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L’accouchement sans péridurale de Soma à New Delhi

Publié le 04 mars 2011 par Madameparle

L’accouchement sans péridurale de Soma à New Delhi

Cette semaine c’est au tour de Soma de nous raconter la naissance de sa poupée indienne!

Cela fait un peu plus de 2 mois que je suis arrivée à New Delhi pour rejoindre O. Je suis loin de ma famille, de mes amis.. mais avec mes 2 amours : mon homme & ma fille, qui est encore au chaud dans mon ventre.
J’ai demandé à ma mère d’être là dans la période de la naissance de ma Poupette, maman arrivera le 12 novembre. Il faut au moins que je tienne jusque là. Ma date prévue d’accouchement est le 21 novembre (40 SA), le 27 novembre en France (correspondant à 41 SA)… Je ne vais pas m’étendre sur ces dates-cibles qui diffèrent d’un pays à l’autre, mais c’est dans ces eaux-là quoi !

Vendredi 12 novembre 2010, j’ai des contractions dans la journée… Elles ne sont pas douloureuses, mais je les sens quand même bien et elles m’inquiètent un peu sans m’alarmer non plus. On m’a dit et j’ai lu : « quand le travail commencera, tu le sauras »… comme là, j’avais des doutes, je me suis dit : « ce n’est pas pour maintenant ». J’ai tout de même appelé mon homme pour le prévenir…
Le soir arrive, nous allons à l’aéroport chercher ma maman… Tout va bien. Nous rentrons à la maison, il est minuit… Allez, tout le monde au dodo !!!

Samedi 13 novembre 2010

2h du matin… Je me lève… O. me demande ce que j’ai : « j’ai mal au ventre »… Il se rendort, épuisé… Et moi je me recouche, somnole toute la nuit, m’endormant à moitié au rythme des contractions. Leur fréquence est tous les quarts d’heure, puis toutes les 10 minutes… Au petit matin, on discute un peu avec mon homme… « Que fait-on ? Il faut y aller ? ». « Ben oui, je crois ».

6h.. Je vais réveiller ma maman qui est un peu à l’ouest la pauvre après son voyage de la veille. « Il faut à la clinique… je vais accoucher ». Ils prennent le temps de se prendre un petit café & je me bois un petit jus de fruit.

7h30… Arrivés à la clinqiue, on m’installe dans la pièce où je vais accoucher… Le monitoring montre quelques contractions, pas hyper intenses non plus (mais cela me fait quand même mal…). On plaisante un peu : « ça se trouve, ils vont me renvoyer à la maison… enfin non quand même pas ».
9h. Visite du médecin, je suis dilatée à 2. le temps va être long. On discute, on plaisante, on lit des magazines…

10h30-11h, ma gynéco arrive (c’est super d’être prise en charge par sa gynéco !!!). On parle de péridurale. Je lui dis que j’ai déjà hyper mal & lui demande si ce sera pire. Elle explique qu’au niveau intensité c’est la même, mais que ce sera plus fréquent… Je dis que je réfléchis & que je l’appellerai qd je la voudrais. Je crois que je suis dilatée à 4 à ce moment-là. Elle me rompt la poche des eaux pour accélérer un peu le travail.

Vers 12h, je réclame la péridurale… Je commence à pleurer à chaque contraction, à devenir désagréable avec mon amour… Sauf que le temps a tourné et lorsque ma gynéco arrive, elle me dit « Ah non, cela ne va pas être possible. Le temps de la poser, de ses effets, etc… j’aurais besoin de vous pour que vous poussiez… ». Donc non ? Pfff… Il va falloir faire sans… comme la majorité des femmes sur cette terre… Allez, je vais y arriver, hein ?

Après ça, je n’ai plus la notion du temps, je ne sais plus quelle heure il est… j’ai juste hyper mal. Je pleure, je crie, je hurle, j’écrase la main de mon homme, je serre le pied à perf… j’en peux plus !!! Mais cela fait TROP mal !!! J’en ai marre de cette horrible douleur !! Ce n’est pas possible d’avoir aussi mal !!!
Poupette est prête, je suis dilatée au max… Il va falloir pousser. Elle m’explique comment faire. On essaie. Cela ne va pas, je ne fais pas comme il faut, je me positionne mal, je bloque ma respiration. La suite devient interminable. Je pousse comme je peux sous les « push » de ma gynéco. Le temps passe, je commence à désespérer…et surtout : j’ai MAL !!!! Je sens que je ne vais jamais y arriver.
A un moment, c’est la panique : le rythme cardiaque de Poupette ralentit pendant que moi j’ai une contraction prolongée… Elle crie sur tout le monde, il faut me faire une césarienne en urgence. Dans ma tête, tout est brumeux, j’ai peur, je suis perdue, je ne sais plus trop ce qu’il faut faire… autour de moi, tout s’agite. J’ai peur pour ma fille, mais en même temps je la crois invincible : elle naîtra ! Hors de question que la mort s’en emparre.
Je me retrouve au bloc opératoire, on me prépare pour la césarienne… Ma gynéco vérifie le monitoring… Non, pas de césarienne, je vais devoir la faire sortir par voie basse ! Non, je ne veux plus, je ne peux plus… Je la supplie de la faire sortir. Mon homme est à côté de moi, m’encourage comme il le peut… et elle, à chaque contraction me hurle dessus des « PUSH »… et moi, je veux taire chaque contraction qui arrive, mais je la sens venir et des « it’s coming » sortent de ma bouche malgré moi… et je sens ce besoin de pousser, il faut pousser… Je n’en peux plus, elle n’est toujours pas là. On me dit « elle est là, je la vois »… et moi, je voudrais qu’on aille la chercher car je n’y arrive pas. Je voudrais être ailleurs, sur une autre planète.
Et puis, on me crie dessus des « PUSH », même mon homme finit par me crier dessus en me disant que ça suffisait, qu’il fallait que je la sorte…
A moitié dans les vaps, je pousse de toutes mes forces… et je la sens qui sort d’un coup !!! Et je vois ce « petit paquet » atterir sur mon ventre…
15h30, je l’ai fait… j’ai accouché… Ma Rachel est née… J’ai souffert le martyr, cela a été l’enfer pendant des heures… La douleur a été inimaginable… Mais elle est là et j’ai déjà oublié combien j’ai eu mal… Le pédiatre s’occupe d’elle et son papa se charge de faire les présentations entre elle & sa grand-mère, pendant que moi j’ai droit à une petite séance de couture… Je suis complètement shootée, j’ai l’impression d’être dans les nuages… Où est mon homme ? où est ma fille ? « ma fille », j’aime ces mots qui résonnent dans ma tête. Enfin je remonte dans ma chambre & je retrouve ma jolie Poupette dans les bras de son papa…

J’ai accouché, dans le douleur, en Inde, d’une ravissante petite poupée & j’en suis fière.

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