Souvent, lors de conversations, il m'arrive d'entendre de la part de nombreux citoyens, des réflexions qui me font bondir.
Ainsi, cette antienne, fréquemment rappelée par les électeurs de droite et par beaucoup de partisans de gauche : pour les présidentielles, la plupart fait essentiellement dépendre le résultat des qualités supposées des hommes ou des femmes en présence dans chaque camp ; on sait pourtant, pour s'être trompés à de nombreuses reprises, combien cette évaluation est incertaine et sujette à de nombreuses manipulations médiatiques.
On sent à travers cette vision politique, que l'image diffusées par les communicants effacera nettement l'implication des idées.
Alors que dans notre société démocratique, l'intelligence, la sagacité, la lucidité des citoyens n'ont jamais été aussi aiguisées, on nous parle encore de chef charismatique, de sauveur suprême, de surhomme, capable avec son cerveau extrêmement développé et ses petites mains de nous sauver de la mauvaise passe dans laquelle nous nous trouvons.
Méfiance
Cette appréciation du "chef" tout puissant, appuyé par une hiérarchisation semi militaire rappelle beaucoup trop les pays totalitaires. En cela, les conceptions staliniennes ou des dictatures militaires de droite se rejoignent parfaitement.
Cette vision de droite et d'extrême droite de l'autorité politique a même gagné une bonne partie des éléments de gauche. Ainsi une énorme partie de l'électorat estime que le salut viendra de la volonté d'un seul homme. Les Français oubliant le mauvais exemple du Général de Gaulle, auréolé d'une légende enchanteresse, qui, lors de la libération a dû composer avec le Conseil National de la Résistance pour asseoir sa représentativité, obscurcissant toute analyse objective.
La conception de cette 5ème république, ersatz de monarchie élective plus ou moins constitutionnelle, accentue l'impression désagréable d'être ballotés pendant 5 ans par la volontés capricieuse d'un seul individu. Qu'importe qu'il ait raison ou tort, qu'il devienne fou ou apathique, incohérent ou agressif : le président élu nous dirige comme ses sujets soumis, quelque soit nos avis et son état cérébral.
Chef des armées, chef de la police, bénéficiant de multiples pouvoirs de propagande et de moyens technologiques de coercition et de surveillance sans aucun contre-pouvoir effectif, le chef de l'état est tout puissant : gare à ceux qui s'écartent du chemin !
C'est là que le bât blesse. Cette vision moyenâgeuse de l'autorité publique et de la gouvernance est insupportable et pourtant sentez vous de la part du PS, une réelle volonté de bousculer ces institutions surannées pour faire davantage participer les citoyens aux affaires de la Nation ?
Si la gauche souhaite garder ces institutions désastreuses qui clivent le pays entre d'une part, une soumission obligatoire du citoyen ordinaire et d'autre part, la toute puissance de l'élite dirigeante, à quoi bon voter pour un mouvement qui utiliserait une constitution aussi injuste et aussi peu participative ?
Apparemment des tas d'arrêts de travail, de blocages, de pompes fermés que j'observe ça et là sont complètement ignorés des médias. Sans commentaire.
À après.
PS : J'aurais pu émailler mon texte de citations et de noms de philosophes pour épater la galerie à la manière de ces universitaires pompeux qui vous émettent un cocorico sonore à chaque saillie littéraire. Trop peu pour moi.