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Sans tabou: épisode13: Des pulsions

Publié le 14 avril 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode13: Des pulsions
Nader, sans tourner la face vers elle, tâtonnait avec sa main gauche la sourie. Il resta sur cette position tout un instant, comme, incapable de croire ce qu’elle venait de lui révéler. Et brusquement, laissa retomber le Gsm, sur la table et murmura.
- Tu rigoles j’espère ?
Elle croisa les bras et le regarda un long moment avec ses yeux mi-clos et reprit.
- Non, c’est malheureusement la vérité.
Captivé entièrement par une colère immense, il poussa la chaise et se mit debout.
- C’est inutile de me prendre pour un con.
Elle ferma les yeux, comme pour se calmer et continua.
- Je dis la vérité Nader.
Il traça un sourire nerveux et tout en lui serrant le bras à le casser.
- C’est impossible, tu prends la pilule.
Elle relâcha sa main, puis se mit à la masser, en disant.
- Et ben, j’ai arrêté de la prendre depuis des mois.
- Ne cherche pas à m’énerver, Sondos.
Elle s’approcha de lui, et tout en haussant la face pour rencontrer ses yeux, d’une noirceur ténébreuse.
- Je ne cherche pas à t’énerver, Nader, c’est mon droit !
- Ton droit ? et en élevant davantage sa voix, de quel droit-parles-tu, sale conne ?
Et d’un ton si bas, qu’un insecte de nuit frôlant les vitres aurait bourdonné plus haut, se confessa.
- Écoute, Nader, je m’approche des 27ans, je vais finir par pourrir dans ce bordel de merde, je ne sors presque jamais ! et en se taisant quelques instants comme pour ramasser le reste des arguments, je suis une femme, je suis vivante, j’ai des rêves des envies ! et en le fixant d’un regard démesurément rancunier, on a des rapports sexuels assez constants, comme si on était mariés, alors je crois que comme ta femme, j’ai le droit d’avoir un enfant.
Il l’injecta d’un regard méprisant et reprit en se moquant.
- Tu te compares à ma femme ? et en la pointant de son doigt, t’es une pute, combien de fois devrai-je te le répéter ? et je ne veux pas avoir un bébé, avec une prostituée…
Blessée, par ses dernières paroles, des sanglots trouvèrent accès à ses yeux, ses lèvres s’ouvrirent et se fermèrent comme si elle voulait parler, mais que les mots se dissipaient au fond de sa gorge. Et finit, par hocher la tête, en parlant si bas, comme si elle parlait à elle-même.
- Je ne suis pas une pute ! je te laisse me baiser sans te demander une contre partie. puis en laissant un sourire triste l’envelopper, après des années de vie commune, tu me traites de prostituée ?
- Parce que tu l’es !
- Et ben, les hommes changent de putes, et si tu ne baises que la même pute, ce que vous avez nécessairement des sentiments pour cette pute, n’est ce pas ?
Un petit rire, sauta de sa bouche, puis il dit d’un ton insolent.
- Nul ne déteste la gratuité ! et en la regardant avec mépris, et comme chaque mec j’adore les pipes, et ma femme, ne me fait jamais ce plaisir, mais toi, comme toute pute, tu me gâtes avec tes pipes merveilleuses, alors pourquoi changer une équipe gagnante ?
- T’es vraiment une crapule.
Cette fois-ci, d’un air sérieux, il disait en la harcelant.
- Je vais te prendre un rendez-vous pour avortement, et t’as intérêt à le faire !
D’une certaine mélancolie dans la voix, elle s’écria.
- Je ne veux pas tuer mon enfant.
- C’est le mien aussi, et je ne veux pas de cet enfant, et en la tirant violemment de ses cheveux, à lui incliner le cou, si tu veux avoir un enfant, tu peux faire la pute avec n’importe quel mec mais pas moi.
D’un geste de révolte, elle débarrassa sa chevelure coincée entre ses doigts, et hurla en pleurant.
- Pourquoi tu me détestes tant qu’est ce que je t’ai fait ?
Son regard si triste et si désespéré d’un cœur de femme brisé, et sa dernière phrase, le fit imprégner malgré lui, dans la tourmente noire, d’une très ancienne époque de sa vie. Il se voyait, à nouveau sur le grand lit. Il voyait le petit gamin si chétif et pâle qu’il était à 5ans. Il se voyait tout nu, tremblant du froid d’une nuit glaciale de début de janvier. En laissant ses yeux absorber par une vague de méditation, il se rappela les pleurs, et les supplications d’une voix féminine si jeune, frappant et grinçant avec ses angles la porte, fermée à clé de l’intérieur.
