Cette semaine c’est au tour de Juju de nous raconter à sa façon l’arrivée de ses jumeaux.
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Chronique d’une césarienne annoncée…
Ma deuxième grossesse. Des jumeaux. Moi qui avais tant aimé accoucher pour la première, je me retrouve avec une menace de césarienne sous le nez. « Ils sont en siège Madame ». Oui, mais ils font 1kg de moins que la première, Monsieur, alors entre un petit cul et une grosse tête, y a-t-il vraiment une différence ? » Bref, même à force de discours et de démonstrations savantes, en tentant l’acupuncture et les positions trouvées sur internet pour les faire se retourner, non, les jumeaux restaient en siège. Déjà des chieurs. Déjà qu’ils m’avaient fait la surprise d’être deux, ils auraient au moins pu faire un effort….
Mercredi 17 juin 2009. Je passe la radio du bassin le matin. Dans deux jours j’ai rendez vous pour programmer ma césarienne. Rien que l’idée me fout des nausées. Là, je décide, que non, je ne vais pas la programmer. Ca ne se programme pas une naissance. Na. 18H30, Papi et Mamie sont allé faire un tour au parc avec la grande. Chéwi de retour du boulot, je le viole (enfin, on se comprend, mais les hommes, une fois que le mètre 20 de circonférence est passé, ils ont du mal). J’attends. Ca n’avait pas marché pour la première, mais bon on verra bien.
20H30 début des contractions. J’ai le sourire, mais je ne dis rien. Je compte, tranquillement. Je vais me coucher, pour profiter de ce moment. Compter les contractions, attendre de perdre les eaux. Ma première avait été déclenchée, je n’avais pas eu ce plaisir. J’ai ce désir fou qu’un des bébés soit engagé et qu’ils ne puissent plus que me faire accoucher normalement …
Vers minuit, je me dis que quand même, il faut aller à la maternité. Le temps de tout préparer, on arrive vers une heure du matin, le jeudi 18 juin donc. Vérification du col… vous êtes dilatée à 5, presque 6 madame… On va en salle de naissance ! Et là j’exulte : pas de césarienne alors ????
… Comment ça césarienne Madame ?
… j’ai bien sur pas pu me taire… je m’en veux… et j’explique que les bébés sont en siège, que c’est écrit dans mon dossier qu’elle n’a pas ouvert, et que même j’ai fait la radio du bassin ce matin… Je promets aux étudiantes sages femmes d’assister au nombre qu’elles voulaient à mon accouchement s’il était par voie basse. Oui, je suis allée jusque là. Mais rien n’y a fait. J’ai du enlever mes bijoux, mes fringues, enfiler cette saleté de blouse et partir au bloc opératoire.
L’anesthésiste me fait un mal de chien en posant la péridurale qui n’en est pas une. Je l’ai vu pâlir quand je lui ai demandé si mes résultats d’analyses étaient enfin bons, parce qu’il y a encore 3 semaines on prévoyait de m’endormir totalement, un problème de coagulation… Il n’avait pas regardé les résultats… « bon bein on verra » m’a-t-il dit. Rassurant.
J’ai refusé qu’on m’attache les mains. L’anesthésiste avait beau avoir essayé de me paralyser, il avait de beaux yeux bleus et s’est mis à rire quand je lui ai demandé si je pouvais regarder mes bébés sortir. Ils ont refusé. Je lui ai demandé de me décrire alors….
« Ils incisent » ok, je sens vaguement quelque chose.
« Ils vont utiliser l’aspirateur pour vider le liquide amniotique » ah ?
plouf
« l’aspiration ne marche pas, ils ont tout vidé par terre » je glousse. « arretez de bouger madame » OK.
On me présente d’abord mon fils… On me l’enlève de suite alors que j’ai tendu les bras pour le prendre. Je suis inquiète, il a l’air maigrichon…
On m’amène ma fille derrière le champ stérile. Ils l’emmènent encore plus vite. Pourtant elle est si belle, elle a de belles joues rebondies….
On m’apprendra que la petite a été sous oxygène pendant une heure. Ils ont refusé le peau à peau avec mon mari, qu’ils ont fait attendre tout le long dans la salle d’attente des urgences alors qu’on nous avait dit qu’il serait avec les bébés dès leur sortie de la salle d’opération pour leurs premiers soins. Mes bébés ont été seuls une demie heure.
Ils sont nés à 3h du matin. Première tétée, moi qui voulais allaiter et que ça commence dans de bonnes conditions, à 7H, quand j’ai regagné ma chambre…. J’ai enfin pu les prendre dans mes bras…Mes si petites crevettes…