Magazine Nouvelles

Sans tabou:épisode15: Business is business

Publié le 07 août 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode15: Business is business
Deux jours plus tard, il était aux alentours de 17 H 30. Ghada était assise à l’entrée de la villa de ses parents. Elle buvait du café et se laissait méditer alors que ses yeux suivaient du loin la voiture d’Akram s’arrêter devant le clôture.
Sa mère, à deux pas d’elle, assise sur une chaise, faisant semblant de lire un magasine arabe, ne la quitta pas d’une semelle puis murmura, d’un air énervé.
- C’est vraiment honteux ce que tu fais….
Ghada, leva à peine sa tête et déposa doucement la tasse du café sur la sous-tasse, puis en ingurgitant sa salive, tout en changeant de sujet.
- Le voilà, ton fils préféré.
En la bornant d’un regard fâché.
- Je n’ai pas d’enfant préféré.
- Oui c’est ça ! dit-elle en riant et ajouta, mais tu ne dis toujours rien quand il fait qu'à sa tête.
Puis se taisait quand le grand portail du jardin faisait un désagréable grincement, et voyait son frère pénétrer avec une belle jeune fille, qu’elle reconnait tout de suite.
Sa mère, traça un petit sourire, un peu un mélange entre joie et méfiance face à cette belle inconnue, que son fils ainé a amenée pour la lui présenter.
- Elle est vraiment séduisante ! murmura la mère, à demi-voix, avant même que son fils et sa compagne ne s’approchent d’elle. Puis en visant sa fille d’un regard piquant, je ne sais pas si je dois être heureuse pour ton frère parce qu’il a enfin trouvé une femme avec qui il veut faire sa vie ou m’attrister parce que ma fille chérie désire se séparer de son époux.
Ghada vida sa tasse puis en baissant la voix.
- Je croyais que c’est ce que vous voulez ! de toute façon tu ne l’as jamais apprécié.
En lui coupant la parole cruellement.
- Je ne l’aimais pas c’est vrai, mais c’est le seul homme qui s’est présenté pour toi ! et en continuant d’un air méchant, t’aurais pas dû le quitter avant même de porter un enfant de lui, au moins ainsi tu ne serais pas sortie de chez lui les mains vides.
Elle était en colère d’après les dernières paroles de sa mère, mais elle tenait cette immense fureur et la bloqua à l’intérieur d’elle, en blêmissant et tournant la tête vers son frère et son invitée.
- Enfin, tu nous ramènes ta copine ! s’écria sa maman, excitée.
En posant fièrement sa main sur l’épaule de Ranime, il disait.
- Elle ne sera plus ma copine mais ma fiancée ! et en échangeant un regard doux avec elle, elle a finalement accepté de devenir ma femme.
Madiha se leva et Ranime s’approcha encore et échangea quatre bises avec elle. Comme toute belle mère, elle faisait son inspection traditionnelle, à travers le langage corporel, en laissant sa main caresser les cheveux la joue et puis l’épaule de sa future belle fille.
- Akram m’a dit que t’es du Sahel.
- Oui c’est exact ! murmura Ranime de sa voix timide.
Madiha, lui souriait en continuant.
- La femme de mon oncle est du Sahel, moi personnellement j’aime les gens du Sahel…
Ghada, intervenait odieusement.
- Quant à moi, je n’aime pas leur accent ! je n’arrive pas à les comprendre.
Ranime, blêmit sans rien dire. Depuis le jour où elle a partagé un diner avec Ghada et son époux, elle a senti comme une déconnexion ; une sorte de répulsion de sa part. C’était peut être dû à l’attention que portait Nader pour elle sous le regard jaloux de sa femme, qui a fait naître ce tragique atmosphère entre les deux filles.
Akram, gêné par les paroles de sa petite sœur, interférait.