- Je t’en prie Mansour ! laisse-moi entrer.
- Ferme-la, salope ! répondit l’homme, en enlevant son pull, je veux passer ma nuit avec mon garçon. Puis il sourit, et lui adressa la parole, alors Nader, dis à ta mère que tu préfères passer la nuit entre mecs, avec ton papa !
Il se rappela aussi, qu’il ne disait rien. Et que la voix de la femme devenait plus sonore.
- Je t’en prie Mansour, ouvre-moi la porte !
Là, l’homme furieux sauta du lit et se dirigea comme un taureau vers la porte, il l’ouvrit, puis tira sa femme, vers lui sauvagement, et lui donna quelques claques sur le visage le cou, et la poussa violemment par terre, en criant.
- Fiche moi la paix, salope ! je te jure, que si je t’entends encore crier, je vais finir par te couper la langue !
Sur le sol, le visage couvert des pleurs, elle s’écria.
- Pourquoi tu me détestes tant ?
Puis l’homme, fit demi tour sur place et revint vers le lit, où il trouva son garçon flottant dans un petit cercle d’urine. Les draps, puaient l’odeur aigre et écœurante, et le petit pleurait silencieusement, tout en frissonnant à force de peur et d’épouvante.
- Merde ! et en parlant à sa femme, allez, viens me débarrasser de tout ça ! et en fixant le petit d’un regard désagréable et endiablé, t’es un méchant garçon toi, et tu sais très bien que je n’aime pas les méchants garçons !
Quand la main de Sondos, atterrissait sur son épaule, il revenait à son présent, avec l’expression d’une immense tristesse envahissant ses yeux. D’un geste nerveux, il se débarrassa de sa douce main, puis se dirigea vers son bureau et s’écria, perturbé.
- Je ne te déteste pas ! et en la cherchant de son regard sévère, mais je ne veux pas d’enfant, ni avec toi, ni avec ma femme ! et en enterrant son visage entre ses mains, maintenant laisse moi seul !
Elle hésita un petit moment puis fit demi-tour vers la porte mais sa voix l’arrêta.
- Et t’as intérêt à n’informer personne pour ta grossesse. Je vais te prendre un rendez-vous et t’accompagner aussi…
Elle lui coupa la parole, d’une voix mélangée de tristesse et de larmes.
- J’ai bien compris Nader, et ce n’est pas la peine de m’accompagner, je le ferai toute seule !
Une fois, qu’elle partit en claquant derrière elle la porte, il ouvrit une page d’internet puis tapa les mots suivants « petit garçon sexy ». Une fois la page téléchargée, il retrouva le site qu’il ait découvert par hasard, il y a quelques jours chez lui, en surfant sur le net. Un site, avec plein de photos de petits garçons nus, photographiés sous diverses positions.
Il alluma une cigarette, et inhalait la nicotine, avec une certaine jouissance , en matant quelques photos d’un petit gamin noir, de 4ans à peine, puis son organe génital, se mit en érection. Il cliqua donc sur le lien au dessous de l’image, pour l’agrandir, et sortit son pénis, et commença à le caresser sans quitter l’enfant d’un regard assoiffé et d’un désir immodéré.
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Deux jours après, vers 16h, Ranime était dans la bibliothèque de la Sup’com, elle recopiait un cours qu’elle a manqué. Depuis la visite surprise de sa maman adoptive, elle ne se sentait plus à l’aise, elle ressentait des pincements au cœur, et comme des remords. Elle sentait qu’elle a perdu un être cher, qu’elle a perdu la confiance, voir l’amitié et l’amour d’une femme qui était tout pour elle, la mère qu’elle a abandonnée, la sœur, qu’elle n’avait pas dans les moments de solitude, l’amie intime, dont elle a été privée, durant une jeune jeunesse perturbée.
Elle l’appelait quelques heures après son départ mais sa mère refusait de lui parler. Même son père adoptif, avait une certaine émotion voir amertume, en lui répondant au téléphone. Elle sentit qu’elle a tout perdu, en une seule fois. Elle ne savait désormais, si elle serait la bienvenue, pour rentrer chez elle à Sousse, ou devrait-elle, comme Hinda l’a dit, suivre la voie qu’elle a choisi et vivre avec ses parents biologiques, un homme et une femme, qui lui étaient des inconnus, effectivement , et quasi-absents jusqu’à ses 20ans.
