Ma mère a quatre chats. En fait, elle en a trois. Plus celui que j’ai laissé là-bas en famille d’accueil il y a 4 ans de cela lorsque j’ai décidé d’ouvrir un établissement d’hébergement touristique! (Les clients allergiques, ça n’aime pas trop les chats en général). Mais devant les yeux larmoyants d’un mâle abandonné qui collait son museau gorgé de désespoir contre sa porte-patio, ma mère, cette sorcière, a décidé de se rendre à cinq. Cinq!!!! Le chiffre honni pas mon père qui a toujours dit : «Si y’a un autre chat qui rentre icitte, c’est moi qui part avec mes valises, pis j’m'en vas vivre dans mon camp dans l’bois!» Hélas, arriva ce qui devait arriver et le cœur tendre de ma sorcière bien-aimée se fit mâchouiller de belle façon par les crocs acérés d’un gros mâle à demi mort de faim! Mais voilà! Quatre plus un, ça fait cinq! Cinq, le chiffre du divorce! Le chiffre de l’état précaire! Le chiffre impossible qui ne pouvait absolument pas s’éterniser longtemps dans la maison de mes parents. Pour venir à bout de ce nombre faramineux, il fallait une autre équation, une soustraction cette fois… C’est ainsi qu’un jour je m’entendis dire d’une voix mielleuse : «Pour moi va falloir que je te donne un chat…» Évidemment, le choix se fit de lui même et j’acceptai de reprendre sous mon aile, celle que j’avais jadis abandonnée… Il va sans dire qu’elle a été très bien nourrie! Si bien qu’aujourd’hui elle est énorme! Obèse à un point tel que ses flancs pendouillent avec grâce, lorsqu’elle s’étend de tout son long sur le dossier du divan! Elle est si gigantesque que ses proportions l’empêchent d’atteindre ses parties intimes pour les laver… Je ne sais pas si vous avez déjà lavé un anus de chats cher lecteurs, mais je n’ai probablement pas besoin de vous préciser que c’est désagréable… Ma seule consolation : Cabotine semble être reconnaissante!