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Sans tabou:épisode10:annoncer la couleur

Publié le 22 mars 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode10:annoncer la couleur
Comme chaque dimanche, Ghada et Nader allaient faire les courses au Géant. Ils n’avaient presque pas bavardé le long de trajet. Une fois dedans, Ghada s’arrêtait devant les boutiques de fringues féminines quant à lui, il l’attendait toujours devant la porte, fumant un bout de cigarette.
Une fois dans la boutique Benetton, elle s’attardait, surtout qu’elle voyait, par hasard, sa cousine Mayssa, accompagnée de sa mère et sa sœur, debout prés du caissier, s’apprêtant à payer deux pulls qu’elles ont achetés.
- Hey, bonjour ! disait Ghada, en s’approchant d’elles.
La femme de son oncle, traça un large sourire puis lui fit la bise en laissant ses yeux chercher Nader.
- Il est où ton époux ?
- À l’extérieur, en train de fumer !
L’épouse de son oncle, la dévisagea d’un regard agréable et continua.
- T’es devenue très belle après le mariage.
Ghada se mettait à rire et l’interpela.
- Tu trouves. Et en rigolant, je ne l’étais pas, jeune fille ?
La femme éclata de rire, et en donnant sa carte de paiement au caissier, répliqua.
- Ben, oui, mais une femme s’embellit davantage une fois mariée.
- Si tu le dis ! disait Ghada, souriante, cherchant du regard Mayssa, qui faisait exprès de tourner la tête vers un autre rayon de vestes.
Puis la femme de son oncle, se mettait à effleurer son ventre, en ajoutant d’une voix curieuse.
- Alors, il n’y a pas de bébé ?
Ghada, traça un faible sourire puis répliqua en reculant d’un pas.
- Pas encore.
Et sa petite cousine Noura, interféra.
- Ça fait que 4mois presque depuis qu’ils sont mariés man !
La femme, rigolote laissa un rire l’emporter et s’écria, spontanément.
- Ton père m’a mise enceinte la première semaine de mon mariage.
Sa petite fille de 18ans, un peu honteuse, vu que sa mère l’a dite à haute voix, la grogna.
- Man, pas la peine de le mentionner à haute voix.
La femme, riait et disait, encore emportée par son humour délimité.
- Oh ! vous les jeunes d’aujourd’hui vous êtes plus conservateurs que nous à votre âge.
Ghada lui partagea le rire en ajoutant.
- Non, ils ne sont pas plus conservateurs, mais ils veulent se faire passer pour des pudiques.
La femme, lui caressa la joue tendrement et disait.
- Ben, ma puce, tiens nous au courant lorsque vous seriez enceinte.
- Tu seras la première informée, tata ! disait-elle en souriant.
La femme, en reprenant sa carte de paiement reprit.
- Bon alors je vous laisse ma chérie, passe le bonjour à Nader et à ta mère, ça fait presque un mois que je ne l’ai pas vue.
Noura, lui fait une autre fois la bise puis partait avec sa mère. Mayssa, qui n’avait pas échangé un seul mot, la devançait pour suivre sa mère, mais Ghada la retenait par le bras.
- Attends, tu pars comme ça sans dire le moindre mot ?
Mayssa laissa un souffle nerveux s’échapper de ses lèvres et répliqua.
- Je suis pressée Ghada. Puis en cherchant de ses yeux sa mère et sa sœur, s’arrêtant devant la boutique, elles m’attendent !
Ghada, la cerna d’un doux regard et proposa.
- Est-ce que tu peux passer chez moi l’après midi ?
- Non, je ne peux pas ! dit-elle en se débarrassant des doigts de sa cousine.
Décidée, Ghada, la retint une autre fois de l’autre bras et disait en la secouant faiblement.
- Écoute je sais que t’es un peu déprimée à cause de Béhéeddine. Et en ingurgitant sa salive, Salma m’a tout raconté !
Mayssa, laissa un petit rire furibond l’envahir et rajouta avec une colère dans la voix.
- Et est ce qu’elle t’a dit pourquoi il m’avait largué ?
Ghada lissa ses cheveux, et dit dans un souffle de voix.
- Mais vous n’étiez pas un couple.
