Parfois on pense être fort, on se dit:
-Voilà maintenant on ne m'atteindra plus, personne ne peut me dicter qui je suis et comment je dois être!
Libre, enfin léger, le souffle du vent ne peut plus changer ma destinée.
On sourit, on assure, on est fier de savoir tout assumer.
Et puis la fatigue vous gagne, des regrets, de l'amertume et quelqu'un vous renverse sans que vous l'y ayez invité.
Et vous revoilà, minable, petit, sale devant le miroir.
Pour rien, je vous jure pour rien...
Le visage défait, la joie envolée, en une seconde, tout a foutu le camp.
La force indicible tatoué sur votre cheville n'est rien... Des mots tout au plus, vous faites bien pâle figure face à tant d'armure.
Tout petit, tout vous revient, vous n'êtes rien, un peu de merde collé sur une basket.
Votre valeur?
Même pas un dollar, votre corps, vos cernes, votre boule à l'estomac, tout vous rappelle combien on vous a déjà détruit.
Et ce petit rien enveloppe tout.
Un tsunami alors qu'il s'agit sans doute d'un seul battement d'ailes de papillon...
Vous avez vécu la guerre et un seul mot vous blesse.
C'est quoi ce foutoir, pourquoi on m'agresse encore?
Pour une connerie? Une invention? Un mépris ou un quiproquo?
C'est nul, tout se gâche pour rien...
Voilà vous n'êtes rien, et l'autre vous le rappelle d'un simple geste de la main...
Et ça fait mal...