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Violence scolaire (3)

Publié le 13 avril 2010 par Saucrates

Réflexion dix-sept (13 avril 2010)
Les états généraux sur la sécurité à l'école ... quel sens leur donner ... suite ...

Pour rappel, les 7 et 8 avril 2010 se tenaient à la Sorbonne les états généraux sur la sécurité et la violence à l'école ... Certains pourraient vraisemblablement s'interroger sur les raisons qui expliquent mon acharnement contre les enseignants et le monde de l'enseignement ...
Il faudrait plutôt lire dans ces lignes sur la violence à l'école un réquisitoire contre quelques enseignants (un peu trop nombreux à mon goût) incompétents et dangereux pour nos enfants, que j'ai trop souvent trouvés en face de moi ou de mes enfants ...
On pourrait aussi trouver dans ces lignes un certain rejet du pouvoir coercitif et de la hiérarchie, et une aptitude innée pour me battre pour les causes désespérées ... mon côté Don Quichotte ... Ce qui me gêne surtout, c'est cette absence de prise en compte de cet aspect de la faillite du corps enseignant et de l'enseignement scolaire ...
Parce que la reconnaissance des enfants en tant que citoyens de même rang que leurs professeurs ou leurs enseignants est un cas désespéré en France, avant qu'il leur soit les mêmes droits et la même reconnaissance quà des adultes ... Les systèmes disciplinaires (dont l'étude était chère à Foucault) ne pourraient être acceptables que s'ils cessaient d'être arbitraires et que toute observation, retenue ou autres sanctions pouvaient faire l'objet d'une contestation et d'un jugement équitable ... et non pas imposé par une force qui se croit supérieur et d'essence pratiquement divine (lire à ce sujet mes écrits précédents).
Evidemment, je n'ignore pas que les enseignants rencontrent un très haut niveau de satisfaction dans les enquêtes publiques ... que leur cote d'amour est particulièrement haute chez les français (vraisemblablement ailleurs) ... et qu'il est trop facile de généraliser les difficultés de certains à l'ensemble de leur profession, dont l'intérêt social est évident ... bien supérieur en fait à celui des hommes politiques ou autres personnages soit-disants tellement importants ...
On m'accusera évidemment de me tromper à divers niveaux dans ma charge virulente contre le système de l'enseignement. On m'accusera vraisemblablement avant tout de confondre la violence physique, qui devait être traitée dans les états généraux sur la violence scolaire, et une certaine forme de violence mentale, particulièrement insaisissable et subjective, que ces états généraux ne pouvaient pas aborder ...
Mais ce sont les enseignants avant tout qui introduisent cette confusion, lorsqu'ils dénoncent comme violence des formes de contestation de leur autorité de la part des enfants (qui évidemment sont immédiatement punis pour cela) et surtout des parents (contre lesquels les enseignants sont particulièrement démunis à moins de porter plainte au pénal contre eux ... ce qui leur est impossible tant que les parents ne les agressent pas physiquement ... monsieur le commissaire, ils ont contesté la sanction que je mettais contre leur enfant, disent-ils, monsieur le commissaire ...). Extraordinairement, ces mêmes enseignants considèrent comme une violence particulièrement grave de simples contestations de leur autorité, mais ne donnent absolument pas la même valeur aux jugements moraux, violences morales et appréciations négatives répétitives qu'ils émettent à l'encontre de ces mêmes enfants !
Ceci constitue la source principale de mon étonnement et de ma colère ... à côté de l'absurdité d'un système disciplinaire injuste, totalement abitraire et sans aucune objectivité, sans aucun attribut de la justice, qui veut que toute personne puisse se défendre et être défendue face à ses juges (son juge unique dans le cas des enfants) ... Telle est la source de ma colère !
Mon voeu pour l'école et pour le système de l'enseignement ... Qu'au-delà de modifier à la marge le régime des exclusions scolaires ... Que ces systèmes disciplinaires scolaires deviennent enfin justes et équitables ... en effet, si les sanctions devenaient forcément plus rares, moins fréquentes (à force de devoir rendre compte de leurs sanctions, les enseignants les plus prolixes en observations et retenues changeraient très vraisemblablement de comportement), si elles cessaient de tomber si drues sur les têtes de nos enfants, peut-être alors la violence scolaire deviendrait moins forte et moins prégnante dans nos établissements scolaires et la violence résiduelle pourrait-elle être traitée par une présence un peu plus importante des surveillants !
Saucratès
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