Ces derniers jours, la France entière - le monde peut-être même - était plongée dans de frénétiques activités. Alors que la taquine politique égayait le citoyen avec Bettencourt, Woerth and cie, que le sport nous régalait de sa vision sans concession de la solidarité de l'équipe nationale, et que les places boursières nous amusait par tant de ruptures, de contre-pieds et autres cabrioles, Gustave Borjay lui-même n'échappait pas à la règle. Pourtant, il nous faut préciser que les pérégrinations, les révolutions vécues par ce digne personnage étaient d'un autre ordre que celui du confins des mortels. En effet, chez Lui, tout se trouvait intériosé. D'effrayants conflits à faire pâlir la bande de Gaza, des bouleversements dignes des romanciers russes les plus épileptiques, de ténébreuses méditations sur tout ce que Son œil attentif et pénétrant distinguait se disputèrent l'attention de son esprit de longs mois durant.
De ces épreuves indicibles dont l'intensité dépassait de loin l'agitation du vulgaire, l'Auteur parvint finalement, brisé, presque anéanti, à se sortir. Après de longs jours passés à recouvrer ses forces psychiques et toute sa sérénité, Gustave Borjay était devenu plus encore que l'ancien Gustave Borjay. Plus sage encore, plus réfléchi s'il était possible, plus quintessentiel tout simplement.
Ayant vaincu ses démons, que fit-il ? Eut-il besoin d'un trekking au fin fond du Tibet ou d'une séance de recouvrement spirituel dans un groupe d'échange et de partage ? Eut-il besoin de lire le dernier Goncourt ou de se lancer dans un tour du monde à la trottinette ? Fi que non ! Il se remit tout simplement au travail. Il se disciplina davantage encore, se recentra sur l'essentiel, ne sortit que lorsque cela lui fut nécessaire, et se remit à l'écriture.
Aujourd'hui, Il regarde le monde, entre deux lignes écrites de ses mains, un sourire plein d'humanité, de compréhension et d'indulgence inscrit sur ses lèvres, le regard empreint de calme et de vive intelligence, conscient de tout ce qu'il peut apporter à ses pairs.
La tâche est immense ? Ne perdons donc pas de temps !
Gustave Borjay vous salue.
Et Gustave Borjay vit que cela était bon.