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De l'apprentissage du dessin 2

Publié le 01 décembre 2010 par Headless

draw2.jpg Dessiner bien ou mal

      

Comment peut-on bien ou mal dessiner et par rapport à quels critères?

Premier constat : tout enfant dessine spontanément sans frein, sans connaissances particulières. Sans insister sur la dimension psychologique, c'est là un mode d'expression à part entière, un langage pré-verbal. Cet élan dépasse la question du jugement, du bien ou du mal fait. C'est. Et déjà tout est là : le geste, le trait, la ligne la couleur. Et avec, la vision du monde. A ce stade il n'y a pas de dessin mal ou bien fait. 

Deuxième constat : avec le fait de grandir et le fait de se confronter à de nouveaux modèles, à l'idée de réussite  arrive la peur de mal faire. L'envie de maîtrise, de ressemblance. C'est là que se font les différences. C'est aussi le moment où une grande partie des enfants arrêtent de pratiquer le dessin (étant perçu soit comme activité infantile sous sa forme libre, soit comme un choix d'une pratique particulière nécessitant "un don"). Arrive l'idée du bien fait / mal fait. Du je sais faire ou je ne sais pas faire. C'est réussi, c'est raté.

Autre chose : certains expriment le désir de revenir à l'esprit de cette époque bénie (l'enfance) par delà le bien et le mal (fait). Une sorte d'enfance de l'art et une volonté de se libérer des contraintes qu'on retrouve chez Picasso, Dubuffet, Twombly, Basquiat et tant d'autres. Dans ce cas on déplace les contraintes : on abandonne la dépendance à la simple ressemblance et au respect de règles pré-établies et classiques (proportions, perspective, mimétisme...). Conséquences? Ré-inventer un langage. Considérer le dessin comme une trace photographique d'un instant, d'une énergie, d'un mouvement. La main "vierge"de l'enfant associée à l'oeil expérimenté de l'adulte. Parce qu'aller contre les règles ne signifie pas absence de règle.

Bien sûr, il n'existe pas que ces deux voies : pour ou contre la ressemblance. On peut intégrer une forme de maladresse ou de liberté au sein d'un travail qui respecte certaines conventions classiques et mimétiques. Et la maîtrise peut apparaître aussi dans une approche apparemment maladroite ou ne se voulant pas mimétique. On ne peut donc dessiner bien ou mal que si on ne va pas jusqu'au bout d'une logique : soit dans une perspective de ressemblance (dessin comme reflet de la réalité) soit dans une perspective de liberté sans réellement intégrer les réalités de toute forme dessinée. Même si on vise une forme de maladresse ou de dessin brut, il reste que l'attention se portera quand même sur la gestion de la composition, sur la gestualité du trait, sur la présence des valeurs ou des contrastes. Il n'est pas si facile de faire n'importe quoi.


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