LES PHOTOMOBILES™ / JL GANTNER
(Des images réalisées à partir d'un téléphone portable. Des communications régulièrement mises "en ligne". Tout un commerce d'échange et totalement inutile de libres transports avec un vrai mobile d'une bonne marque™ collée sur l'écran. "De l'art moderne" pour ceux qui en douterait, comme on dit aussi "De l'électronique embarquée" ou "De la pression dans un pipe line" )
LES MOTS BLEUS (ou)LA MACHINE À GAZ (SÉRIE 2010/04)
MESSAGE - LA MACHINE À GAZ / l'image du brûleur d'une plaque de cuisson équipée d'un injecteur pour gaz de ville. Une digression esthétique autour d'une flamme bleue. Toute une machinerie plastique pour dire sa flamme à la gazinière en commençant par lui dire des mots bleus, « des mots qu'on dit avec les yeux »... Un vieux truc entre Christophe et moi (laissez tomber c’est sans importance ! Nul et sans importance.) Ce qui est important c’est que je n’ai pas couché avec elle, mais que j’en brûlais d’envie. C’est ça ! Une chambre d'hôtel, un train ou une chaufferie d'immeuble, le lieu m'est absolument indifférent.
La caméra panote alternativement entre le lit banal d'une chambre d'hôtel avec vue, le train qui traverse une ville la nuit à toute allure (au pire un métro aérien qui traverse la Seine entre la gare d'Austerlitz et le Quai de la Rapée), et la façade Est du centre Georges Pompidou. « Pourquoi tu ne veux pas coucher avec moi ? » C’est Pierrot le fou qui demande ça à Anna Karina, enfin je veux dire Jean-Paul Belmondo bien avant qu’il sucre les fraises chez Drucker. Après, les deux clopent dans un plumard, lui torse nu ; elle, avec sa coupe de garçon, et on entend la circulation parisienne pendant qu’ils parlent de l’a mort, de la Suisse, du moteur d’une Rolls. Après, Anna pleure, Michel la regarde, et elle le regarde à travers une affiche enroulée sur elle-même. Le plan est surcadré par la forme ronde de l’affiche enroulée sur elle même. Après ils s’embrassent. « Je voudrais recoucher avec toi » dis Michel. Est-ce que je peux pisser dans le lavabo ? Anna lui répond qu’elle est enceinte... Bien plus tard Anna parle de Faulkner. "Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin". Michel répond qu'il choisirait le néant. Voilà pour JL Godard qui fait un retour en force à Cannes cette année avec "Socialisme". Le film est visible en intégralité sur Internet, mais en accéléré. Et avec tout ça je suis encore crevé de la roue avant. La poisse quoi ! Des chambres à air en solde, carrément moins chères, mais qui ne supportent ni les accélérations trop fortes ni les coups de freins dans le vide.
Je me suis enfilé les cinq pièces de Sarah Kane, l'auteure de théâtre britannique un peu déjantée dont on ne retient en général que son suicide à Londres en 1999 après quelques séjours en asile psychiatrique. Qu'est devenue Anna au fait ? Théâtre, roman, disques... Divorcée. De l'eau dans le gaz avec son Jules. Oui, bon voilà ! Et puis ça ne regarde personne de toute façon. La vie privée des gens, l'intimité des personnes dans leur vraie vie à eux. "C'est comme ses filles qui couchent avec tout le monde, mais qui ne veulent pas coucher avec le mec qu'elles aiment sous prétexte qu'elles ont couché avec tout le monde justement". Didascalie. Le type allume le gaz grâce à un dispositif automatique. Une simple pression sur un bouton noir qui déclenche une réaction en chaine. Successivement, l'ouverture de l'arrivée de gaz et une étincelle, enfin une dizaine de flammes bleues parfaitement réparties sur la piano. Un flot de notes ininterrompu. Sur une plaque commémorative, on peut lire : Gaz à tout les étages...
LES PHOTOMOBILES™/JL GANTNER