant prêt à remplir sa mission, il monta sur la bordure du trottoir et dit.
- Souhaite-moi bonne chance avec ma belle mère.
Ranime sans s’arrêter de rire, le tapota doucement sur son bras en disant.
- Allez, ce n’est pas un entretien d’embauche !
- Je t’assure que demander la main d’une fille est une chose beaucoup plus stressante !
Elle sortit ses clés puis décida de sonner à la porte en rigolant.
- Imagine si elle me voyait entrer avec un mec ! elle me tuera surement !
En caressant tendrement son visage, il répliquait.
- Tant que t’es avec moi, t’es en sécurité…
Et il ne termina pas sa phrase, lorsque son regard fut scotché à un homme moustachu de la cinquantaine. Emue, Ranime se jeta dans les bras de son père en disant.
- Papa, t’es là !
En embrassant sa fille sur le front sans épargner l’homme inconnu d’un regard sévère d’un père protecteur, il répondit.
- Oui, j’ai pris trois jours de congé. Et en focalisant ses yeux sur l’homme trentenaire. Alors tu ne me présentes pas ton compagnon.
Timide devant son père, elle palpita sa gorge et dit.
- Papa, c’est Akram !
- Enchanté fiston ! et en ouvrant largement la porte, entrez, je vous en pris !
Une fois installés au salon, tous les trois ; Ranime avec son homme sur un canapé et son père face à eux sur le fauteuil, un petit silence gagna l’espace puis Ranime initia la conversation par une interrogation.
- Alors où est man ?
- Elle est chez une voisine, elle reviendra dans un moment ou un autre !
Puis quand il entendit le claquement de la porte.
- Quand on parle du loup !
Et il entendait sa femme parler à haute voix en se demandant avant même d’entrer dans le salon et de découvrir ses invités.
- A qui la belle bagnole garée devant notre garage ?
Puis l’expression de surprise hanta son visage lorsqu’elle voyait sa fille assise avec un homme qu’elle ne connaissait pas. Sans prolonger le suspens, Ranima se leva et se dirigea vers sa maman. Elle la serra contre elle, mais sentit la froideur et la rigidité du corps qu’elle a touché. Passive, sans embrasser sa fille et en se contentant de lui offrir ses joues, Hinda murmura, en cherchant du regard l’homme en tenue un peu sportive.
- Alors, qui êtes-vous jeune homme ?
Il traça un petit sourire, mais avant de prononcer le moindre mot, il fut interrompu par Ranime.
- C’est mon petit ami, man !
- Pardon ? s’écria Hinda, d’un ton sacripant n’appréciant guère le mot.
Sentant la gêne de sa maman, elle reformulait.
- Akram, était mon enseignant de TD le premier semestre, et il veut devenir mon fiancé !
- Ton fiancé ? s’exclama-t-elle bizarrement. Puis en relavant les manches de sa chemise de maison comme si elle s’apprêtait à s’échauffer pour une bagarre, et pourquoi ne l’as-tu pas emmené à ta mère ? c’est à elle que tu devras présenter pas à moi !
Ranime eut une moue dubitative, qui se transforme en grimace gênée lorsque son père, rajouta, en adressant la parole à son invité.
- T’es d’où mon fils ?
- De Tunis, Carthage présidence plus exactement !
En fronçant les sourcils, il continua de sa voix grave.
- Et chez vous, quand un homme désire demander la main d’une fille, il vient seul sans sa famille ?
- Je comptais venir avec….
Et Hinda lui coupa la parole en disant sévèrement.
- De toute façon, vous vous êtes trompé d’adresse, la maison de ses parents est à Hammamet !
De colère, Ranime enfonça ses doigts sur le bras de sa maman adoptive en criant.
- Maman, on peut parler en privé !
En injectant Akram d’un désagréable regard, elle suivit sa fille à la cuisine. En laissant la porte entrouverte Ranime s’écria furieuse.
- Qu’est ce qui se passe man ? pourquoi tu le traites comme une merde ? cet homme m’aime et veut m’épouser !
Hinda croisa les bras, et dit sans quitter sa petite fille d’un regard cachant une immense colère.
- Nafissa sera aux anges lorsqu’elle saura que sa fille chérie à un potentiel fiancé.
- Maman, arrête ! et d’une voix étranglée de pleurs, j’ai rendu la voiture, je ne vois pas pourquoi tu me punis encore ! et les yeux rouges, ça me fait très mal au cœur, que tu me traites de la sorte !
