J’avais dernièrement parler de l’opération commune entre Youtube et les musées Guggenheim. Cette fois-ci, la plateforme s’attaque à l’opéra de Sydney. Oui oui, l’espèce de bâtiment en forme d’ailes de papillons.
André Malraux - feu ministre de la Culture en France connu pour la mise en place d’un grand nombres d’établissements culturels – peut être jaloux de ce modèle de médiation culturelle. D’ailleurs, je suis d’avis qu’on devrait parler de Youtube dans les cours de médiation culturelle donnés à la fac.
Je pense même que cela mérite un chapitre dans le bel ouvrage sur lequel j’ai dormi pendant de longues révisions : Bernard Lamizet, La médiation culturelle, 1 vol. (447 p.) : couv. ill. ; 24 cm.
Bernard, si tu me lis, penses-y ! [Si jamais, le vrai Bernard Lamizet répond à ce billet, je meurs de honte...]
En mars 2011, le YouTube Symphony Orchestra sera de retour et vous êtes d’ores et déjà invité à participer à cet événement. Vous pouvez auditionner de deux manières : soumettez une vidéo de votre audition pour l’orchestre ou bien envoyez une improvisation solo sur un morceau écrit spécialement pour l’occasion par le compositeur américain Mason Bates.
Les musiciens les plus talentueux et les plus créatifs seront sélectionnés pour former le YouTube Symphony Orchestra 2011. Ils auront la chance de se produire en mars, à l’Opéra de Sydney, sous la direction du célèbre chef d’orchestre Michael Tilson Thomas.
Les votes sont désormais ouverts. Aidez-nous à sélectionner les artistes qui viendront jouer à Sydney en mars 2011. Votez dès maintenant pour les meilleures vidéos.
Le ton est donné !
Youtube veut mieux faire que Pop Star, mieux que À la recherche de la nouvelle Star, mieux que X Factor !! Mouhaha !
Une audition internationale totalement 2.0 qui se présente comme un immense concours dont la base est… Internet.
Notons que ce genre d’opération n’est possible seulement si on suppose qu’un grand nombre de musiciens sont prêts à se filmer pour diffuser leur performances. On sait déjà que c’est le cas.
Mais cela ne suffit pas, l’utilisateur (ici le musicien ou le votant) entretient une sorte de contrat qui établit Youtube entité immatérielle et la possibilité matérielle de se produire sur la scène d’un des plus grands opéra du monde.
Quand le succès virtuel devient palpable…
C’est comme si durant mes parties de Sims 3 (oui, je suis une nana, je joue aux Sims) je gagnais durement ma vie pour acheter une voiture, et que la voiture apparaissait dans mon garage in real life.
Vous allez me dire que ce type de rapport je fais quelque chose dans le virtuel qui m’apporte du réel était déjà possible avec les boutique e-commerce… Que nenni ! Puisqu’au final, la boutique virtuel n’est qu’un moyen de communication permettant de passer commande. Il n’y a aucune différence de démarche entre utiliser laredoute.fr et envoyer un formulaire de commande à cette même enseigne.
La différence se mesure par le fait que : jusqu’ici les concours sur Internet demeurait des petites victoires virtuelles sans importance.
Je veux dire par cela que lorsqu’on gagne une récompense ou un prix, il ne dépasse pas souvent la sphère du Web et ne nous donne pas tellement une reconnaissance in real life. Je pense notamment à l’opération organisée par M6 et son Top Chef, la Websérie. Le concours veut se présenter en tant qu’équivalent Web de l’émission et prend pour candidats quelques blogueurs francophones. Mais ces derniers resteront dans leur sphère virtuelle… Il n’y a aucune reconnaissance réelle à la clé.
Mais ici, se produire à l’opéra de Sydney à la suite d’un concours Youtube, c’est un peu comme si j’exposais mes dessins au Centre Georges Pompidou de Paris alors que j’ai juste posté quelques images sur mon fil Twitter.
Tu vois le genre ?
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