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Sans tabou:épisode11: Lourde révélation

Publié le 30 mars 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode11: Lourde révélation
Elle ferma les yeux comme pour reprendre l’enchainement de son récit.
« Avec la nouvelle vie qu’il menait, rester en tête à tête avec Mimoun n’était pas facile. Je voulais lui parler de cet homme, de cette nouvelle opportunité. C’était dans une fête qu’il a organisé dans son appartement. Une fête avec plein de filles mais surtout beaucoup de drogues.
Comme je vous l’ai dit, il avait la tête plutôt orientée marché came que marché vol. Et dès le départ de la soirée, il refusait de m’écouter. Mais avec tout le patrimoine d’Adham que je voyais en tête à chaque fois que je fermais l’œil, j’étais décidée à lui parler.
C’était à la fin de la soirée. Il était dans sa chambre à coucher. En poussant la porte, une fille était assise sur ses cuisses. Elle lui caressait le visage, et échangeait des chaudes bises sur les lèvres avec lui. J’étais un peu jalouse, un peu en colère mais je m’efforçai de rester calme, voir impassible face à la scène d’amour en commencement.
- Excuse-moi Mimoun !
Comme s’ils ne me voyaient pas, ils s’embrassèrent et se tripotèrent sans gêne ou honte de ma présence.
- Mimoun, je vous parle !
Là, ses mains ceinturant les fesses de la fille, il s’écria en arrachant un dernier baiser des lèvres de la fille.
- Qu’est ce que tu veux, connasse ?
Je m’approchais de deux pas du lit et je poursuivais.
- C’est une belle affaire…
Il me coupa la parole, en caressant le visage de la fille.
- Écoute si tu veux me parler du sujet de la dernière fois tu perds ton temps.
- Tu ne vas pas le regretter, je t’assure !
La fille, qui était tellement bourrée, tourna sa tête, vers moi. Elle avait les yeux tellement rouges, elle me regarda bizarrement puis en me tendant la main.
- T’es belle toi ! puis en regardant Mimoun, ça serait cool, si on fait un ménage à trois !
Il l’embrassa sur ses lèvres et reprit en la poussant doucement pour se lever.
- Une autre fois ma chérie ! puis en m’adressant la parole, suis-moi à la cuisine !
La fille, leva la main et se demanda de sa voix capricieuse.
- Et moi alors ?
- Attends-moi, je ne vais pas tarder !
Une fois à la cuisine, il poussa la porte derrière lui et s’approcha de moi en me cernant d’un regard si sacripant.
- Alors, qu’est ce qu’il a ce monsieur de si valeureux dans sa maisonnette ?
- Ce n’est pas une maisonnette, c’est une grande villa près de la mer. Et très excitée, ce que j’ai vu au salon peut valoir dans les 12000 dinars !
La somme sembla calmer un peu son air boudeur. Il frotta son menton, une manie qu’il faisait à chaque fois qu’il est intéressé et reprit d’une voix plus docile.
- C’est où exactement ?
- À la Marsa !
Il hésita un moment et reprit.
- La police est très active dans cette zone.
Je souriais et je repris.
- Ne te fais pas de soucis, elle ne se trouve pas sur une rue principale mais dans une ruelle isolée avec peu de circulation.
Mes mots sembleraient avoir du l’effet pour le rassurer. Il posa donc sa lourde main sur mon épaule et dit après une brève réflexion.
- Ça fait un bout de temps, que je pensais prendre ma retraite dans ce domaine. Puis ses yeux vacillaient d’une lueur de convoitise, ça serait ma dernière opération !
Comme s’il pressentait un mal, il l’avait dit hésitant. C’était comme il me l’a affirmé sa dernière opération, mais c’était une dernière fois catastrophique. Je me rappelle encore la date, l’heure, toutes les circonstances comme si l’incident était récent.
C’était le 28 juillet2006, à 9h du matin. J’étais décidée à démissionner. C’était en effet, la première fois aussi, où ma démission coïncidait à l’exécution de l’opération. Mais comme le vol fut la mission finale dans l’esprit de Mimoun, il s’en moquait que l’homme en question ait des doutes à mon propos .Après tout, il ne courait aucun risque mais moi si. Et il s’en foutait que je sois arrêtée et interrogée par la police.
