Sans tabou: épisode12: Le petit-neveu

Contrariée, elle avança tout en essayant de débarrasser sa main, mais le policier, la retenait aussi fortement à lui casser le bras.
- Il y a pas assez de luminosité dans cette ruelle ! disait sont coéquipier puis en ricanant, ce n’est pas digne d’une zone touristique telle que Hammamet.
Insolente par nature, Abir intervenait encore essayant de débarrasser son bras.
- Il faut peut être, arrêter le maire.
Il lui jeta un regard désagréable, et tout en enfonçant ses doigts dans sa chaire à laisser ses empruntes digitales.
- Ferme la, petit gamine !
Puis il s’arrêta à l’entrée de la ruelle d’où elle venait et disait.
- À première vue, on dirait une ruelle abandonnée.
L’autre policier alluma une cigarette et reprit.
- L’endroit idéal pour se bourrer.
Abir, sourit tout en mâchant un bout de chewing-gum et disait à elle-même.
- Et même pour baiser, connards !
Les mains autour de la taille, le chauffeur s’arrêta sur l’asphalte et disait en observant les deux seules villas sur cette petite ruelle, dont l’unique accès vers l’autoroute fut obstruée par un grand mur d’un ancien dépôt d’une entreprise qui a fait faillite au début des années 90 et que pour revenir à la route principale, il n y avait nulle moyen que de rebrousser chemin.
- Alors laquelle des deux est la maison de ta tante ?
Elle se taisait un long moment frustrée, puis en fixant le doigt après hésitation vers la droite.
- Celle la !
Les deux hommes, d’une trentaine d’années chacun, tournèrent la tête vers la maison, puis l’un deux, ajouta.
- Apparemment ta tante s’est endormie.
- Sûrement. Dit-elle en traçant un faux sourire. Bon, maintenant que vous avez vu sa maison, je peux partir.
Le policier, s’écria avec entêtement.
- On veut la voir, ta tante.
Furieuse, Abir s’écria.
- Au lieu d’arrêter les voleurs et les criminels vous perdez votre temps avec moi.
Le chauffeur, lui coupa la parole, d’un ton sévère.
- Un seul mot de plus et tu passeras la nuit au poste.
Quant à l’autre homme, il monta l’unique marche et sonna à la porte, un bon moment. Mais comme personne n’ouvrit, son coéquipier dit.
- Apparemment, elle dort profondément
Mais au bout de deux minutes, la lampe de la chambre à coucher s’alluma puis celle de l’extérieur. Le cœur battant à toute vitesse, Abir figea par terre, et quelques minutes plus tard, le portail du jardin s’ouvrit en provoquant un désagréable grincement.
En observant la face ridée de la femme, de 70ans au moins enveloppée dans une robe de chambre bleue, le policier sourit faiblement, et parla à la femme que l’expression d’une immense surprise envahissait.
- Bonsoir madame, on s’excuse de t’avoir réveillée.
- Non ce n’est rien ! disait, la femme, encore dévisageant les visages de ses visiteurs.
L’autre policier, tenant Abir prisonnière de son bras, monta la marche, en la tirant avec lui. Une fois, sa juvénile frimousse illuminée par la lampe, la vieille femme se rappela la jeune fille, et échangea un long regard affectueux avec elle.
- Qu’est ce que t’as fait comme bêtise, ma petite chérie ?
Comme honteux, le policier relâcha la main d’Abir et se demanda gentiment.
- Alors c’est bien votre nièce ?
La vieille Habiba, se taisait un long moment en recherchant les yeux de la fille, qui les colla au sol de peur, puis répondit, après une longue hésitation.
- Oui, c’est bien ma nièce !
L’autre policier, frotta les mains de honte et s’expliqua.
- On s’excuse, on l’a pris pour l’une des filles de rue, tu sais madame, de nos jours c’est un phénomène assez répandu.
- Oui, je vois ! murmura Habiba, sans quitter la petite de son doux regard, puis en adressant la parole à Abir, allez, entre vilaine fille !
