Magazine Journal intime

Ecrire sur quelque chose qui vous tient à coeur

Publié le 20 décembre 2010 par Gborjay

L'idée est simple. Vous en avez gros sur la patate, dites-vous avec votre inimitable style plébéien. Vous en avez gros sur la patate, et vous aimeriez bien écrire un peu pour exorciser tout cela. Vous en avez gros sur la patate, et pourtant ça ne paraît pas tenir à grand chose. Vous êtes fébrile, sujet à certaines récentes contrariétés, à un quelconque agacement, à une incompréhension face à la cruauté de l'existence. Quelque chose vous titille et du coup titille votre plume.

Vous vous emparez alors de ladite plume, mais tout d'un coup toutes ces idées que vous vous sentiez confusément le pouvoir d'exprimer de façon simple et touchante s'envolent tel Dumbo d'un gracieux battement d'oreille. Ces impressions, ces sentiments que vous vouliez faire passer, ou ils se présentent d'une façon trop évidente et naïve pour être conservés, ou il s'enfuient comme le temps qu'il vous reste à vivre (excusez cette note pessimiste, qui a échappé semble-t-il à l'esprit de l'auteur et à la sagacité de l'éditeur ; désormais l'auteur s'appliquera à retrouver son ton badin et nonchalant qui vous rassure lorsque vous avez peur, le soir, et que le monde entier vous semble si vaste et si dur).

Mais que faire, alors, qu'écrire ? Ecrire sur le fait que l'on n'arrive pas à écrire ce que l'on veut ? C'est d'un barbant. Faire un texte absurde et lancer des allusions cachées ? C'est stérile et puéril.

Reprenez-vous, écrivez ce que vous pensiez écrire au début, si simple que cela soit, ou n'écrivez pas. Ecrivez l'histoire de ce monsieur-tout-le-monde qui est tracassé, qui regrette d'être ce qu'il évite d'être, un monsieur-tout-le-monde qui regrette tous ces sous-entendus auxquels il ne comprend rien, toute cette vie qu'il essaie de maîtriser sans jamais y arriver, même en variant les doses de prozac. Ecrivez donc votre cri du coeur !

Mais pitié, gardez-le pour vous, bien précieusement. Cessez d'en faire part à Gustave Borjay, cessez de le harceler avec vos productions égocentriques et minables. Vos faux problèmes, vos introspections, vos culpabilités, vos dépressions, envoyez-les avec vos paquets de riz pour la Somalie. Car ils ne se résoudront pas par l'écriture, ils ne se résoudront qu'avec le temps pour être remplacés par d'autre plus affreux encore.

Content d'avoir confié ce qu'il avait sur la patate,

Gustave Borjay vous salue.

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Toutes vos patates, ça ne représente rien d'autre
qu'une grosse indigestion pour Gustave Borjay.


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