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Du pouvoir de révocation des fonctionnaires dans une société malade de délation

Publié le 30 août 2010 par Saucrates

Réflexion quatre (22 août 2010)
Du pouvoir de nuisance de la presse lorsqu'elle transmet des informations déformées et des conséquences sur les citoyens ... Lorsque l'affaire Serge Copy ne reçoit pas du gouvernement le même appui que dans le cas des affaires Eric Woerth ... 
Où on découvre que l'affaire Serge Copy n'est peut-être qu'une pure manipulation médiatique et politique, visant à raviver les oppositions raciales au sein de la société réunionnaise ... utilisée par d'autres pour régler quelques vindicts personnels ou se débarasser d'un enseignant qui déplaît ... De la nécessité de croiser ces sources et de ne pas appeler inconsidérément au lynchage d'une personne, même si tout la désigne comme coupable ...
Il y a plusieurs versions de l'affaire Serge Copy ; cet enseignant métropolitain menacé désormais de révocation par le ministère de l'éducation nationale, qui selon certains aurait insulté sous l'emprise de l'alcool des réunionnais après avoir eu des gestes indécents sur une gamine ; insulte qu'il aurait répété devant le tribunal lors de son jugement. Cet enseignant également poursuivi pour avoir proposé un texte d'une rare violence à de jeunes lycéens saint-paulois, et qui aurait fait l'objet d'une plainte d'un parent d'élève.
Pour d'autres, et notamment l'enseignant lui-même (lire son blog : http://sergecopy/unblog.fr), toute cette histoire d'insultes et d'agression sexuelle contre une mineure relayée par les médias de la presse écrite ne serait qu'inventions. La personne concernée par les faits ne serait pas une jeune réunionnaise mineure mais une métropolitaine, née à Rennes ; les faits ne seraient pas produits comme mentionné dans la presse ; surtout, il n'y aurait  pas eu d'insultes, et celles-ci n'auraient même pas été proférées devant le tribunal comme un article de presse en faisait état.
Qui croire ? Je ne suis pas juge, ni n'ai à juger de cette affaire. Je peux juste m'interroger. Les seules informations que nous avons sur cette affaire proviennent d'articles de presse d'un journaliste, qui assistait à un procès et qui relayait des faits rapportés. Cette affaire a conduit à un obscur kollectif se réclamant d'une identité réunionnaise semblant avoir des comptes à régler avec les métropolitains que le kollectif accuse de mépriser et de ne pas respecter la population réunionnaise. C'est sûrement vrai pour certains métropolitains, mais cela nécessite-t-il de s'engouffrer dans ce genre de brêches ?
Nous nous trouvons ainsi face au risque de l'abus de pouvoir de la presse ; qu'est-ce qui nous défendra demain si ce n'est plus un autre qui est visé par de telles attaques médiatiques, mais vous ou moi ? Qui croire si la presse ne donne plus qu'une version partisane et sectaire, raciste des faits ?
Il y a enfin l'accusation visant Serge Copy de faire étudier à ces élèves des textes hyper-violents et à messages sexuellement explicites, accusation qui pour lors n'est pas contestée et est fidèlement retranscrite par la presse. Même si la demande de révocation du kollectif incriminé visant Serge Copy ne porte pas sur ce point mais uniquement sur les insultes. Et même si ce point n'est cité par les journaux que pour appuyer la nécessité de révoquer cet enseignant, comme une circonstance agravante.
J'ai lu le poème incriminé de l'écrivain Jean-Luc Raharimanana. Ce poème est violent et obscène, assurément (http://remue.net/spip.php?article2866). Correspond-il à des élèves de seconde ? Je ne peux me prononcer. Mais ce recueil de poème a apparemment déjà été présenté dans d'autres écoles, et le poète aurait même, dans d'autres académies françaises, bénéficié d'une résidence d'écriture (dans un lycée de Saint-Denis, dans le 9-3) où ce même recueil aurait été étudié par des élèves.
Par ailleurs, ce texte certes obscène est-il pire que la réalité ? Le lycée ne peut-il pas confronter nos enfants à l'horreur du monde extérieur ? Car le monde est plein d'horreur, du génocide rwandais passé, de la shoah oubliée, aux massacres récents dans la république du Kirghizistan (où des centaines d'ouzbeks ont été brûlés vifs dans leurs maisons par des miliciens, parfois leurs voisins, comme au Rwanda).
Je ne peux que m'interroger. Nous sommes rentrés dans une société de délation où seul compte la parole de quelques délateurs, qu'utilisent ceux qui soit font profession de haine, soit sont trop peureux pour avoir leur propre opinion et s'engouffrent à la suite de la multitude dans les pas des autres ...
Journalistes, bloggueurs, avant de professer la haine, vérifiez vos sources, vérifiez la réalité des faits, et demeurez mesurés dans vos attaques. Car les appels au lynchage médiatique peuvent conduire au pire.


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