Cette semaine c’est au tour de Chouquette de nous raconter la naissance de son petit Côme.
Vous pouvez m’envoyer votre récit à l’adresse mail madameparle(at)yahoo.fr
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Récit de la naissance de Côme (30 septembre 2009 à 15h09)
Ecrit en mars 2010
Pendant cette grossesse, j’ai plus souffert que lors de la première. Les douleurs ligamentaires et les douleurs du bassin ont été pénibles. Malgré le fait que j’ai perdu plus de 20kg pendant ma grossesse, ca a été plus difficile.
Mais paradoxalement, tu as été un bébé beaucoup plus calme in utero que ton frère. Aucun coup de pied ou de poing, juste des mouvements très doux.
Tu étais prévu pour le 21 octobre (+ ou – car il y a eu un flottement de 5 jours au début de la grossesse, au moment de définir la date de conception !). L’été 2009 a été assez chaud j’ai trouvé, surtout que nous ne sommes pas parti en vacances à cause des contractions que j’avais (et qui m’ont valu un arrêt de travail à partir du 5 mai).
Début septembre, j’avais hâte d’accoucher déjà, de te voir mais surtout j’avais mal ! Nolan a fait sa première rentrée scolaire superbement, je venais le chercher avec mon gros bidon, en me trainant laborieusement ! Je n’arrivais même pas à aller au parc au bout de la rue (on y allait en voiture, pas très écolo tout ça !)
Mi septembre, j’ai rdv chez Dr gygy pour faire le point, faire un petit contrôle et là je lui dis que vraiment, je n’en peux plus et que j’ai peur d’accoucher d’un groooos bébé (en fait, ton poids a été estimé à 3kg200 à 7 mois de grossesse !!!). Il décide donc de déclencher l’accouchement le 30 septembre.
Ce fameux mercredi 30 septembre à 7h, je téléphone à la clinique pour savoir s’il y a de la place pour moi, s’il n’y a pas trop de femmes en train d’accoucher. On me dit de venir à 8h !!! Génial, j’avais peur de ne pas pouvoir venir ce jour là, psychologiquement, je l’aurais mal vécu.
Je me prépare donc doucement, je me douche, je mange un peu, on met les valises dans la voiture, on dépose ton frère chez mamie sport et nous voilà partis pour la maternité…
On m’installe en salle de travail, on me pose la perfusion d’ocytocine pour déclencher le travail à 09h. On me pose la péridurale à 09h30. Le travail commence doucement mais surement, le col mature et commence à s’ouvrir. La sage femme et la puéricultrice sont adorables. Je les préviens que je tombe facilement dans les pommes (pour la naissance de ton frère je suis tombée dans les pommes 2 fois).
L’ambiance est très détendue. On attend, le travail se fait, doucement ! Trop doucement à notre goût, c’est un peu long d’attendre, ton papa sort fumer de temps en temps, c’est encore plus long pour lui je pense !
Vers 13h00, je commence à ressentir des contractions. Normalement, avec la péridurale, je ne dois rien sentir, mais là, ca commence à me faire mal dans la jambe droite. Je me tourne donc sur le coté droit pour que le liquide coule bien de ce côté. Rien, j’ai toujours mal. Je demande à revoir l’anesthésiste (la même que pour la naissance de Nolan), elle vient et me remets une dose de produits anesthésiants.
Seulement voilà, vers 14h, ca commence à vraiment me faire mal ! 30 minutes plus tard, c’est difficilement supportable. Gygy est arrivé pour accoucher deux femmes en même temps ! La dame d’à côté et moi. La dame d’à côté accouche d’abord, j’en pleure, j’ai trop mal, je veux que ca s’arrête, j’aurais tellement aimé être à sa place et avoir déjà mon bébé.
Gygy arrive dans ma salle, je lui dis que je ne pourrais pas accoucher, je perds un peu les pédales à cause de la douleur, ca devient ingérable. Il me dit qu’il faut pousser et je lui réponds qu’il en est hors de question, jamais je ne pousserai, j’ai trop mal !!! Il est 14h45.
Il me répond indirectement car il dit à la sage femme d’aller préparer le bloc césarienne… c’est radical, je me mets à pousser, et puis en plus, je me rends compte que je n’ai pas si mal que cela, même que ça me soulage de pousser en fait ! Et puis, au final, j’ai eu mal mais la péridurale devait quand même faire bien effet car je n’ai pas mal à l’expulsion !
En tout cas, je me mets à pousser vers 14h50 donc. Gygy essaie d’éviter l’épisio, ce qui me convient tout à fait. Je sens ta tête sortir, ensuite je dois arrêter de pousser car le gyneco veut faire sortir tes épaules tout seul. En fait, tu es un gros bébé, donc la tête a eu du mal à sortir et les épaules un peu plus encore. Je sens que le docteur te tourne dans tous les sens pour que tu sortes. Ton papa regarde tout car gygy lui a dit de venir voir, je crois que ca l’impressionne un peu.