Abir, leva la face, surprise, puis finissait par obéir quant à la vieille dame, elle reprit d’une voix calme.
- Excusez-moi messieurs, vous savez les jeunes d’aujourd’hui. Je l’ai défendu de voir un jeune homme et à ce qu’il parait, elle sort en douce le soir pour le rencontrer.
L’homme descendit la marche et disait en souriant.
- C’est rien madame ! et en parlant à Abir, et toi jeune fille fais attention, tu ne sais pas quel danger tu cours en sortant toute seule le soir !
Une fois, qu’ils disparaissaient dans le noir, la vieille femme ferma le portail du jardin, puis sourit à la fille et disait doucement.
- Je crois que tu me dois une explication, vilaine fille !
Abir, encore, près du portail s’écria perturbée.
- Je m’excuse ! puis en essayant d’ouvrir le portail, je te souhaite bonne nuit.
La vieille femme, l’interrompit d’un ton bienveillant.
- Attends, tu ne peux pas partir à une heure pareille ! et en lui tendant la main comme une mère protectrice, allez viens, j’ai plein de chambres vacantes !
Abir, la regarda un long moment, très perplexe, puis la suivait à l’intérieur de son immense demeure. La vieille, la conduisait vers une chambre au premier étage, à côté de la sienne, et disait en poussant la porte doucement.
- C’est celle de mon fils !
Abir, ne bougea point, puis d’une voix très émue, se demanda.
- Pourquoi t’es si gentille avec moi ?
La vieille femme, s’approcha d’elle, lui caressa la joue tendrement et disait.
- Tu me rappelle la jeune fille que j’étais à ton âge ! puis en levant les yeux vers la lampe, une jeune fille, qui faisait des bêtises tout le temps, je ne faisais toujours que ce que ma tête me dictait, et en soupirant tristement, même mon époux je l’ai épousé malgré l’objection de ma famille, qui a coupé tout contact avec moi depuis, puis en riant calmement, toutefois j’ai vécue, 45années de bonheur avec lui.
Et en laissant sa main effleurer les cheveux fins et attachés de la jeune fille.
- Mais mon unique fils m’a renvoyé l’ascenseur en m’abandonnant comme je l’ai fait avec ma propre famille à l’époque !
Puis en retenant ses larmes, elle continua d’une voix chagrinée.
- Allez, va te coucher ma petite chérie, il se fait tard !
Abir, recula d’un pas et disait, d’un ton sérieux.
- Pourquoi tu ne te poses pas de questions à mon propos ? et emportée par la fureur, je ne suis pas une bonne fille, mamie !
Comme la vieille, femme, ne disait rien, elle poursuivait.
- Tu ne te demandes même pas pourquoi je suis venue à votre maison et non celle d’en face.
La vielle femme, se dirigea vers sa chambre, puis en posant sa main sur la poignée de la porte.
- Parce que ce n’est pas ta tante, tout simplement.
- Comment l’as-tu su ?
La vielle femme, laissa échapper un long soupire puis en plongeant un doux regard sur elle.
- Ce n’était pas difficile à deviner ! et en avalant de l’air tristement, je sais très bien que c’est un bordel !
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Le même soir, Nader et son épouse étaient partie, passer la soirée chez ses beaux parents. Dès leur arrivée, le jeune couple s’est séparé. Ghada et sa mère, s’étaient installée au salon, quant à Nader, il s’est enfermé avec son pote dans son studio, se trouvant au sous sol.
Tout au long de la soirée, Madiha, ne cessait de bavarder et d’inciter son unique fille d’avoir un bébé, mais sa fille sembla dans un autre monde et n’arrêta pas de regarder son Gsm tous les cinq minutes. Énervée, sa mère s’écria.
- Dans quel monde tu t’es égarée ?
- Je suis avec toi, man ! disait Ghada, en posant son cellulaire sur la table basse, puis en levant sur sa mère, un regard ennuyé , ton gendre ne veut pas d’enfant, pour le moment.
Emportée par une terrible colère, Madiha hurla, en serrant les dents.
