Certains sons plaisent à mon oreille de façon quasi-orgasmique.
- Le rire de Bébé fille. Spontané, franc, mélodieux. Il éclate comme une bulle de champagne. Son rire, c'est du bonheur en musique.
- Le rire de l'amoureux. Un vrai rire de mâle, viril, soudain et fort. Son rire, c'est aussi sa promesse de veiller à ce que je sois heureuse.
- Le café qui coule dans une tasse. Synonyme d'une nouvelle journée qui débute, d'une pause jasette bien méritée ou d'un moment réservé à l'écriture.
- Le vent qui fait craquer ma vieille maison. Me rappelle alors la chance que j'ai d'avoir un toit sur la tête, un petit nid où me blottir avec ma famille.
- Le bruit d'une page tournée. Parce que c'est l'expression même de la détente.
- L'eau qui clapote. Les pieds qui crissent dans la neige. Le feu qui craque. Une sauce à spaghetti qui bouillote doucement. Le souffle après l'amour.
D'autres sons ont le don de me mettre dans un état qui frôle la folie.
- Les barreaux du lit de Bébé fille. Particulièrement quand elle se met à taper dessus en soirée alors qu'elle est supposée dormir depuis belle lurette, ou pire, en plein milieu de la nuit pour avoir sa suce.
- Par ricochet, le bruit de la suce de Bébé fille qui tombe sur le plancher.
- Les sons étranges que fait ma voiture. Que ce soit «wizill» ou «brouiiiiiiii», ils annoncent généralement ma visite prochaine dans un garage près de chez nous.
- La sonnerie du téléphone. Je déteste y parler, encore plus depuis l'avènement du web. Et ça réveille Bébé fille.
- Plouf, caboum, paf et tous les autres bruits qui signifient qu'un dégât vient d'être commis, généralement par Bébé fille qui fouillait dans le garde-manger / frigo / poubelle / vanité / armoire / lave-vaisselle.
- Le bruit de succion que fait l'amoureux en mangeant des huîtres. Imaginez une toilette bouchée, disons, parce que bébé y a enfoui une dizaine de rouleaux de papier de toilette. Imaginez maintenant que la toilette débouche enfin en aspirant tous les rouleaux. Vous imaginez le bruit? C'est le même que l'amoureux qui déguste ses mollusques.
- Les pleurs de protestation de Bébé fille. De plus en plus fréquents, ils me rappellent avec effroi la venue prochaine du terrible two.
De tous les sons qui existent, celui que je préfère par-dessus tout, c'est le silence paisible qui flotte dans la maison en plein coeur de la nuit, quand tout le monde dort. Sauf moi, insomnie oblige.