Il fût un temps où je doutais. Les danses s’étaient espacées, je n’étais plus témoin privilégié de ces moments, qui comptaient tant pour moi autrefois. Sans les oublier, comme une pierre angulaire de mes souvenirs, de ma mémoire, je me les remémorais chaque fois que le doute me prenait. Les années passèrent, le tapis élimé du salon fût relégué à l’entrée, sans plus jamais de pas de danse pour l’égayer. Je doutais de plus en plus que ces images n’étaient qu’en fait qu’une grande comédie musicale, me laissant malheureuse et en larmes.
Il est maintenant temps de cesser d’y croire. C’était la dernière danse, celle de mes illusions, de mes rêves d’enfant, de mes émotions. La valse de mes espoirs réduite à néant, face au dernier tango trop violent. La réalité m’a rattrapée, j’ai cesser d’espérer pour faire face à ce qui est. Tout ce que j’ai pu rêver et imaginer vous concernant, s’est avéré faux et désolant. Maintenant désillusionnée, de ces danses comme de ma façon de vous percevoir, sous le couvert de mes faux espoirs, je baisse les yeux de honte et de désespoir. La dernière danse a depuis longtemps débutée, plus jamais je ne vous verrai ensemble danser. Ces images, comme toutes les autres, sont maintenant désincarnées.