Bien sûr, on peut s'attarder sur les principes de base tels que respecter l'horaire de bébé, traîner le kit complet (couches, débarbouillettes humides, biberon/sein, repas du bébé) sans oublier les jouets qui apporteront une agréable distraction à votre progéniture pendant que vous dégusterez un petit verre de blanc. Bref, les incontournables.
Mais si, comme moi, vous vous sentez d'humeur aventureuse et avez envie de pimenter la-dite sortie, voici mes conseils tout à fait personnels mis en pratique il y a quelques jours.
1. Optez pour un restaurant où il y a un fort roulement de personnel (par exemple où le propriétaire est vraiment chiant avec ses employés ou encore qu'il n'engage que des étudiants). Ainsi, si vous y retournez un mois plus tard, personne ne vous reconnaîtra et vous pourrez donc répéter l'opération aussi longtemps que vous le souhaiterez (ou jusqu'à ce qu'une serveuse plus tolérante que les autres qui a conservé son emploi vous reconnaisse et se sauve en courant en vous voyant entrer).
2. NE respectez PAS l'horaire de bébé. Faites chaque étape une heure ou deux plus tard. Par exemple, si bébé a l'habitude de souper à 18h00, soyez prêts à commander à 19h00. Vous recevrez donc votre assiette (et celle de votre petit coeur) vers 20h00, heure habituellement réservée au bain de bébé et ainsi de suite jusqu'à l'étape du dodo.
3. NE mentionnez PAS à la serveuse d'apporter le petit spaghetti du fruit de vos entrailles en quatrième vitesse. Ainsi, pendant qu'à la cuisine, on s'affaire à préparer la commande de votre table, bébé se fera une joie d'exprimer sa faim/mécontentement d'être prisonnier de sa chaise haute/envie de lancer du ketchup partout/fatigue du plus fort que lui permettent ses petits poumons.
4. Dans le menu pour enfants, commandez le plat qui se rapproche le plus de ce que bébé a mangé le jour de sa dernière gastro (dans mon cas, ce fût du spaghetti). Innocemment, il va sans dire, simplement parce que vous avez oublié que depuis ce jour, bébé NE veut PLUS manger de spaghetti.
5. Une fois les assiettes servies, tentez de nourrir votre enfant avec son petit spaghetti (voir le point 4 si vous ne comprenez pas pourquoi bébé refuse obstinément les bouchées).
6. Abandonnez l'idée du spaghetti et servez plutôt des bouchées de pizza et de frites, en prenant soin de laisser le spaghetti accessible (bébé se fera ainsi un plaisir de partager le-dit spaghetti avec ses nouveaux amis: la cuillère, la table, les chaises, le plancher, la chemise blanche de la dame assise juste à côté, etc.)
7. Quand la serveuse qui apporte un jus de pomme s'exclame : "Oh mon Dieu, il y a du spaghetti partout!", NE RÉAGISSEZ PAS. Prenez une gorgée de votre bière comme si vous n'aviez rien entendu. Surtout, évitez les phrases du type : " Ça parait pire que c'est" ou "Attendez de voir l'état du plancher", ça ne ferait qu'empirer les choses.
8. Oubliez le biberon et les couches dans la voiture. La course que vous exécuterez pour aller les chercher aura l'avantage de "faire descendre" la dernière pointe de pizza avalée (et qui était franchement de trop).
9. Pendant que votre marmaille réclame son biberon avec autant de conviction qu'un prisonnier à tort réclame sa liberté, dirigez-vous d'un pas rapide et confiant vers la cuisine. À la serveuse qui vous fait des gros yeux lorsque vous lui demandez gentiment de faire chauffer le biberon, répliquez d'une petite voix que vous laisserez un gros pourboire.
10. Une fois bébé nourri, au sec et donc, tout heureux, approchez-vous de la caisse pour régler votre facture. Câlinez bébé et chatouillez son gros bedon plein: votre petit coeur fera alors son plus beau sourire à la serveuse. Elle fondra sous le charme et vous dira combien vous avez un bébé magnifique qui est bien bon d'être resté relativement tranquille jusqu'à 21h. Répandez-vous en excuses pour les dégâts du spaghetti pendant que votre amour d'enfant jase, tout sourire, avec la serveuse. Attendrie, elle dira : "Y'a rien là, on va ramasser". Satisfait(e), retournez à la table prendre les manteaux et n'oubliez surtout pas le gros pourboire (on n'est jamais trop prudent).