Pour moi aussi, je considérai ce vol, comme la dernière opération d’une longue carrière de délinquance qui a duré deux ans.
Je me rappelle bien l’état sur lequel, Adham fut en m’m’ouvrant la porte. Il avait les cheveux ébouriffés, la face pâle, les yeux cernés de fatigue suite à une nuit blanche. Une brosse à dents à la main, encore en pyjama.
- Bonjour, je suis bien content de te voir ! disait-il en se dirigeant vers la salle de bain.
Je pénétrai le hall, en fermant la porte doucement derrière moi puis en le rejoignant.
- Écoute monsieur Slimen, j’étais vraiment honorée d’avoir travaillé pour un homme si gentil comme toi, mais…
- Mais quoi ? dit-il-en se débarbouillant.
- Ma mère est très malade et je dois revenir au bled !
Il s’essuya, et s’approcha de moi en me tenant par les deux mains.
- Je t’en supplie, ne me laisse pas tomber toi aussi ! j’ai besoin de votre aide ! et en quittant la salle de bain vers sa chambre à coucher, mon ex est décidée à venir chercher mon gosse !
Et en tirant une chemise bleue de son armoire, d’un geste pressé.
- Mon cousin à Munich m’a appelé hier soir pour me l’annoncer.
- Et que comptes-tu faire ?
En saisissant une ceinture, il répliqua frustré.
- Je vais m’en fuir avec Amine ! changer d’air à Dubaï le temps qu’elle quitte la Tunisie et que le juge arrive à une décision favorable à mon cas !
- Tu comptes partir quand ? dis-je en collant le dos à la porte.
Il tira la valise trouvée sous le lit, et répondit, avec la même frustration.
- D’ici demain, si je n’aurais pas de retard au niveau de l’obtention des visas.
Comme il se préparait à se changer, je sortis de la pièce par politesse. Quelques minutes plus tard, il poussa la porte et s’arrêta face au miroir, en brossant les cheveux.
- Je vous demande une dernière faveur, garder Amine, disons pendant 4heures, j’ai du pain sur la planche aujourd’hui, et j’ai un rendez vous avec l’ambassade plus tard à ne pas manquer concernant les visas.
- Mais…
Il me coupa la parole en me suppliant.
- Je t’en prie Sabrine !
C’était le début du calvaire. Je ne pouvais pas objecter et au même temps je savais qu’une heure plus tard, Mimoun et sa bande serait à la maison. Je m’excusai un petit moment, pour soit disant appeler ma mère, pour la tenir au courant de mon retard mais je m’enfermai dans la salle de bain pour appeler Mimoun, et lui demander d’annuler l’opération.
- Décroche putain !
Mais le Gsm continua de sonner en vain. Perturbée, et consciente du guêpier dans le quel je me fourrai, je décidai de sauver ma peau. Pour ce faire, je le rejoignais à temps au jardin, il était au point de fermer le grand portail lorsque je lui interpelai.
- Excuse-moi monsieur Slimen !
- Oui, dit-il en posant la main sur le front.
- J’ai une liste de médicaments à acheter et je veux faire balader le petit.
- Où ça l’emmener ? dit-il d’un air soucieux.
- Pas très loin ! au belvédère, ça serait pour deux heures !
Il se tut un long moment puis dit en fermant la porte.
- Ok, mais ne t'attardes pas, je ne veux pas que mon fils attrape un virus.
- Ne t’inquiète pas, monsieur !
Il partit par la suite et je rhabillais le petit. En sortant je regardais l’horloge, qui indiquait 10hmoins quart. Je savais que Mimoun serait là d’ici une demi-heure, je faisais une dernière tentative pour l’appeler mais je trouvais son Gsm fermé cette fois-ci. Énervée en mettant Amine sur la poussette.
- Comme tu veux Mimoun ! de ma part, je vais me fournir un alibi.
L’alibi auquel j’avais songé, fut de passer visiter la grand-mère du petit et rester avec elle jusqu’à midi. Un autre plan qui fut tombé à l’eau, en apprenant des voisins qu’elle était partie à Hammam Ezriba de bonne heure ce matin.
