Certains matins, particulièrement ceux où j'ai dormi comme une reine et sans interruption la nuit précédente, en dégustant ma boisson des dieux (lire: mon premier café), je constate deux choses:
- Quand on dort huit heures d'affilée, on fait beaucoup trop de rêves étranges.
- J'aime Bébé fille plus que tout au monde.
Le bonheur, il est juste là, dans son gros bedon croquable et ses grands yeux curieux. Bébé fille est passée de petite crevette dans mon utérus qui me donnait des nausées à petit paquet d'amour qui grandit si vite que c'en est parfois déstabilisant. Et mon amour pour elle grandit au même rythme.
J'aime la bercer doucement en lui chantant de ma douce voix suave des berceuses, presque sans fausse note, sa main dans la mienne, quelques minutes avant qu'elle ne s'envole au pays des rêves.
J'aime son petit doigt plein de sauce qu'elle me tend à l'heure du souper, pour me faire goûter, l'air de dire : "Mange un peu maman, t'es tout maigre et cernée".
J'aime ses éclats de rire quand je fais semblant de la dévorer vivante (je savais que je n'aurais pas dû écouter Jurassic Park quand j'étais enceinte).
J'aime la prendre dans mes bras, la serrer fort et tourner, tourner, tourner jusqu'à ce que nous soyions étourdies, puis nous immobiliser et rester collées une contre l'autre, essouflées, jusqu'à ce que l'étourdissement soit passé (et recommencer encore et encore tant qu'on n'a pas mal au coeur).
J'aime la voir courir d'un pas presque assuré vers le bain, dès qu'elle entend l'eau couler, en chantonnant "Bain, bain, bain" (elle ne dit toujours pas maman, par contre).
J'aime quand elle m'aide à préparer le souper en prenant bien soin d'étendre partout dans la maison les chaudrons, planches à découper, plats et autres accessoires de cuisine à sa portée.
J'aime ses yeux pétillants qui me regardent pour se réconforter, exprimer un besoin ou vérifier si j'ai vu ou non le mauvais coup qu'elle vient de faire.
J'aime le gros câlin qu'elle me fait quand je la dépose à la garderie et le sourire qui illumine son visage quand je reviens la chercher (mais j'aime moins les pleurs quand j'essaie de lui enfiler son habit de neige).
J'aime sa façon de me tendre son pied pour que je le crème et le masse doucement (chose qu'elle a apprise à son dernier rhume alors que j'y allais fort sur le Vick's aux pieds pour l'aider à moins tousser).
J'aime quand elle applaudit pour signifier qu'elle aime le repas que j'ai préparé (ou qu'elle a fait un gros caca).
Je l'aime dans toute son entièreté, des pieds à la tête, des crises aux fous rires, des nuits blanches aux siestes collées-collées, des expéditions en forêt aux samedis matins devant la télé, en dedans comme en dehors, beau temps mauvais temps, rhume ou pas, envers et contre tous.
Promis, Bébé fille, je t'aimerai toute ma vie.