Magazine Journal intime

Quand la grossesse n’est pas une mer(e) calme

Publié le 26 octobre 2010 par Madameparle

Quand la grossesse n’est pas une mer(e) calme

La vie a mis du temps à prendre place dans ton corps. Combien de cycles passés à compter, à surveiller, à mesurer. Combien de larmes coulées à chaque nouvelle tâche rouge.

Cette douleur de l’absence, du manque, cette envie de devenir mère et père, parents et non plus qu’amant.

Continuer, se relever et toujours espérer. Croire en la science, l’avenir, vous.

Et puis ca fusionne, ca se divise, se multiplie.

La vie est là, en toi.

L’excitation précède la peur et puis y croire.

A quoi bon de vivre en angoissant chaque jour ça ne diminuera pas la douleur de l’absence si elle doit arriver.

Les heures, les jours et les semaines passent.

Rien.

La première écho.

Pas trop d’écho.

Y’a du monde là dedans.

Vous attendez des jumeaux.

L’excitation précède à nouveau la peur mais toujours y croire.

Imaginez le futur à quatre, aménager l’avenir.

La deuxième écho.

Une foule.

Vous attendez des triplés, un était caché.

Le choc.

L’excitation n’est plus là, la peur prend le dessus.

Une claque.

Encaisser, réaliser..

Une grossesse triple comporte de nombreux dangers, prématurité, corps déformée. Que de couches à changer,de biberons à envisager. Une vie chamboulée. Passer de couple à famille nombreuse.

Y croire.

Cadeau de la vie, l’accepter.

Bâtir  leur avenir. Combien de nuits passées à calculer des centimètres carrés, un appartement à aménager, une voiture à commander, des poussettes à étudier…

A peine informés et déjà arrêtée. Ne pas bouger. Envisager toute une grossesse allongée, mettre ton corps au service du leur.

La troisième écho.

Deux petits coeurs silencieux… et un qui tente de s’accrocher…

Le vide, le blanc, le néant.

Cette chienne de vie ne cessera donc jamais de s’acharner.

Quand tu m’as informée j’ai failli te répondre et alors on peut les réanimer?

Non, de battre leurs coeurs se sont arrêtés.

Une semaine déjà que nous savons cela.

Depuis les nouvelles sont rassurantes. on vous a expliqué que la vie a repris ses droits, finalement, justement et que pour mieux vivre il ne fallait pas être à trois en toi.

Juste toi!

Toi, je te le dis, tu vas t’accrocher!!

Tu vas utiliser toute la place, toute la force laisée par les deux autres.

Tu vas grandir, grossir avec tout ce qu’il faut où il faut.

Tu vas te battre pour ces 5 mois à venir.

Je veux voir ta frimousse.

je ne veux plus que des larmes de joie dans les yeux de tes parents qui ont eu leur lot de douleur.

Vis!

Et puis quoi qu’il arrive, je serai là. Je ne peux vous prendre de la peine mais je marche à vos cotés.

Je vais prier peu importe qui, peu importe quoi mais je vous implore, tous, de leur laisser le bonheur auquel ils ont droit.

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Photos: Punta Cana


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