Râles

Image : Lucian Freud

Tu râles à mes oreillesComme ces ordures que l’on éparpille dans de sombres ruelles.
J’ai envie de te dévorer : tu seras mienneEt au-dessus de notre lit planeront les anges quadrillés.
Latente est ma tendresse…  Tu la découvriras bien assez tôt !Pour l’instant, j’instaure le climat de guerre dont j’ai besoin…Pourquoi ? Parce qu’il le faut !
Aquarelles exotiques tatouées sur tes omoplates,Caricatures d’hommes courbés marchant dans la boue.
Et en plein cœur de notre cité déjà construite,J’avouerai à ton Ombre que j’ai tout manigancé.
Je t’ai retrouvée, belle fugueuse !A nous les nuits mouvementées !A nous les terribles supplices : l’artiste se sent trahiEncore une paranoïa mal placée !
J’ai joui sur des feuillets, et il me tarde de te reconnaîtreToi qui n’as jamais pu refaire surface après que le navire a chaviré.Quoi ? je n’ai pas compris ce que tu m’as dit… Répète, s’il te plaît !Ta voix est une frontière dangereuse que je m’efforcerai de franchirDis-moi ce que je sais déjà, cette vérité qui me poignarde à chaque foisTa respiration s’est faite plus noire.
Les symboles usés, les carrières de grès, le gaz et la jetée :Images enfin, je sais le CheminLes râles, les râlesEt puis soudain, la Fin.