Déçue et contrariée, j’étais dans l’obligation de rentrer dans la villa et de signaler moi-même le vol avec effraction. Dès que j’ouvris le portail du jardin, je voyais la porte de la villa entrouverte. Je pris un long souffle, mon cœur se mettait à battre pour la première fois, comme si c’était moi la victime du vol. C’était vers les 11h. En pénétrant le hall, je tournai la tête vers le salon, que je trouvai mis à sac ; une marque déposée du passage du Mimoun.
Puis j’entendis le bruit d’une bouteille qui s’enroulait, et je me rendais compte que je n’étais pas seule dans la villa. Les yeux grand ouvert d’épouvante, et la face tellement pale comme une morte. Je laissai la poussette du petit à l’entrée de la salle. Et je m’avançais à pas de chat, vers la cuisine d’où provenait le bruit.
Là, je voyais le père de l’enfant à plat ventre, ne bougeant pas. Le réfrigérateur était sur lui. Il y avait du sang partout, vraiment partout. Même en baissant les yeux sur le sol, je me rendais compte que mes chaussures étaient elles même trempées dans un lac de sang visqueux. Et puis en regardant vers la table de cuisson gaz, j’aperçus, Mimoun, figé sur le sol, comme une statuette. Il transpirait et respirait fortement pour faire taire la peur qui l’emportait.
- Sale garce, tu savais qu’il allait revenir.
En mettant la main sur la poignée de la porte pour ne pas m’effondrer du choc.
- Ne me dis pas qu’il est mort ?
- À ton avis, avec tout le sang qu’il a perdu.
Il me regarda par la suite d’un air effarouché et me racontait ce qui s’était passé. Il me disait que tout allait à merveille au départ, que les membres de sa petite bande avaient quitté la maison avec un bon nombre d’articles de valeur, et qu’il s’était introduit dans la chambre à coucher d’Adham en espérant tomber sur de l’or ou de diamants cachés.
Évidemment, il avait trouvé une boite au fond de l’armoire, bien couverte par un pilier de vêtements. Mais au moment où il se mettait debout et fit demi tour, son regard croisa celui du propriétaire, bloquant la sortie de la chambre à coucher.
Sans pouvoir détacher ses regards effrayés d’Adham, Mimoun tenta d’ouvrir la fenêtre, mais comme il fut tellement perturbé, il ne put pas. Adham courut vers lui, voulant l’arrêter. Mais Mimoun, qui était d’une corpulence plus forte que la sienne, le poussa hors de lui et courut rapidement vers la cuisine d’où il était entré. Toutefois, Adham, parvenait à le rattraper juste à temps et à le tirer par sa capuche violemment en lui donnant un coup de poing si fort à la figure.
Et une violente bagarre s’entama entre les deux hommes, au cours de laquelle Mimoun donna quelques coups de poings à Adhma et le poussa agressivement avec ses deux mains hors du lui. La tête d’Adham, heurta le haut du réfrigérateur, fortement à l’exploser et le grand engin finissait par perdre l’équilibre de la brutalité de secouage, et d’écraser le pauvre homme.
Dès qu’il termina son récit, il se mit à tirer l’extrémité du réfrigérateur vers la cuisinière.
- Qu’est ce que tu fais ? dis-je, encore tremblante.
- Je vais tenter de maquiller la scène du crime, comme si c’était un accident !
Ce qu’il voulait faire, c’était faire semblant que lors de la chute du réfrigérateur son extrémité aurait percuté l’un des foyers d’allumage de la cuisinière au point de la faire en marche accidentelle, et que le gaz se répandait dans toute la maison.
C’était diabolique comme idée mais très tirée par les cheveux, pour tromper la police. Une fois, l’extrémité collée au four. Il mettait la cuisinière en marche et me tira par la main en disant.
- Allons-nous d’ici !
En entendant les pleurs d’Amine qui s’accentuaient, je criai.
- Et le petit ?
Il se mit à rire et reprit en ricanant.
- Il a un ticket gratuit vers le paradis ! il me remerciera s’il était conscient de la noblesse de mon geste !
Je retirai ma main violemment et je hurlai, les yeux gonflés de pleurs.
- T’es vraiment sans cœur ! Et en l’injectant d’un regard écœuré, je laisserai jamais un bébé mourir asphyxié du gaz !
Il poussa la porte arrière de la cuisine et me disait en tournant la tête.