Durant cette longue durée d’évasion dans un tourbillon de tristesse et de confusion, Rafiaa, qui était assise avec des potes à elle, dans une table en face de sa copine, la suivait un long moment. Elle aperçut la morosité flottante aux yeux de Ranime. Et malgré qu’elle l’en voulait, elle poussa sa chaise, tint son porte-documents, et s’approcha d’elle.
- Salut, Ranime, cava ?
Avec une telle détresse, elle souleva la tête et bégaya d’une voix d’angoisse.
- Salut, Rafiaa.
- Je peux m’asseoir?
Un petit sourire triste, se dessina sur ses lèvres et remua la tête pour dire oui. Une fois assise face à elle, Rafiaa, lui tint la main et dit sans la quitter d’un regard bienveillant et inquiet.
- Qu’est ce qui se passe Ranime, t’as pas l’air d’aller bien ?
Les yeux gonflés de pleurs, elle répondit entre les dents.
- J’ai déçu mes parents. Je me suis montrée ingrate à leur égard. Et en avalant des larmes chaudes, ils ne voudront plus de moi.
Rafiaa, lui caressa le visage tendrement et dit en souriant.
- Ne dis pas ça ! je l’ai vu ta mère deux fois, et je sais très bien que c’est une bonne femme, et qu’elle t’aime plus que tout.
- Elle ne veut plus me parler ! disait Ranime, en sanglotant.
- Mais non, ne dis pas ça ! dit-elle en se levant puis en s’inclinant tout en serrant sa meilleure amie entre ses bras, il y a des moments où on se fâche contre les personnes qu’on chérisse, et même si on refuse de leur parler, ça ne veut pas dire qu’on a cessé de les aimer. Puis en l’embrassant sur la joue, tu ne sais pas la chance que t’as d’avoir une si merveilleuse maman, moi la mienne je ne la vois presque pas, elle passe son temps d’une amourette à une autre avec des jeunes hommes de mon âge, alors cesse de penser ainsi et sache que c’est une colère temporaire, et qu’avec le temps, elle oubliera tout.
Un petit sourire de reconnaissance illumina son visage, alors elle embrassa sa copine sur sa joue gauche et dit.
- Merci Rafiaa !
- C’est rien ! disait-elle en sortant sa langue, pour faire rire son amie.
Pendant ce temps là, à quelques pas d’elles, Akram, était debout, saisissant un livre, et parlant à la bibliothécaire. En tournant la tête par hasard, son regard croisa celui de Ranime, il remit le livre entre les mains de la femme, puis se dirigea vers elle.
- Salut, Ranime, cava !
Rafiaa, rigolote par nature, intervint.
- ah, salut monsieur Bacha ! on aurait tant aimé que tu sois notre enseignant de TD pour le deuxième semestre aussi.
Il ria, au bout des lèvres et badina.
- Peut être l’année prochaine, je vous enseignerai une autre fois. Puis en cherchant Ranime de ses yeux, alors comment se sont passés tes examens ?
Sans lever les yeux, elle murmura.
- Bien !
Il sourit gentiment et dit.
- Je suis sûr que tu auras une bonne moyenne et que tu seras parmi les premiers. Puis en changeant de sujet, est ce que je peux te parler en privé ?
Rafiaa, retenait un rire et dit en se soulevant.
- Je vais faire un petit tour.
Puis fit un clin d’œil drôle à son amie et partit rejoindre ses potes de tout à l’heure. Akram, s’asseyait sur la chaise de Rafiaa, et parla.
- Écoute, je sais que j’étais assez distant de toi la période précédente, mais j’étais obligé de l’être. Et en levant sur elle un doux regard, tu sais c’était pour votre intérêt et le mien aussi, surtout qu’on s’approchait des examens. Et en traçant un agréable sourire, maintenant, que tout ça est fini, et que je ne suis plus ton enseignant direct, je crois qu’on peut s’afficher en tant que couple, devant tout le monde.
Elle leva vers lui un regard triste sans proférer le moindre mot alors il poursuivait.
- Je sais que tu m’en veux, je sais aussi que tu te poses plein de questions, tu te demandes sûrement si je tiens à toi sérieusement ou que je veux juste passer des bon temps avec toi.
Et en posant sa lourde main sur la sienne, il reprit d’un tan naturel.
- Et ma réponse est que je tiens beaucoup à toi ! et d’une voix perturbée voir timide, je t’aime Ranime ! je t’aime de tout mon cœur ! et en caressant sa main amoureusement, et je désire enjamber un énorme pas, en venant demander ta main à tes parents !

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