- Le fait que tu ne mènes pas la belle vie maintenant, ne te donne pas le droit d’être méchante avec ma fiancée…
Ghada poussa sa chaise pour se lever puis en tenant sa tasse de café, sans épargner sa future belle sœur d’un regard hargneux.
- Elle n’est pas encore ta fiancée ! puis en fixant Ranime de ses yeux mi-clos, pétillants de malice. Fais comme chez toi ma chère ! puis en souriant, moi à ta place, je lui demanderai de me montrer sa maison de Hammamet, et d’un air persiflant, elle serait votre nid d’amour, n’est ce pas frérot ?
Il fit trois pas en titubant, et en traçant un faux sourire tentant de voiler en vain l’expression de pâleur qui a envahie son visage sur le champ.
- Je l’ai vendu, il y a deux ans.
Sa mère, emportée par une vague d’étonnement s’écria.
- T’as vendu la maison que ton père t’a construite ?
Ghada, comme contente, de l’ennui dans lequel elle l’a glissée continua sans se soucier de la présence de Ranime.
- Tu ne trouves pas bizarre qu’il prenne une telle décision sans nous avertir.
Sa mère, encore n’arrivant pas à digérer la lourde révélation que son fils ainé la lui a faite, surtout que son père a passé plus de 10années à la construire.
- Tu me déçois vraiment Akram ! et en haussant la voix, comment tu peux faire une chose pareille ?
Honteux d’avoir été absorbé d’une telle conversation devant Ranime, il disait.
- Je ne crois pas que c’est le moment idéal pour parler de ça devant ma copine.
Sa mère, le fixa avec des yeux de dément ; les pupilles dilatées par la colère et la rage et s’écria en s’en moquant de la présence de Ranime.
- Non, non, tu m’expliques illico pourquoi tu l’as vendu.
Transpirant de frustration, il balbutia comme un petit gamin.
- Je… je n’aime pas l’endroit, elle est un peu isolée, et je préférai du loin une villa au cœur du Hamamet…
Sa mère, lui coupa la parole en hurlant de colère.
- T’aurais pu aborder le sujet avec ton père ! et en s’approchant de lui, on t’aurait donné cette villa à Carthage et nous déménagé là-bas, de toute façon c’est ce que ton père, m’a fait comprendre il y a une semaine.
Avec un léger sourire d’énervement, il rajouta.
- C’est trop tard maintenant.
D’un regard obstiné, elle s’écria.
- Non, ce n’est pas trop tard ! tu vas racheter cette maison, et je t’aiderai financièrement si son nouveau propriétaire s’entête et refuse de nous la vendre ! et sans le quitter de son regard implacable, tu commenceras les négociations dès demain, je veux que tout revienne comme prévu, avant même que ton père ne m’aborde le sujet une deuxième fois.
Et en regardant sa file cette fois-ci.
- Je ne veux surtout pas que ton père l’apprenne.
Ghada traça un superbe sourire et dit en cherchant des yeux Ranime.
- J’espère qu’on ne t’a pas mise mal à l’aise à cause de notre conversation un peu tendue.
Ranime, releva la tête et murmura entre les dents.
- Non, je vais très bien…
Sans lui laisser le temps de développer sa phrase, Ghada s’écria.
- Et si on allait nous trois ce soir nous promener et diner à Hammamet, ça serait mieux que passer la soirée avec les deux vieux.
Sa mère, ne disait rien et se contentait d’injecter sa fille d’un regard désagréable puisqu’elle n’aimait pas qu’on lui dise qu’elle a vieilli. Quant à Akram, sous l’empire d’une colère froide, il rétorqua en détachant ses mots.
- De toute façon, je ne compte pas diner avec ma copine ici, on s’est mis d’accord d’aller faire un tour a Sidi bou et de diner là-bas.
A sa surprise, Ranime intervenait.
- Je veux bien qu’on aille nous trois faire ce tour ! et en échangeant un sourire avec Ghada, j’aime bien connaitre de prés ta sœur…
En s’agrippant aux paroles de Ranime, elle ajouta.