A 15h08, tu sors entièrement, on te pose sur mon ventre, mon Dieu ce que tu es grand, c’est impressionnant. Tu es un peu bleu, tu es resté coincé un peu avant de sortir enfin. Tu me regardes avec un regard très intense, c’est hallucinant. Tu ne dis rien, tu ne crie pas, tu ne pleures pas, tu ne gigotes pas, juste tu me portes un regard incroyable !!! Donc fatalement, ayant un perdu les pédales, je continue sur ma lancée, je me mets à paniquer un peu car tu ne pleures pas, j’ai peur que tu ne respire pas. Alors que si, puisque tu me regardes très paisiblement. On t’emmène donc rapidement pour te faire les premiers soins, les premières mesures etc… Ton papa te suit à la trace. C’est SA mission. J’ai toujours peur qu’on te perde, qu’on t’échange, qu’on t’enlève… ceci dit, vu les yeux bleu clair que tu as, tu as toi aussi TA marque de fabrique (Nolan c’était son grain de beauté sur le front).
Une demi-heure plus tard, quelques points sur la déchirure plus tard et mes esprits retrouvés, on vient m’annoncer que tu vas aller au moins deux heures en couveuse car tu manques d’oxygène… Je préviens que je vais allaiter et qu’il ne faut pas te donner de biberons, que je veux que tu prennes le sein rapidement etc…
Ton papa part chez papi et mamie sport pour prévenir Nolan qu’il est grand frère et puis pour le dire aussi à papi et mamie. Il en profite pour prévenir tout le monde, papi et mamie de Nandy, les 2 tontons, tata… Pendant ce temps, je suis seule dans la salle de travail (on reste 2h après une péridurale) et je n’arrive pas à dormir, je cogite, je me demande si tout va bien pour toi, j’aimerais avoir des nouvelles, te voir, te prendre dans mes bras !
Je retourne dans ma chambre, seule car ton papa est avec ton frère, il est 17h30. Normalement, je pensais te récupérer en même temps. Ca m’inquiète un peu, mais la puéricultrice me dit que tout va bien pour toi. Je n’arrête pas de leur dire que tu vas surement très bien mais en fait ils trouvent que tu es « trop » calme. Je leur ai dit que tu étais un bébé calme, que c’était comme ça, c’est ton caractère. Mais eux pensent qu’il t’a manqué trop d’oxygène et veulent vérifier que tout va bien. Il me passe donc plein de choses par la tête…
Je n’arrive pas à dormir dans ma chambre, pourtant je sais qu’il faut que je me repose car après ca sera trop tard ;-)
A 19h30, ENFIN, ils te ramènent dans ma chambre, je n’en pouvais plus. Et le pire est qu’ils m’annoncent qu’ils ont été « obligés » de te donner un biberon… alors que j’avais dit non !!!
Je te mets au sein directement, tu tètes très bien. C’est fou comme on oublie vite comme un bébé est si petit, et encore tu n’es pas un petit bébé, tu es né à 37 semaines (avec 3 semaines d’avance) en pesant 4kg390 et en mesurant 54.5cm… si tu étais né à terme, il y a fort à penser que tu aurais fait plus de 5kg.
La soirée se passe bien, tu t’endors tard, vers 1h du matin, mais tu dors jusqu’à 7h environ. Toutes les nuits se ressembleront à la maternité, tu t’endors tard et te réveille environ 7h après. Parfois, les puéricultrices entrent dans notre chambre le matin et nous dormons encore. Le matin, je prends même mon petit déjeuner alors que tu dors encore…
C’est rigolo car quand on va dans la salle pour te donner le bain, le premier jour, nous sommes à côté d’une petite fille qui pèse 2kg500 environ, une crevette. Tu as l’air d’un bébé de 3 mois à côté d’elle.
Nous n’avons pas eu beaucoup de visites à la maternité car j’ai demandé à ce qu’on ne vienne pas trop me déranger. Je sais que c’est le seul endroit pour se reposer avant la « tempête » à la maison. Mais une visite à été bouleversante, celle de ton frère. Il a été ému de te voir, et moi je l’ai été de voir comment il te regardait. Il a été très doux et l’est toujours d’ailleurs.
Aujourd’hui, tu as 5 mois et demi, ton frère t’aime, il te fait plein de câlins, il est très attentif à ton bien-être. Il t’appelle « mon choubidou » en écho au surnom que je te donne. Nous avons connu des débuts difficiles, des nuits infernales surtout, sans dormir, à t’entendre pleurer à cause de tes coliques, sans pouvoir te soulager, l’horreur ! Le seul moyen de te faire dormir était que tu dormes avec nous, dans notre lit et mon petit doigt dans ta bouche.
Un jour, par miracle, tu dors dans ton lit, tu te réveille souvent mais au moins, le peu qu’on dort, c’est seuls dans notre lit. Et puis un jour tu dors de plus en plus longtemps, on descend ton lit dans la chambre de ton frère, tu dors des nuits complètes, et puis à ma reprise de travail, tu commences à faire des siestes dans ton lit et non plus dans mes bras, au sein.
Tu es de plus en plus mignon, tu souris tout le temps, le même sourire que papi de Nandy, et tu es très calme, un vrai petit ange débordant d’amour qu’on a envie de croquer.
J’ai beaucoup de chance d’avoir deux beaux enfants, en plein santé, magnifiques et adorables.
Ma vie a été bouleversée le 26 février 2006 en devenant maman et mon cœur s’est encore plus agrandit le 30 septembre 2009 en te donnant la vie.
Je vous aime mes bébés.
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Photo by Chouquette