Dans l’autre pièce, le gsm d’Akram se mit à vibrer alors en traçant un sourire pâle à son beau père, il s’excusa et s’arrêta à l’entrée de la villa, en parlant à voix basse.
- Oui, Nader qu’est ce que tu veux ?
- Où es-tu, bon sang ! hurla Nader sur les nerfs.
- Je suis avec ma petite amie, chez ses parents, et c’est mal parti !
En riant nerveusement de l’autre bout du fil.
- Je ne crois pas vraiment ce que tu me fais là ! et fou de rage, on est dans l’impasse, on nous pique nos clients, et monsieur s’amuse avec sa bien aimée comme si tout allait bien !
- Ne crie pas Nader ! je ne suis pas seul !et en s’éloignant encore de trois pas de la porte d’entrée, qu’est ce qu’il y a de si urgent ?
- C’est la guerre entre moi et ta sœur !
- Ça je le sais…
En lui coupant la parole très tendu.
- Elle a rencontré Sondos dans mon appartement !
Il éclata d’un rire qui sonnait faux et dit.
- Et qu’est ce qu’elle faisait là-bas ?
- Elle était avec le petit…. Et se taisait le temps d’allumer une cigarette, je ne pouvais pas laisser le petit dans le bordel tout de même, ce n’est pas un endroit pour enfants !
- T’aurais dû lui réserver une chambre d’hôtel au lieu de lui offrir les clés de ton appart ?
En attrapant le combiné avec l’autre main, Nader poursuivait angoissé.
- Elle m’a même menacé de me suivre en justice pour adultère !
Akram, sourit et dit d’une voix confiante.
- Elle ne le fera pas, je t’assure, t’as pas à te faire des soucis…
Nader lui coupa la parole en changeant de sujet.
- De toute façon, ce n’est pas essentiellement pour ça que je t’ai appelé.
- Ecoute, on pourrait parler une autre fois.
- Non, on parlera maintenant ! je ne suis pas d’humeur à attendre une autre fois ! et en fonçant directement dans le sujet, j’ai rencontré le nommé Khalifa.
- Et ?
- Et c’est un ennemi redoutable, une casse gueule quoi, un homme très prudent.
- Tu lui as parlé ?
- Oui hier ! et en ingurgitant sa salive, il faut l’écraser le plus tôt possible.
- Et quel est ton plan ?
Nader prit un souffle de sa cigarette en s’arrêtant devant un feu rouge et continua.
- Tu devras te faire passer pour un client !
- Et pourquoi tu ne le feras pas toi-même !
- Moi, il m’a vu, il m’a menacé même ! et en riant, mais toi, t’as la gueule d’un homme de bonne famille qui aspire confiance, le genre qu’il cherche et puis quand il saura que t’es le fils du ministre en effectuant une petite enquête sur toi, il mordra à l’hameçon !
*******************************************************
Dans la maison du chott, et en l’absence de Sondos, Sabrine la remplaçait à l’accueil. En attendant l’arrivée d’un client, l’une des filles russes s’habillant de façon très dénudé sortit une cigarette et l’alluma puis parla à Sabrine. Comme cette dernière n’arrivait pas à comprendre un seul mot de ce que la blonde lui racontait, elle s’écria furieuse.
- Ecoute moi ma chérie, tu ferais mieux d’attendre ton client dans ta chambre !
La blonde de 25ans, prit un souffle de la cigarette, sans vraiment comprendre son interlocutrice.
-pfff, je ne sais même pas parler en anglais pour communiquer avec cette connasse !
Puis elle entendit quelqu’un frapper à la porte deux fois, très doucement. C’était une sorte de mot de passe pour reconnaitre l’arrivée d’un client.
Ses yeux brillèrent d’une gaieté fugace, et elle s’écria.
- Le voilà, ton homme !
Elle précipitait le pas vers la porte et en l’ouvrant.
- Bonsoir monsieur Hamda !
L’homme, à l’allure d’un vieux richissime, lui sourit et dit en fermant la porte doucement derrière lui.
- C’est Hamid !
- Ah, oui ! excuse-moi ! puis en lui enlevant son manteau, entrez la chambre 3 est prête pour vous !
Puis les suivit jusqu’à la première marche, mais l’homme tint la main de sa blonde et dit en adressant la parole à Sabrine.
- Je connais bien l’endroit, merci ! et en faisant un petit clin d’œil à la fille, allons nous ma belle !
Un peu embarrassée, Sabrine regagna sa chaise, et rouvrit le carnet de rendez-vous en parlant à elle-même à voix basse.
- On dirait qu’on a un seul client ce soir !
