Magazine Journal intime

Un élève de l'Après-Guerre - page 15.

Publié le 21 novembre 2010 par Douce58
    Les classes de la Maternelle et du Cours Préparatoire furent pour moi les plus heureuses.  Chez ma toute première institutrice, Madame Sentenac, je maniais avec plaisir la pâte à modeler.  Quelquefois, nous avions droit  à une séance de Guignol et c'était une joie sans mélange.  Avec Madame Sicard, ma deuxième maîtresse, nous illustrions des Fables de La Fontaine.  Je fis un Le Loup et l'Agneau qui eut les honneurs du tableau d'affichage de la classe.
    L'école Lamartine était reliée à l'école Pasteur par un beau jardin intérieur planté de grands arbres.  Une terrasse arrondie, à laquelle on accédait par quelques degrés, offrait une vue plongeante sur ce jardin qui ménageait une aimable transition entre les classes enfantines et la grande école.  Sur cette terrasse, on nous servait du chocolat chaud dans des quarts de fer blanc, l'année où un président du Conseil décida de cette mesure pour les écoliers.    De l'école Pasteur j'ai gardé quelques souvenirs dominants.  Je revois d'abord la bonne figure paternelle de Monsieur Balent, notre maître du Cours Préparatoire.  Il prenait sur ses genoux pour les rassurer les marmots en pleurs, mal sevrés du sein de l'école Maternelle qu'ils venaient de quitter.  Ce bon maître avait une stature imposante.  Il maniait une longue baguette de bambou, qu'il appelait le gendarme.  Nous en avions un peu peur, mais il ne s'en servait que pour montrer au tableau et jamais pour frapper ses petits élèves.  Monsieur Balent nous apparaissait aussi un peu comme un magicien, car il savait faire parler le petit monsieur qui était mystérieusement dans son phonographe.

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