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Quand Bébé fille s'en mêle

Publié le 02 février 2011 par Bizz
Chère maman,
Tu passes beaucoup de temps à décrire, sur ton blogue, ta réalité de maman. Je n'y vois pas d'inconvénients, à part quand tu te mets soudainement à avoir les yeux dans le vide en jouant avec moi parce que tu as eu un flash pour une de tes histoires abracadabrantes.
J'attire toutefois ton attention sur le fait que tu n'es pas seule à trouver que notre vie a ses hauts et ses bas. T'as l'air d'oublié qu'être maman, ce n'est rien comparativement au fait d'être un bébé. J'ai jamais demandé à sortir de ton ventre, moi (toi et ton utérus qui me poussait vers la sortie, je vous l'ai pas encore pardonné ce coup-là). Je crois donc qu'une mise au point s'impose.
Pardonne-moi si je te réveillais souvent au début, mais que veux-tu, j'avais constamment faim. C'est pas ma faute si tu m'as mise au monde avec un estomac de la grosseur d'un raisin sec qui était plein avec trois gouttes de lait. Ça se digère vite, trois gouttes de lait. T'avais juste à me garder dans ton ventre une année de plus, mon estomac aurait été plus gros et je t'aurais foutu la paix la nuit. C'est dit.
Quand je t'entends raboter tes histoires à propos du fait qu'apprendre à être maman, c'est pas toujours évident, j'ai juste envie de faire pipi sur le divan pour te punir. Tu penses qu'apprendre à être un bébé, c'est plus facile? On compare. Toi, grosso modo, t'as eu à apprendre à ne pas dormir quand tu voulais, à être patiente et aimante, à te faire confiance et à t'occuper de moi. De la petite bière. Pfff.
Moi, il a fallu que j'apprenne à respirer, à téter, à digérer, à ouvrir mes yeux, à regarder autour de moi en noir et blanc, puis en couleur, à reconnaître mes parents par l'odeur et la voix parce que j'y voyais que dalle, à comprendre que les mains qui me pincent le nez et me blessent les joues sont les miennes, à exprimer mes besoins différemment pour que toi et papa les compreniez, à combattre des maladies avec du lait et de l'amour comme médicaments pendant que toi tu te bourrais de Tylenol et te badigeonnais de Vick's, à ne pas paniquer quand des crocs se sont mis à me pousser dans les gencives au point d'en avoir mal aux oreilles, à ramper parce que ça avait vraiment l'air de te faire plaisir, à me déplacer à quatre pattes quand je me suis mise à trouver que tu ne m'amenais pas mes jouets assez vite, à marcher parce que les armoires me demandaient impatiemment d'aller les vider et sans oublier de parler avec une bouche et une langue qui n'obéissent pas tout le temps. Et j'en passe. Donc, de nous deux, c'est moi l'héroïne.
Tu as sans doute remarqué ces derniers temps que je m'affirme de plus en plus. Certains points à ce sujet méritent d'être éclaircis. D'abord, sache que je t'admire beaucoup, plus précisément, j'admire ta détermination (traduction: ta tête de cochon). C'est d'ailleurs pour te ressembler à ce niveau que je n'obéis pas toujours quand tu le demandes. Comme ta voix est douce à mon oreille, j'adore te faire répéter la même consigne, on dirait presque une berceuse. Aussi, j'ai à coeur de t'aider dans ta nouvelle résolution de remise en forme; c'est d'ailleurs pour cette raison que je ne viens pas mettre mon habit de neige quand tu me l'ordonnes. Ça te permet ainsi de faire un petit jogging dans la maison pour m'attraper. Au lieu de te fâcher, songe un peu aux calories que je te fait ainsi dépensées!
Je crois également qu'il faut te rappeler que la notion de temps pour toi et pour moi est différente. Je sais que tu es capable de lire un bon livre pendant des heures, idem pour les siestes ou tes périodes d'écriture. C'est normal, tu as 24 années derrière toi qui sont pleines d'activités, d'apprentissages et de découvertes différentes. Par contre, je te rappelle que moi, j'ai à peine 15 mois de vie, dont près de la moitié ont été passés à dormir ou manger, j'ai donc très envie de découvrir le monde (lire: la maison) dans ses moindres recoins (incluant la cuvette de la toilette et la poubelle de la cuisine). De plus, malgré la quantité phénoménale de jouets tous plus divertissants les uns que les autres qui traînent partout dans la maison, il est normal qu'après cinq minutes laissée à moi-même parmi eux, je te réclame. C'est parce que je t'aime, voilà tout.
Bon, je ne veux pas verser dans le sentimental, mais je dois avouer qu'on forme un beau trio, papa, toi et moi. Même si vous n'obéissez pas toujours à la minute où je vous le demande ou que vous me contredisez sur l'heure du coucher, reste que je suis bien heureuse de mon choix de parents.
Sincèrement,Bébé fille
P.S.: Ne cherche plus ton mascara. C'est moi qui l'ai jeté à la poubelle.

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