- Pour moi, si !
Puis la regardait avec autant de méchanceté na turelle, et s’écria avec ferveur.
- En tout cas, bravo, pour ta bassesse !
Ghada, prit une attitude peinée, regarda sa cousine la bornant d’un regard renforcé de sévérité et de haine, puis murmura, comme se parlant à elle-même.
- Il n’y a rien entre moi et ton mec !
Mayssa, leva sur elle un regard persiflant d’une immense rancune et s’écria.
- Il n’est plus mon mec, mais le tien ! et en la menaçant, mais je te jure Ghada, si je vous voie les deux ensemble un jour, Nader serait le premier informé !
À l’extérieur, Nader écrasa le bout de cigarette, puis se dirigea vers la plus proche cafétéria, il prit un café crème, et alluma de nouveau une nouvelle cigarette, le coin de l’œil sur la boutique Benetton. Comme elle s’attardait, il saisissait son gsm pour la biper mais il entendit un rire familier provenant de la table juste à côté. En suivant cette voix féminine, il découvrit Abir, assise face à un homme de la quarantaine, buvant de jus de fraise.
Embarrassé, il saisissait son gobelet et s’approcha de leur table. En le voyant, elle resta souriante, comme s’en moquant de sa présence, puis avec le bout de sa bottine, effleura les deux jambes de l’homme et disait.
- Quelle surprise, c’est Nader en personne ?
Il la borna d’un regard enragé et s’interrogeait.
- Qu’est ce que tu fais ici ?
Elle buvait un peu de son jus et répondit froidement, en échangeant un sourire avec l’homme, costumé.
- Ça ne se voit pas ? et en caressant la grande main de l’homme, je bois du jus avec Nasnous !
- Nasnous ?
L’homme mettait la main sur le bout de la chaise comme pour se soulever, et en hochant la tête.
- Vous avez un problème monsieur ?
- Non aucun !
Puis l’homme le regarda désagréablement et adressa la parole à Abir.
- C’est qui ?
Elle regarda un long moment, Nader puis dit.
- Le fils de ma voisine ! puis poussa sa chaise et continua. Excuse moi mon chou.
Elle se mit debout d’un bond, et s’éloigna de l’homme de trois pas avec Nader puis en croisant les bras d’une voix provocante.
- Ça te pose un problème que je sorte boire un café avec un ami ?
Il la tint violemment de son bras et s’écria en approchant sa tête de la sienne.
- Un ami de l’âge de ton père ?
- Je ne sors pas avec les gosses de mon âge ! ils sont des cons et je préfère les hommes mures.
- T’es vraiment malade ! s’écria-t-il en colère.
Les mains autour de la taille.
- Pas autant que vous !
- Sale peste ! disait-il avec une fureur brûlant son regard, si on n’était pas ici…
Elle lui coupa la parole, en ricanant.
- Vous m’aurez tapé ?
S’efforçant de se calmer, il reprit.
- Écoute ! je n’ai aucune objection que tu sortes avec des jeunes comme toi, sortir avec un vieux, peut attirer l’attention, surtout des policiers civils, et ça représenterait sûrement une menace pour notre business, surtout que vous bossez pour nous !
Elle recula d’un pas et dit en riant.
- T’inquiète, je fais toujours attention !
Il se taisait un moment puis dit en posant sa main sur son épaule.
- N’oublie pas de venir à l’heure demain, t’as un client très important.
Elle se débarrassa de sa lourde main, et siffla comme un garçon.
- Demain, je ne peux pas.
Furieux, il la tira vers lui agressivement et s’écria.
- Il n’y a pas de je ne peux pas avec moi, t’es qu’une sale pute qui bosse pour moi !
Elle retira sa main d’un geste colérique et disait avec un regard rancunier.
- Et ben tu te trompes ! je ne suis pas ta pute ! je travaille pour toi, car j’adore baiser et non pour l’argent ! et en croisant les bras, mais si tu veux vraiment que je devienne officiellement l’une de tes prostituées, il faut que tu me paye plus !
- Qu’est ce que tu veux au juste ! dit-il en la cernant d’un regard inquiet.
Se sentant dans une positon de force, elle reprit, avec un grand sourire.
