Magazine Journal intime

Je n'étais pas à la hauteur de mon père - page 19.

Publié le 21 novembre 2010 par Douce58
        Dans cette école, où les rapports de force s'exerçaient sous couleur de discipline, je me sentais mal à l'aise et j'étais constamment animé d'une sourde révolte.  L'adolescent que j'allais bientôt devenir (j'anticipe sur mes années de lycéen) aurait à lutter tout à la fois contre une autorité adulte ressentie comme injuste et despotique et contre ses propres mauvais penchants, lesquels, il le sentait bien, menaçaient de le disqualifier dans la compétition sociale.  Mes démons s'appelaient paresse, négligence, sensualité désordonnée, irrespect.  Plus d'une fois, par mon comportement répréhensible, je m'attirai les foudres de mes professeurs et éducateurs.  A la suite d'une faute plus grave - j'avais écrit en classe le mot âne au stylo à bille sur la veste d'un camarade - mon père fut convoqué chez le surveillant général.  Je devais m'attendre à une catastrophe.
        - Votre fils est un voyou... commença le représentant de l'autorité scolaire.
        Contre mon attente, mon père prit ma défense:
        - Non, monsieur, mon fils n'est pas un voyou!  Je ne vous permets pas...
        
        J'aimerais pouvoir dire qu'à partir de ce jour je changeai de comportement.  Mais il me fallut encore quelques années pour m'assagir complètement.  Néanmoins, ma conscience, dans les deux sens du terme, s'était réveillée et quand je trébuchais encore sur le bon chemin, j'avais honte en pensant que je méritais ce nom de voyou,  pour lequel mon père avait rougi à ma place.

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