Magazine Journal intime

L'orgie continue mais je ne fais pas d'indigestion !

Publié le 05 août 2010 par Papote

Comme aurait dit ma grand-mère : quand les produits sont sains, ça ne peut pas faire de mal !
Et avec la qualité des films que je savoure en ce moment, pas moyen de choper une indigestion !
De la dentelle, des produits du terroirs élevés avec beaucoup de savoir-faire... Pas d'OGM bodybuildés !
Pour les deux films dont je vais vous parler aujourd'hui, il y a des points communs : la tendresse.
La tendresse des images, la tendresse du regard sur les personnages, la tendresse de l'âge...
On pourrait aussi parler de la douceur...
Après quand on connaît le cinéma de Jean Becker (Dialogue avec mon jardinier, Les enfants du Marais, etc), on connaît cette façon drôle, tendre, mélancolique qu'il a de raconter de jolies histoires pas toujours drôles et légères (ceci dit, il ne se réduit pas à ça non plus !) mais je ne connaissais pas Pascal Rabaté et j'y ai découvert beaucoup de sensibilité !

Aujourd'hui, sur La Papote, c'est cinéma tout doux, tout tendre !

tete_friche
   
petits_ruisseaux

Je suis d'abord allée voir "La tête en friche".
Je vais me répéter mais c'est plein de tendresse et de poésie !
Madame CASADESUS, en plus, y apporte sa touche de douceur et d'élégance discrète et, même si je ne suis pas absolument fan, je reconnais que ce type de rôle va très bien à Gérard DEPARDIEU (pas le mal-dégrossi du village ! Non, le côté tendre et poétique !).
Claire MAURIER en vieille femme aigrie et vindicative arrive, une fois de plus, à donner une dimension humaine à ce personnage odieux de la mère.
Sophie GUILLEMIN apporte une touche maternelle et attentive à l'univers de Germain mais avec subtilité, ce qui en fait tout le charme.
Et puis, outre tout ça, c'est un film sur les livres, sur la lecture et, forcément, ça me parle !
Les mots, les dictionnaires... Tout ce que Margueritte (il n'y a pas de faute d'orthographe. Elle explique pourquoi dans le film) raconte à Germain. Tout ce que Germain appréhende grâce à Margueritte et à ses livres.
Beaucoup d'émotion, évidemment : la description de Margueritte par Germain, la réaction de Germain à la mort de la mère, la lecture de "L'enfant de la haute mer"...
Si je vous dis que ça donne envie de lire, vous ne serez pas vraiment étonnés...
Ca donne aussi envie d'aller s'asseoir sur un banc de square...
Ca donne aussi envie de manger un sandwich de pain frais avec du vrai jambon de charcutier et de la bonne salade du jardin...
Bon, ceci dit, ça ne me donne quand même pas envie de relire "La Peste", faut pas exagérer !

Quant à "Les petits ruisseaux", j'ai été surprise parce que j'ai toujours vu Daniel PREVOST dans des rôles de méchants, d'aigris, de survoltés et, là, c'est un vrai gentil. J'attendais les petits coups de pattes mais non, rien de tout cela ! Au contraire, j'ai découvert sa retenue, sa douceur, son regard.
J'ai énormément aimé cette façon qu'a le scénario de nous raconter l'amour parce que, dans les comédies sentimentales habituelles, ils sont tous, encore une fois, dessinés sur le même prototype du mannequin esthétiquement parfait et ne dépassant pas 25 ans. J'ai adoré qu'on nous parle de l'amour comme il peut être vécu à plus de 70 ans. La pudeur qui n'exclut pas la réalité charnelle. Le fait d'accepter de faire son deuil d'un amour de toute une vie pour se laisser la possibilité d'en commencer un autre.
Pas de sentimentalisme échevelé ou indigeste.
Et puis, les acteurs aussi ne sont pas bodybuildés ou siliconés ou botoxés à outrance. Non, on voit (chez les jeunes comme chez les vieux) les défauts physiques à côté de leur beauté, les gueules qui ne sont pas stéréotypées.
Et puis, aussi, ce deuil qui "réveille" Emile (Daniel PREVOST) et lui insuffle l'envie de vivre à nouveau pleinement, de ne plus se laisser bercer par le ronron quotidien qui l'enlise et l'enterre petit à petit.
Ca donnerait presque envie de devenir vieux pour pouvoir encore vivre toutes ces belles choses.
Très jolie nouvelle : on peut encore découvrir, s'attendrir, sourire, faire des choses folles et profiter même si on n'a plus l'âge requis par les magasines !
Alors, bien sûr, d'aucuns me diront que c'est une image d'Epinal idéalisée et peu réaliste et je leur répondrai que les contes de fées n'ont jamais été réalistes et que, pourtant, on a tous aimé les lire et qu'un film comme ça me donne envie de croire que la vie est belle quel que soit l'âge qu'on a pour peu qu'on veuille se donner les moyens de rêver encore et toujours !

A bientôt !

La Papote


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