Vous le savez, je suis une mère. Les preuves de cette affirmation s'accumulent : cernes sous mes yeux, broue dans le toupet, nutella dans mes cheveux parce que ma fille qui en avait plein les mains a eu une soudaine envie de me faire un câlin en agrippant fermement ma tignasse déjà frippée par la maternité, sautillement de joie quand une boîte de couches est en spécial, patience étirée comme une gymnaste qui fait la split et j'en passe.
Ce que vous oubliez peut-être (sans rancune, je l'oublie moi-même plus souvent qu'autrement), c'est que je ne suis pas seulement une maman. Je suis aussi une fille, une nièce, une soeur, une tante, une cousine, une amie, une amoureuse, une directrice de centre d'art, une future auteure de best-seller, une bricoleuse hors-pair, une maniaque de ménage, une dévoreuse de livres, une gourmande de la vie, une joyeuse dingue, une femme qui sait ce qu'elle veut et j'en passe.
Ce qui veut dire que je ne suis pas entourée que de ma fille, mais aussi de mon amoureux, mes parents, mes soeurs, mes frères, ma famille élargie, ma belle-famille, mon conseil d'administration, vous qui lisez mon blogue, des artistes avec un grand A, des histoires plein la tête, des outils usés, des ami(e)s fidèles, quelques bouteilles de blanc bien méritées et j'en passe.
Vous l'aurez deviné, entourée de tout ce beau monde, ma vie est trépidante. Et j'en entends des vertes et des pas mûres.
Mon amie Julie
Julie, elle est maman de deux garçons adorables, elle crée des lampes hallucinantes, elle a une intelligence à faire rougir Einstein, elle est belle, elle est fine, elle est capable. Et elle est drôle. Très drôle.
Julie: Je pensais à toi l'autre matin pendant que je me maquillais.
Moi: Chouette, tu te mettais jolie pour moi? Je ne savais pas que je faisais cet effet-là.
Julie: Non, c'est que mon bébé jouait avec la switch on/off de la salle de bain.
Moi: Oh god, je vois le genre.
Julie: Ça ressemblait à : "Ok, j'ai 3 secondes. Zut, noirceur. Vite, 3 autres secondes. Soupir dans la noirceur. Ooooh, 3 secondes. Merde, mascara dans l'oeil....et ainsi de suite.
Moi: Le résultat devait sans doute être digne de mention.
Julie: Après 5 minutes d'essais et erreurs, j'ai laissé tomber et suis allée travailler avec un seul oeil maquillé.
*****Une mère qui en dit tropJ'ai une amie qui a une drôle de mère. À la demande de mon amie, l'anonymat est de mise. C'est que, voyez-vous, sa mère est une ancienne hippie, une vraie de vraie. Et mon amie, ça la gêne. Remarquez, je la comprends un peu.
L'amie: Les jeunes maintenant, ils fument de la marijuana à tous les soirs, c'est épouvantable.La maman de l'amie: Dans mon temps, c'était la même chose.Moi: C'était pas pareil, vous autres, vous faisiez l'amour, pas la guerre. Les jeunes, ils fument un joint et vont faire des grafitis dans les parcs.La maman de l'amie: De toute façon, moi j'ai jamais aimé ça, la marijuana.L'amie: Pffff. Menteuse, t'as toujours dit que t'étais une vraie hippie.La maman de l'amie: Moi, la dope, j'ai jamais aimé ça. Je préférais le LSD.L'amie:................Moi: Est-ce que j'ai le droit de mettre ça dans mon blogue?
*****La grand-mère on the roadLa grand-mère, c'est aussi une ancienne hippie, j'en ai déjà parlé (peut-être même a-t-elle couru nue dans les champs de blé avec la maman de mon amie, qui sait). Cette douce époque où les femmes poilues et les hommes nus faisaient "l'amour libre" vient de refaire surface dans la tête de la grand-mère qui se planifie un road trip parmi les vignobles au sud de l'Ontario (alors qu'elle ne prend pas d'alcool, quand je vous disais que le fait d'être dingue, c'est de famille). Comme elle caresse le rêve de devenir bilingue (allez savoir pourquoi, y'a pas un seul anglophone dans le rang-qui-ne-comporte-que-10-maisons où elle habite), elle s'est inscrite à des cours d'anglais des affaires (oui, oui, en pré-retraire, madame veut apprendre l'anglais des affaires). La vérité, c'est que la grand-mère, elle est pissante quand elle parle en anglais. Je ne suis pas la seule à le penser, son professeur aussi.
La grand-mère: Donc, c'était mon dernier cours d'anglais avant mon voyage.
Moi: Tu te sens prête à affronter la communauté anglophone et ne parler qu'en anglais?
La grand-mère: Oh oui. Surtout avec le truc que mon professeur m'a donné.
Moi: Le truc?
La grand-mère: Il m'a apprise deux phrases essentielles qui, selon lui, vont me permettre de conquérir le monde anglophone pendant mes voyages.
Moi: Et ces deux phrases, c'est quoi?
La grand-mère (lentement, en cherchant les mots): Sorry, can you speak more slowly please? Sorry, can you repeat please?
Moi:............