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Du pouvoir - Prolégomènes

Publié le 09 juillet 2010 par Saucrates

Réflexion une (9 juillet 2010)
Introduction


Je m'intéresserais d'abord à une approche de la réalité du pouvoir au sein de la société, et tout particulièrement au sein de nos sociétés occidentales. En effet, parler du pouvoir nécessite avant tout de signifier la réalité de l'existence de ce concept. Parler du pouvoir n'a d'intérêt qu'en raison de l'opérabilité de ce concept, de sa permanence, de son inaltérabilité. Dans mon idée, le pouvoir a toujours existé, depuis que l'homme est homme, avant même que l'homme ne s'appréhende comme homme. Il prend simplement aujourd'hui des formes nouvelles, modernes, même si dans le fond, on a toujours affaire à une même chose.
Mais avant tout, parler du pouvoir implique de définir ce que l'on entend par ce terme. Qu'est-ce donc que le pouvoir ?
On peut définir de multiples façons le pouvoir. On entend le plus souvent a priori par pouvoir son acceptation étatique. Le pouvoir est ainsi la représentation de la capacité de coercition de la société organisée sous forme d'un état. Et la police, l'armée, la gendarmerie, le fonctionnaire, sont les dépositaires du pouvoir de l'état dont ils sont les dépositaires. Le pouvoir s'entend alors comme le transfert à ces personnes, à ces représentants de l'état, d'une fraction de la souveraineté de l'organisation étatique. Le policier, le gendarme, le militaire, le fonctionnaire, n'est plus seulement alors une personne lambda, mais une parcelle de l'état lui-même, une extension de lui-même.
Toutefois, le pouvoir dont ces personnes disposent est souvent, à la base, inséparable des armes, de l'armement, dont ces personnes disposent, et dont elles sont souvent les seules autorisées à porter, à afficher et à utiliser (si on excepte l'exemple américain et les personnes disposant d'un port d'arme ; droit constitutionnel aux Etats-Unis). De la sorte, à l'origine, il y a inséparabilité entre l'existence du pouvoir dont ces personnes disposent et les armes dont ces personnes ont le droit de faire usage, au nom de l'état ou pour sa protection. Ce n'est qu'au fur et à mesure que l'existence d'un tel pouvoir n'est plus interrogé que la séparation entre pouvoir et arme peut être faite, et où on peut imaginer un représentant non armé de l'état. En sachant néanmoins depuis longtemps que ce pouvoir repose sur la connaissance que le non respect du pouvoir d'un représentant non armé de l'état sera puni immédiatement de l'intervention de représentants armés.
On peut s'interroger sur le principe même de la délégation d'autorité entre l'état et ses soldats, ses gendarmes et ses policiers. Est-ce l'état qui leur a confié leur pouvoir et leur droit de faire usage de leur arme, ou bien leur usage en commun de leurs armes qui a conduit à la création et à l'apparition de l'état ? La réponse diffère évidemment selon l'échelle de temps considéré. Ce qui est faux à l'échelle d'un être humain est vrai à l'échelle d'une société. Chaque organisation étatique, chaque régime politique s'est  constitué par l'usage de la force, de la coercition, par la voie des armes.

Saucratès


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