Magazine Journal intime

Wendigo le monstre du frette! (Slam)

Publié le 26 janvier 2011 par Sexinthecountry2

Pour ceux qui me suivent depuis mes débuts, vous savez que j’aime bien fréquenter les soirées de Slam. En voici donc trois qui m’on valu une place en demie-finale. Par contre je vous avertis tout de suite, à mon avis les trois quarts de la qualité d’un slam, vient de son interprétation à l’oral, alors voici le quart qui vient de la littérature.

Au mois de janvier 2007, j’suis sortie chercher du bois en pleine tempête.

Y devait faire moins vingt mille!

Mon ex qui était mon chum à l’époque m’a dit :

«Fais attention au Wendigo.»

Su l’coup j’ai rien compris

J’ai fait semblant d’rire jaune

Pis j’suis sortie.

Un coup dehors

J’ai eu l’impression que le bois me regardait

Que la blessure du froid cassant était des dents acérées

Que les craquements de la cabane des flots du voisin dans l’vent

Étaient plutôt les bruits des os d’une bête horrible qui rôdait.

J’suis rentrée chez nous en courant presque

Et jusqu’au dernier moment j’ai cru que j’allais me faire tirer par la capuche,

Trainer dans l’bois et dévorer par une ombre!

Pour alimenter ma peur j’ai googelisé la bête

Et Wikipédia m’a tout appris.

Depuis ce temps j’ai la chienne.

Des légendes Algonquines

De la bête cannibale aux nombreux noms

Qui déchiquète et dévore les chairs humaines

Dont le cœur est de glace

Dont l’odeur est de mort

Dont l’haleine répand d’horribles maladies

Wendigo, j’ai peur de toi quand dans mon lit trop grand je frissonne

Pauvre créature solitaire et abandonnée sans le torse velu et chaud d’un homme

Windago j’ai peur de toi quand j’ai des p’tites peaux mortes qui tombent parce que j’suis en train de sécher deboutte.

Windiga j’ai peur de toi quand mon char part pas

Witiko j’ai peur de toi quand j’effouère mes doigts gelés entre deux bûches pis qu’ça fait mal en sacrament!

Wihtikow j’ai peur de toi quand je commence à remettre en question le port de la jupe de peur de perdre mes jambes dans une engelure dramatique.

Wendigowak, j’ai peur de vous quand j’suis obligée de déterrer la niche pour trouver l’chien!

Saviez-vous que c’est en pratiquant le cannibalisme qu’on devient Wendigo

L’autre jour un ami m’a nommée croqueuse d’hommes

Il n’en fallait pas plus pour que la transformation s’opère

Une wendygoune nouveau genre.

Messieurs, si jamais vous entendez le bruit claquant de bottes de cochonne quand vous rentrez un peu paqueté des bars à moins 36!

Si vous croyez apercevoir le quadrillé d’un bas résille à travers le frimas de vos lunettes ou à travers vos larmes de frette (si mettons qu’vous portez pas de lunettes là…)

Si vous sentez l’odeur de Notorious de Ralph Loren à travers vos poils de nez gelés.

Fuyez, courez, criez.

C’est que la Windigoune est à vos trousses!

Ses talons hauts sont des poignards

Ses bas résilles sont des filets

Son parfum une drogue du viol

Et elle n’aura de repos que lorsqu’elle vous aura écorchés vifs pour se faire une crème de jour avec votre graisse, des gants avec la peau de vos fesses et une couvarte avec votre torse velu!



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