Puis mettait une chanson sur l’ordinateur et se mettait à bouger la tête en suivant le rythme dansant de la mélodie. Quelques secondes plus tard, la porte cria.
Elle sursauta sur place de surprise puis en baissant le volume, elle se dirigea vers la porte. Et à sa grande surprise, elle découvrit une jeune femme de son âge presque. Elle était maquillée, portant une jupe de daim noir, un chemisier blanc aux manches retroussées et tenant sur son bras gauche un manteau boule plié.
- Bonsoir mademoiselle ! dit-elle en parlant à Sabrine la première.
Sabrine, angoissée s’arrêta devant la porte pour lui bloquer la vue de l’intérieur et se demanda d’une voix tremblante.
- Qui vous êtes ?
La femme à la peau très blanche, se présenta en traçant un fabuleux sourire.
- Je m’excuse d’avoir frapper à votre porte à une heure pareille ! puis en pointant le doigt vers la maison d’en face, je suis la fille de la dame qui habite juste en face de vous, et ça fait un petit quart d’heure que je frappe à sa porte sans qu’elle m’ouvre !
Sans pouvoir dissiper son malaise, Sabrine répliqua.
- Elle s’est peut être endormie ! et en observant le profil de l’étrange femme, t’as essayé de l’appeler ?
- Le fixe ne marche plus depuis un sacré bout de temps ! et en sans quitter Sabrine d’un regard mystérieux, écoute ça fait des années que je n’ai pas visité ma mère, et je suis venue de l’étranger ce matin, et je commence à m’inquiéter vraiment pour elle !
- Ben, tu n’as qu’essayer encore sinon revenez demain !
La femme sourit et dit en montant encore une marche.
- Jolie votre maison !
- Ah merci ! puis en collant le dos sur la porte légèrement, ce n’est pas la mienne, enfin je suis la cousine de la cousine du propriétaire de la maison ! et naïvement, ils m’hébergent pour quelques jours le temps que je trouve un logement à Tunis !
La femme leva un sourcil, non convaincue, puis se demanda avec sa voix maligne.
- C’est vraiment bizarre d’être accueillie par l’invitée vers 22h ! ils ne sont pas là ?
A travers la porte entrouverte, elles entendirent l’une des portes s’ouvrir. C’était le client qui venait d’arriver. En tombant du regard sur la femme à la porte, il rebroussa chemin et ferma la porte derrière lui.
La femme jouait avec ses cheveux châtaigne et murmura.
- C’est lui ton cousin !
- Euh, oui, c’est lui ! dit Sabrine en s’efforçant de rire, il est timide avec les femmes, tu sais ce genre d’hommes…
En échangeant ce faux rire avec elle, la femme mystérieuse dit.
- Oui bien sûr ! et en la regardant attentivement, je m’excuse à nouveau, et en avalant sa salive, j’ai fait un long voyage jusqu’ici, et j’ai soif, vous pouvez me porter un verre d’eau.
- Oui, bien sûr ! et après hésitation, je ne peux pas te demander d’entrer, ce n’est pas chez moi ici !
- Oui, oui je comprends !dit la femme en souriant.
- Je reviens !
Dés que Sabrine disparaissait de sa vue, la jeune fille, sortit un petit appareil photo numérique, et prit quelques photos de l’intérieur : elle photographiait le bureau de l’accueil, les trois chambres qu’elle pouvait voir de l’angle où elle se maintenait, Puis cacha l’appareil photo dans son sac à main, quand elle entendit les vibrations de son gsm.
- Oui !
Une voix d’homme la répondit.
- Je le vois arriver de rétroviseur !
- J’arrive tout de suite !
Pendant ce temps là, Sabrine saisissait une bouteille d’eau du réfrigérateur et versa un peu d’eau dans un verre, dès qu’elle sortit de la cuisine, ce n’est pas le visage de la femme qu’elle dévisageait mais celui de son patron, debout prés de la porte, cramoisi de colère.
- Comment tu peux laisser la porte ouverte comme ça ! et en remarquant le verre d’eau entre ses mains, c’est pour qui ?
Frissonnant de peur, Sabrine parla à peine.
- T’as pas vu la femme ?
- Quelle femme ? puis en s’approchant d’elle, pardon, t’as ouvert la porte à une inconnue ?
La face pâle comme une morte, elle s’expliqua.
- Ce n’est pas une inconnue, c’est la fille de la vieille femme.
Une lueur d’agacement traversa son regard, et il disait en serrant les poings.
- La vieille n’a pas de filles.
A son grand étonnement, Sabrine balbutia avec une grande gêne dans la voix.
- C’était qui alors ?

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