Oups petit retard technique du à une visite de courtoisie chez le pédiatre ce matin et à une sortie un peu tardive hier soir…
Cette semaine je vous propose la naissance de Lilyzen, petite puce de Dine née dans une maison de naissance au Québec!
LilyZen, princesse des neiges…
Tu aurais du arriver le 9 février 2006…
Le 22 février, j’étais toujours énorme et aucun signe de ta prochaine venue. Notre SF nous envoie faire une écho de contrôle à l’hôpital. Deuxième fois de toute la grossesse que nous mettons le pied à l’hôpital, et deuxième échographie…
Malheureusement, nous tombons sur un médecin trop pressé qui regarde la date prévu, à peine les mesures de l’écho et nous annonce… “votre bébé DOIT arriver dans les 24 à 48 h sinon il risque la souffrance foetale”.
Nous allons donc à la maison de naissance pour prendre de l’homéo, faire un décollement des membranes et prendre Le remède censé déclencher un accouchement : L’huile de ricin.
Le soir, à part les effets secondaires sympas, rien ne se passe, et le lendemain matin nous nous rendons de nouveau à la maison de naissance, en métro, pour accoucher, même si tu ne semblais pas vraiment décidée…
Pendant 2 jours, nous avons tout essayé, du moins tous les moyens naturels qui nous permettraient d’éviter le déclenchement à l’hôpital. Je n’arrêtais pas de penser que tu n’étais pas prête, moi non plus, et que de toute façon tu attendais qu’il neige ! Le 25 février, tu n’es pas là, et aucune mini contraction. Nous déclarons forfait, tu ne naitras pas à la maison de naissance.
A l’hôpital, un autre médecin nous prend en charge, et bizarre, mon dossier est introuvable ! Il doit me refaire une écho. Coup de théâtre : tu vas très bien, il n’y a pas d’urgence, on te laisse tranquille encore 24 h et on s’en reparle le 27 février si tu n’es pas là …
Et nous rentrons chez nous… sans bébé dans les bras…
Dimanche 26 février 2006 : 3 h 30 du matin… c’est une vraie contraction qui me réveille… Je la reconnais, parce que je n’ai jamais eu un semblant de cette douleur auparavant ! Le bain n’y fait rien, les contractions continuent aux 3 mins, s’intensifient et se rapprochent, et je commence à entrer dans ma bulle. Je n’imagine pas quitter ma maison, prendre le taxi pendant une demi-heure jusqu’à la maison de naissance. Je me vois très bien rester ici et te laisser venir ici….
Et pourtant, à 7 h du matin, sur ordre de notre SF, Monsieur me mettra péniblement mes bottes de neiges avec mes deux mètres de lacet entre quatre contractions, et me portera presque pour me mettre dans le taxi…
Toujours dans ma bulle, j’arrive à la maison de naissance où m’attend un bon bain chaud, avec des bulles qui me massent et m’apaisent presque… Je prends chaque contraction une par une, je contrôle chaque respiration, et je me dis à moi-même » ça y est, encore une contraction c’est presque fini, Lily arrive… » Je ne parle pas à Monsieur, je suis shootée aux endorphines et le temps passe sans que je ne me rende compte de rien. Je suis tellement dans ma bulle que je m’endors presque, j’ai des hallucinations, notamment celle où je vois mon amoureux se pencher vers moi et m’embrasser, et je me réveille à faire un “smack” dans le vide devant un Monsieur mort de rire !
Comme une montagne que je gravis, je compte à la montée de la contraction, puis la descente qui me rapproche de toi…
Et puis, je dois sortir du bain. J’y ai passé quasiment 8 h, je suis fatiguée, et je commence à ne plus vouloir. J’ai bien envie de rentrer chez moi, me reposer, on arrête tout et on revient demain, ok ? Je comprends que l’on demande la péridurale, si je pouvais je la prendrais là tout de suite, malgré toutes mes angoisses sur la piqûre, sauf que dans les maisons de naissances, et bien ce n’est pas une option !
Je suis en pleine phase de désespérance, et après vérification, la première depuis le début, le col est presque complètement dilaté …
Tout s’accélère, ma SF m’annonce que c’est le moment, mon bébé arrive, et m’installe sur le lit (un lit comme à l’hôtel) où je peine à trouver une position, mais finalement c’est semi-assise que je serais le mieux.
Je perds les eaux à ce moment, puis ça devient sauvage, animal et déroutant… La poussée commence ! Je crois que je n’ai jamais autant hurlé de ma vie… mais c’est venu comme ça, ça m’aidait je crois… Entre deux poussées, je prenais une gorgée de jus que Monsieur tenait à côté. A chaque fin de contraction, on me faisait mettre de l’huile d’amandes douces sur la tête, et on voyait tes cheveux sortant petit à petit dans un miroir…
Et à 17 h 23, l’ultime poussée, tu es sortie d’un coup, le cordon était autour du cou, mais d’un geste vite fait, bien fait, le cordon était retiré.
Enfin je sens ton corps humide et chaud sur moi, la SF enlève les sécrétions avec une petite poire, et t’enroule d’une couverture, toujours sur moi.
Je n’en reviens pas, tu es enfin là, petite chose qui bougeait en moi, tu es si belle…
La SF vérifie le coeur, puis Monsieur coupe le cordon qui ne bat plus, et tu vas rencontrer ton papa en peau à peau…
Quelques minutes après, le placenta est sorti (en forme de coeur, s’il vous plait !) et j’ai compris la signification de « délivrance »…
La SF et l’aide-natale nettoient tout, nous installent confortablement dans le grand lit où tu vient de naître, et nous laissent à nos premiers moments à 3, tamisant la lumière avant de partir…
J’aurais même le droit à un bon brownie au chocolat avec de la glace vanille un peu plus tard… après l’effort, le réconfort !
Vers minuit, l’aide natale est venue te peser et me recoudre vers minuit… en silence, la lumière toujours tamisée…
Mon homme dormait, le doigt pris dans la petite main de sa fille, qui ne bougeait plus, tellement zen…
Je les vous ai regardés presque toute la nuit… Comment dormir après avoir vécu un tel miracle ?
Et en plus, tu sais quoi, LilyZen ? Ce dimanche, jour de ta naissance… il neigeait, je le savais que tu viendrais un jour de neige !
On est restés à la Maison de Naissance jusqu’à 15 h00 le lendemain, puis retour chez nous pour une nouvelle vie à 3….
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