- Pourquoi t’es si soumise ?
D’un ton culotté, elle s’écria furieuse.
- Je ne suis pas soumise man, mais pour avoir un enfant j’ai besoin de la semence. Et en badinant, et mon cher mari, ne veut pas m’en donner !
- Quel culot ! hurla Madiha, et au bout des nerfs, depuis quand tu parles à ta mère sur ce ton, où sont passés le respect et la pudeur, nom de dieu !
Son cellulaire fit un léger bipe annonçant l’arrivée d’un nouveau message, alors, le regard sautant de joie elle saisissait son Gsm, et répondit sans regarder sa mère.
- Parce que j’en ai marre que tu me parles sans cesse d’enfants ! et en levant un regard coléreux sur sa mère, moi-même je n’ai plus envie d’avoir un bébé !
Sans parole, elle enveloppa sa fille d’un long regard puis en la suivant, tapant un message.
- Je peux savoir avec qui tu échanges des messages depuis une heure.
Elle leva sur sa mère un léger regard et balbutia.
- Avec Salma.
Encore sur les nerfs, Madiha s’écria.
- Si elle cherche un époux, ça serait mieux que perdre son temps à papoter avec ses copines, elle a 25ans, elle n’est plus jeune !
Ne pouvant plus supporter sa mère, Ghada se leva et disait en colère.
- Il n’y a pas que le mariage et faire des enfants, qui valorise la fille !
- Où vas-tu ? s’écria sa mère en se soulevant légèrement.
- M’asseoir près de papa au balcon, et en lui jetant un regard sacripant, je préfère du loin l’entendre parler de l’histoire de la Tunisie, que me casser la tête à t’écouter !
Au studio, Akram, avait fermé la porte à clés, pour éviter que qui ce soit les surprenne, surtout qu’il parlait de leur sale affaire.
Enterrant sa tête sous ses mains, la face pâle, Akram balbutia.
- Oh, mon dieu, qu’est ce qu’on va faire ?
Fumant un bout de cigarette, nerveusement, Nader répondit.
- Je ne sais pas.
En l’injectant d’un regard furax, Akram le grogna.
- Tout est de ta faute, connard, t’aurais pu faire plus d’attention.
Il tapa l’arrière de la chaise sur laquelle il s’asseyait agressivement et hurla.
- Je ne savais pas que cette pétasse me suivait.
Akram, bondit de sa chaise, et ouvrit la fenêtre en poursuivant.
- Il faut qu’on trouve une solution ! puis en frottant le front, réfléchissant à une éventuelle solution, demande lui combien elle veut de pognon, pour fermer sa grande gueule et nous ficher la paix une fois pour toute.
Nader, prit un nouveau souffle de sa cigarette puis en se mettant debout.
- Je ne pense pas que ça serait la solution ! et en serrant les poings de fureur, c’est une fille très rusée !
Tremblant de colère, Akram ramassa une pantoufle et l’envoya avec rage vers la porte.
- Putain ! et elle veut de plus qu’on l’aide à chercher des trafiquants d’enfants pour se débarrasser d’un gamin kidnappé et recherché par la police !
Nader, s’assit sur le bord du lit, et murmura, contrarié.
- On n’a pas le choix ! puis en ingurgitant sa salive, Serguei peut, peut être nous aider dans cette affaire.
Akram, faisait un demi tour sur place furieusement et cria.
- Et comment, on sera sûr qu’elle fermera sa gueule une fois son affaire réglée ?
Sans affronter le regard sacripant de son pote, Nader murmura.
- Je connais bien Sabrine, c’est une salope et crapule, et énervé, elle m’a même demandé de la rémunérer dorénavant, sans même venir bosser !
- La salope !
Nader se taisait et disait après hésitation.
- Je ne vois pas d’autre solution que de nous débarrasser d’elle.
Akram laissa un rire persiflant lui échapper et dit en posant ses deux mains sur sa taille.
- Comment ça ?
Absorbée par une pensée endiablée, il s’emporta tout d’un coup.
- Il faut qu’elle meure !