- Je veux 40% sur chaque client, sinon cherchez une autre à ma place !
Il laissa un rire de mépris l’emporter et continua sans pouvoir l’arrêter.
- Tu te prends pour qui ?
Elle lui lança un regard de braise et répondit.
- Pour la fille qui a la plus forte contribution de votre chiffre d’affaire !
Il ne put cacher, malgré lui, un visage ennuyé et contrarié. Il se sentait pour la première fois, incapable de cerner la situation et plissa le nez et les sourcils en une grimace attentive.
- Je ne te paye peut être pas assez mais…
Elle lui coupa la parole avec une totale confiance.
- Je fais le sale boulot, et toi tu dépenses le fruit de l’exploitation de mon corps comme un mac ! et en avalant sa salive tout en arrachant le bout de cigarette des lèvres de Nader, et ben, je suis prête à continuer le jeu, mais à condition d’avoir mes 40%.
En tournant la tête par hasard, il aperçut sa femme sortant de la boutique alors en devançant Abir il disait, un peu sur les nerfs.
- On en parlera le soir dans la maison du chott !
Puis il se dirigea vers sa femme quant à Abir, elle reprit sa place face à son nouvel amant. Ghada, qui l’avait vu avec la jeune fille se demanda curieuse.
- C’était qui ?
- Personne ! disait-il en allumant une nouvelle cigarette, elle n’est pas d’ici, apparemment algérienne et voulait savoir où se trouvait le lac de Tunis !
Elle se contentait de l’explication de son époux, puis ils se dirigèrent vers l’hypermarché. Comme une enfant, Ghada, le devançait vers le rayon des sucreries, et se mettait à saisir toutes les tablettes de chocolat qu’elle aimait, quant à lui, la cigarette collée aux lèves il se dévia vers le rayon de matériels informatique. Il s’arrêta face à l’assortiment des imprimantes, un long moment, en examinant les prix, puis entendit les pleurs d’un gamin, qui s’accentuaient de plus en plus. En cherchant de la tête, il tomba sur un gamin, maigre, bien habillé, debout, collant le dos sur un petit coin de ce rayon et les yeux gonflés. Il l’ignorait un petit moment mais comme le garçon, poursuivait sa mélodie de pleurs. Il se dirigea vers lui, puis en se mettant à son niveau.
- Où est ta mère ?
Pleurnichant le gamin, parla.
- Je ne sais pas ! puis en criant, je veux ma maman !
Il comprit dons, que l’enfant s’est probablement perdu, et tendit sa main en souriant.
- Ne pleure pas fiston, on trouvera ta mère !
L’enfant hésita un moment, puis laissa sa petite main s’enfermer sous celle de Nader, qui s’arrêta, regardant dans tous les sens, cherchant l’un des employés de l’hypermarché. Et comme il aperçut l’un deux, il devança d’un pas mais le petit le tira du bout de son pantalon, en disant, timidement.
- Je veux faire pipi !
- Ok, comme tu veux !
Il l’accompagnait vers les toilettes des hommes. Comme il était petit de taille, il l’emmena directement vers les chiottes, il poussa l’une des portes et s’adressa au petit.
- Vas-y !
Le petit s’arrêta face à la chiotte et disait en le regardant timidement.
- Maman, m’aide toujours à ouvrir ma braguette !
Il poussa un souffle d’impatience et l’accompagna dans la petite pièce, en fermant la porte doucement derrière lui, puis se mettait à genoux et ouvra d’un geste rapide la braguette de l’enfant. Puis soulevait l’enfant des épaules pour qu’il puisse viser la chiotte.
Il ne disait rien mais suivait du coin de l’œil, avec minutie, la partie apparente de petit pénis de l’enfant, et puis en levant les yeux vers le visage innocent de l’enfant, se rappela, le petite enfant qu’il était, à cet âge là. En clignotant les yeux, des images de son passé lointain, baignaient dans sa tête, il se voyait, tout nu, sur un immense lit, puis une grande main poilue, le caressant partout, glissait peu à peu vers son pénis.
Il ferma les yeux, comme tentative de faire disparaitre ce flash du passé et se mit debout effrayé, tout en suivant le petit, faisant pipi, et tournant sa tête souriante vers lui.

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