Voilà. Une autre étape vachement importante de ma vie de maman vient d'être franchie. Cette semaine, aussi vrai que je vous écris présentement, nous avons traversé cette étape ensemble, Bébé fille et moi, d'un air assuré, pour notre bien-être, surtout le mien. Une expérience inoubliable, un petit rien d'une nécessité primordiale.
Il y avait déjà un moment que ça me trottait dans la tête. J'hésitais avant de faire le saut, mettant moi-même un frein à mon légendaire optimisme, craignant que résultent d'un tel geste des conséquences graves. Qui plus est, la malchance semblait s'acharner sur moi depuis quelques semaines, alors la peur d'un incident désagréable stoppait net tout espoir de faire un jour ce petit pas salvateur. Les "et si" qui s'infiltraient dans mon cerveau, dès que je prenais la décision que le moment était venu, réussissaient à me faire douter et je remettais le projet à plus tard. Toujours plus tard.
Pourtant, je devais le faire. Le poids sur mes épaules qui s'alourdissait sans cesse, il me fallait y mettre fin. Au plus vite, avant d'y laisser ma raison et mon égo de femme. Ce boulet que je traînais de peine et de misère, me pesant un peu plus chaque jour, je devais m'en débarrasser, c'était d'une évidence déconcertante.
Je savais que la libération m'allégerait grandement. J'imaginais combien exquise serait alors mon émancipation. Une femme nouvelle, je serais. Une meilleure maman, c'est certain. La vie m'ouvrirait alors grand les bras, l'air de dire "Vas-y ma belle, fonce, l'avenir t'appartient!"
Pour m'encourager à aller de l'avant, je pensais au temps précieux que je gagnerais pour ne penser qu'à moi, au moins l'espace de quelques minutes. Temps que je pourrais utiliser pour vider ma vessie jusqu'à la toute dernière goutte, boire un autre café calmement ou simplement m'asseoir et prendre de grandes respirations jusqu'à en hyperventiler s'il le faut.
Malgré toutes ces belles réflexions, le doute m'assaillait, la peur me prenait au ventre et j'imaginais alors le pire. Une catastrophe nucléaire, version Bizz. Piteuse, j'acceptais alors mon sort et me grondais intérieurement de ne pas avoir plus de couilles.
Puis, un matin, j'ai osé.
Je suis sortie avec Bébé fille pour l'avant-midi et j'ai laissé le sac de couches à la maison. Vide et inutile, le sac de couches. Libre et heureuse, la maman. Légères, mes épaules.