- Tu sais quoi ? va te faire foutre ! moi je me casse !
J’avais peur. L’odeur forte du gaz commença de dégager partout. Je toussai, je courus si vite vers le petit, je le saisissais dans mes bras et je quittai la maison.
Je ne savais pas quoi faire. C’était un cauchemar.je culpabilisai tellement. Je me baladais avec un enfant qui n’était pas le mien, j’étais impliquée dans un meurtre involontaire, dans divers vols avec effraction, le paquet idéal pour pourrir dans la prison. Et le pire c’était le grand titre d’un article de journal que j’ai lu, trois jours plus tard dans une cafétéria « 3en1 à la Marsa ; meurtre, enlèvement et cambriolage ! ». Et une semaine plus tard, un autre article du même journal annonçant la mort de la grand-mère du petit. »
Nader, était tellement ébahi à perdre la langue. Il ne savait pas quoi dire. Puis, il retrouva son sourire et même laissa un volumineux rire lui échapper.
- Qu’est ce qui te faire rire ?
Il sauta de sa chaise et dit en s’approchant d’elle.
- Ta stupidité et naïveté. Puis en la pointant de son doigt, tu crois que je prendrai le risque d’aider une criminelle comme toi, pour un simple chantage d’adultère ? puis en allumant une cigarette, alors c’est pour ça que la police est venue te chercher l’autre jour ?
Elle se mettait debout et répliqua doucement.
- Non, c’est pour Mimoun !
- Quoi ? il a avoué ?
Elle laissa un petit sourire persiflant se tracer et ajouta.
- Non, mais impliqué dans un meurtre d’un ancien membre de son gang !
- Et ils l’ont arrêté ?
Elle ingurgita sa salive et disait en retenant un rire.
- C’est impossible ! il était tué quelques temps après par ses fournisseurs du drogue et son corps bien enterré je ne sais dans quel terrain vague.
- Je ne crois pas mes yeux ! dit-il en s’effondrant sur sa chaise, puis en levant sur elle ses yeux, est ce que tu arrives à fermer les yeux la nuit ?
- Grâce aux calmants, oui ! dit-elle en croisant les bras.
Il saisissait son cellulaire et disait en traçant un malin sourire.
- Tu sais ce que je compte faire ?
Elle essaya d’interpréter son regard et dit sans aucune angoisse dans la voix.
- Quoi ? tu vas me dénoncer à la police c’est ça ?
- Exactement ! dit-il en souriant, tu sais, je perdrais peut être ma femme mais jamais ma liberté.
Elle s’approcha de lui, et disait sans perdre l’éclat de son sourire.
- Je savais très bien que t’étais une sale crapule ! puis en posant ses deux mains tendrement sur ses épaules, mais si t’étais tellement malin, tu ne te serais pas demandé pourquoi je courus de tel risque en te dévoilant la partie la plus noire de ma vie ?
Il la rattrapa de son bras violemment et s’écria furieux.
- À quoi tu joues cette fois-ci ?
- Ben tu n’as qu’essayer de me balancer.
Il la poussa hors de lui agressivement et composa le numéro de la police en collant le combiné à l’oreille. Elle ria et dit sans la quitter des yeux.
- Et passe les -moi, s’il te plait, pour que je leur parle de ton bordel !
Là, il laissa le Gsm retomber par terre et se tut en devenant si pâle. Elle souriait et disait en s’inclinant pour saisir le cellulaire.
- Tu sais ce n’était pas aussi difficile, après deux semaines d’observation de deviner, en voyant de si belles filles étrangères, les mêmes toujours pénétrer la belle villa à Hammamet puis des belles caisses luxueuses, parquer à proximités, et surprise, surprise , ils étaient tous vieux, bien élégants. Et rieuse, c’était disons comme un motel à l’américaine où ils prenaient une longue pause nocturne…
Il lui coupa la parole en hurlant de fureur.
- Qu’est ce que tu veux salope ?
Elle ria et poursuivait doucement.
- Ben que tu m’aides pour le moment ! et en lui faisant un clin d’œil, et je te rappelle que tu n’as aucun intérêt de me faire tomber dans un piège, car si je plonge, je te jure que tu plongeras avec moi pour une bonne vingtaine d’années !

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