- On ira donc à Hammamet, et tu lui montreras ta maison du chott à la même occasion !
********************************************************
Vers 21H à la maison du chott, Nader était dans son bureau. Il tentait depuis une bonne heure de rejoindre son partenaire, mais il trouvait toujours son gsm fermé. Sous l’emprise de la colère, il expédia le sien par terre qui se brisa en trois morceaux.
En entendant le bruit de cassure, Sondos poussa la porte.
- Cava ?
Puis en tombant sur le gsm brisé en trois pièces.
- Pourquoi l’as-tu jeté ?
Sans la répondre, il s’écria de son ton désagréable.
- Qu’est ce que tu veux maintenant ? je t’ai dit que je ne veux voir personne, surtout pas toi.
En collant le dos sur la porte, elle murmura.
- Je le sais t’as pas à me le répéter. Puis en mettant un bout de chewing gum dans la bouche. T’as un invité au salon.
- Un invité ? qui c’est ?
- Un homme que t’as attendu tant.
Sans se laisser emporter par une conversation inutile selon lui avec elle, il bondit de sa chaise et la poussa violemment avec son épaule en se dirigeant vers le salon.
Une fois là-bas, il entendit les rires du petit gamin, puis le voyait assis sur les cuisses d’un homme qui lui faisait des grimaces.
En reconnaissant Serguei le moustachu, il s’arrêta sur place et s’écria ni heureux ni fâché.
- Enfin te voilà ! je peux savoir où tu te cachais tout ce temps là ?
Le grand homme déposa le petit doucement sur le canapé, alluma une cigarette et dit en s’approchant de Nader, tout en lui tendant la main.
- Tu ne me souhaite pas la bienvenue, frérot ?
Un peu hésitant, Nader lui serra la main et continua.
- Je t’ai laissé des milliers de messages…
Sergei, lui coupa la parole froidement.
- J’étais en mission ! et pour ma sécurité j’ai désactivé mon numéro de tel. Et en traçant un sourire de psychopathe, mais dès que je l’ai réactivé, je suis venu. Et en tournant la tête vers le gamin, et d’après ce que j’ai compris, tu veux que je te fournisse des faux papiers pour le petit.
Nader secoua la tête pour dire oui et au moment, où il ouvrit la bouche pour parler, Segei continua son développement.
- Tu sais très bien que c’est une opération très risquée, et surtout, non fructifiante pour nous deux.
Nader le suivait d’un regard ferme et s’interrogea.
- Où vous voulez en venir Sergei ?
L’homme Russe, souriait méchamment et s’expliqua.
- Tu veux te débarrasser du gamin, on s’en débarrassera mais on n’est pas obligé de le garder en vie pour ça.
Tout pâle et sous le poids de la surprise, Nader s’écria.
- Tu veux qu’on tue le gamin ? et en se moquant, et comment le fait de le tuer, pourra nous porter de l’argent ?
L’homme d’un regard endiablé suivit le petit gamin, qui jouait avec le coussin, et dit à voix basse.
- C’est un petit garçon en bonne santé et je connais des amis qui peuvent nous offrir une belle somme pour l’avoir. Et en riant, de toute façon, ce n’est pas nous, qui allons salir nos mains. Nous on vend le gamin, et eux font le sale boulot.
Du choc, Nader s’effondra sur la première chaise qui tomba sous son regard et balbutia de frustration.
- Tu veux vendre le gamin à des trafiquants d’organes ?
Segei s’approcha de lui et en posant sa lourde main sur son épaule.
- C’est du bon business, mon ami et puis personne ne semble connaitre le petit ni le chercher donc sa disparition ne nous causera pas le moindre problème par contre elle ne serait très bénéfique ! et sans clignoter des yeux il continua, tu auras la moitié de la somme reçue ! à toi de voir maintenant !

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog

Magazines