Que ce soit lors d’un voyage de retour dans le métro métropolitain, où une dame insolente a cru bon me cracher de l’air au visage absolument sans raison, ou encore devant les portes d’un centre d’achat, où une autre dame se mit à m’insulter dû à la couleur de mes yeux; je ne comprends pas le Monde. Qu’est-ce que ces gens apportent-ils à mon existence, mis à part la plus grande des nuisances? Plus le temps se passe, plus j’en viens à devenir aigri de voir combien ce Monde me déplaît par son manque flagrant de respect.
Que ce soit lors d’une conversation avec une ancienne comparse d’école avec qui je n’avais eu aucun contact en plus de treize ans, qui a dévidé son fiel et m’a raconté toutes ses doléances avant de me dire tout simplement qu’elle avait terminé et quitta sans me dire au revoir pour ne plus jamais me parler par la suite. Que ce soit d’avoir une conversation intéressante avec quelqu’un de nouveau et de s’apercevoir qu’après quelques échanges et plus d’ouverture, la personne ne donne simplement plus suite. Ces gens, ce Monde, opportuniste d’occasion, prennent plaisir à prendre, en ne laissant qu’amertume en retour.
Je n’ai jamais compris le Monde. Celui dans lequel je vis. Celui qui m’entoure. Ce qui s’y passe. Ceux qui y gravitent. Je ne comprends pas le Monde. Mais je comprends que chaque fois que je m’en approche trop, malheur s’ensuit. Je suis devenue solitaire par la force des choses, sauvage volontaire par instinct de survie dérisoire. Car comment survivre à un Monde aussi oppressant, décourageant, débilitant? Je ne comprends pas le Monde. Et je ne veux même plus tenter d’essayer seulement d’en percer le mystère. Cela sera à jamais mon plus grand questionnement, ma plus grande déception. Je ne comprends pas le monde et ne le comprendrai jamais.