Magazine Journal intime

Quand l’allaitement n’est ni inné, ni naturel

Publié le 07 février 2011 par Madameparle

Quand l’allaitement n’est ni inné, ni naturel

ok, ok ok j’ai déjà écrit plusieurs billets sur l’allaitement et notamment le dernier sur ma reprise du travail.

Dans les commentaires, j’ai réalisé que tous ces billets encensant l’art d’allaiter pouvaient ne pas être évidents pour une toute jeune maman se battant avec ses idéaux et sa réalité.

Allaiter peut ne pas être simple, ce n’est pas forcément inné ni naturel…

Pour mon premier j’ai galéré.

Je voulais allaiter, je devais le faire.

Mon petit est né un mois plus tôt et avait été fragilisé par un accouchement long et très sérieusement périduralisé. Il a de ce fait, fait un ictére qui l’a affaibli davantage encore. Je lui proposais régulièrement le sein mais il s’y endormait souvent. J’avais beau lui gratter les pieds, le dos ou encore lui tirer les oreilles sur les conseils des gens de passage dans ma chambre de maternité, rien n’y faisait. Ainsi il a perdu plus de 10% de son poids de naissance. J’ai pleuré quand on a dû lui donner un complément c’était un échec pour moi. Comment ne pouvais-je donner mon lait à mon propre enfant? Puis, je suis sortie. J’ai continué encore et encore à lui proposer le sein. Il le prenait mais pas assez. Il faisait pipi certes mais n’a pas eu de selles pendant 10 jours.. Il gardait tout zéro déchet..

Je suis allée à la pmi, il n’avait toujours pas repris son poids de naissance..

J’ai dû lutter contre mon intime conviction que je pouvais le nourrir que c’était une question de temps et le regard de mon mari notamment qui lui aussi voulait le meilleur pour son fils et doutait de mes capacités… Je l’ai envoyé acheter un tire lait.. Quel échec, rien de bien concluant. Et bien au contraire j’ai eu peur.

J’ai appelé la leche league qui m’a alors donné les coordonnées d’une consultante en lactation.

Elle a sonné chez nous et a croisé mon mari qui partait au travail.

Elle s’est assise à coté de moi, a examiné mon tout petit pour regarder s’il n’avait pas de problème physique tel qu’un frein de langue. Puis elle nous a regardé tous les deux pendant une tétée. Elle m’a écouté et rassuré dans mes capacités à être une bonne maman pour cet enfant là. Je culpabilisais et m’en voulais de ne même pas pouvoir être à la hauteur de mes espérances. Elle a su trouver les mots pour m’aider à déculpabiliser. J’avais assez de lait mais un bébé qui n’ouvrait pas suffisamment la bouche.

J’ai du montrer à mon fils comment tirer la langue. J’ai du lui demander de faire la graaande bouche, puis le plaquer au sein pour qu’il prenne bien toute l’aréole.

J’ai passé des heures et des heures à faire cela. La nuit j’allumais la télé pour mieux voir et j’attendais le moment où il ouvrait la bouche.

Je n’en pouvais plus de théoriser ce geste. Pourquoi tout n’était pas plus simple?

Et puis petit à petit de jour en jour, nous nous sommes synchronisés.

Tout cela est devenu plus naturel et la culpabilité a laissé place à de la légèreté.

Pour ma deuxième je savais qui appeler et je me sentais forte engaillardie par mes 10.5 mois d’allaitement de mon premier enfant.

Mais j’avais oublié comment positionner un nouveau né.

Du coup ma fille qui est une grande téteuse a vite pris une mauvaise position.

Je n’ai rien dit mais mes tétons saignaient… J’ai serré les dents, repoussé ma douleur. Un traitement a rapidement permis d’arranger cela mais pendant quelques jours j’ai haïs ces premières minutes ou le bébé tète avec grande avidité pour éjecter le lait. Puis là encore les choses se sont arrangées et j’ai oublié.

Allaiter n’est pas forcément simple, ni inné, ni naturel…

Le principal c’est de faire taire cette culpabilité qui nous ronge et de donner ce qu’il y a de meilleur pour ce petit être.

Nourrir son enfant naturellement ou artificiellement n’a que peu d’importance finalement.

L’essentiel est ailleurs.


Retour à La Une de Logo Paperblog