Magazine Journal intime
Le monastère Sainte-Claire.
Publié le 05 février 2011 par Douce58Le modèle original était à deux pas de chez nous, au monastère Sainte-Claire. C’était un lieu mystérieux et intimidant. A l’époque, hormis la sœur tourière, dont je reparlerai, on ne voyait jamais les religieuses. Dans la chapelle du monastère, on n’entendait que leurs voix angéliques qui chantaient en chœur. Je me souviens d’avoir perçu, comme venant de l’au-delà celle de la mère supérieure. En fait, elle me parvenait, très douce, d’au-delà du mur, tandis que le tour amenait vers moi un bonbon. Bien sûr, c’est grand-mère Grâce qui m’accompagnait, car elle était familière du monastère. Mais le plus impressionnant, à Sainte-Claire, c’était le cercueil de la Vénérable Sœur Anne Marie Antigo, qui était exposé dans la chapelle des clarisses. Sœur Anne Marie Antigo (1602-1676) était morte en odeur de sainteté. On pouvait (on peut toujours) contempler à travers un couvercle de verre son corps petit dans ses habits de moniale, son visage cireux mais serein et intact malgré les siècles. A cause du cercueil - en partie seulement - de verre, je pensais en la voyant à Blancheneige. Que la Sainte de Sainte-Claire me pardonne cette comparaison profane, mais le grand dessin animé « Blancheneige » de Walt Disney, m’avait, lui-aussi, fort impressionné.
Sainte, sœur Anne Marie Antigo ? A vrai dire, pas encore. Son procès en béatification, introduit à Rome le 19 juillet 1921, n’est pas arrivé, à ce jour, à la conclusion que les fidèles catalans espèrent. Nombre d’entre eux, auxquels se joignent sans doute des croyants extérieurs à la Catalogne, ont pourtant témoigné et témoignent toujours de l’intercession efficace de sœur Anne Marie Antigo. Mon grand-père François lui vouait un culte particulier. Il était persuadé qu’il avait survécu , pendant la guerre de 14-18, à l’explosion d’un obus, qui avait tué tous ses camarades autour de lui, grâce à la protection de sœur Anne Marie Antigo, dont il gardait sur lui une relique.