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Liberté… Egalité, Fraternité.

Publié le 09 mars 2011 par Naira
Liberté… Egalité, Fraternité.
Drôle de notion que la liberté. Elle nous accompagne au jour le jour, régit de nombreux principes cruciaux de notre chère et tendre petite vie mais, souvent, nous sommes incapable de la définir, de la décrire, précisément. Vague à l’âme et aux pensées, la liberté est, en outre, relativement subjective et son importance varie constamment, selon les êtres et leurs priorités… mais, bien sûr, aussi selon la société dans laquelle ils vivent.
A moins de vouloir vivre sous un pont ou aux frais de la princesse, nous sommes tous ou serons tous exposés un jour aux directives équivoques et irrévocables de notre charmant(…e) patron(…ne, ne soyons pas sexiste !). Qui dit directives, dit modus operandi préétabli dit pas (beaucoup) le choix. Mais le choix, quand même. Pourtant, souvent, on se contente de suivre les ordres qu’on nous donne. Pas de vagues, c’est éreintant de donner son avis. Et puis… tellement vain. Soit. Une réactivité approchant zéro, des convictions inexistantes et une pugnacité en état de décomposition. Mais ce n’est pas grave, on s’adapte et la vie continue…
D’où vient cette indifférence ?
Le problème est bien plus complexe et étendu que celui d’une simple consigne à suivre… Dans le monde actuel, on a plus souvent la liberté de démissionner – de son job, de ses études, de ses responsabilités familiales, de sa loyauté amicale, de ses sentiments amoureux, de la vie, tout simplement… – que de déclarer haut et fort notre désaccord et notre volonté de contrer l’ordre établi pour nos idéaux. Mal vue, Réprimée et largement désapprouvée, la liberté d’expression, puisque c’est comme ça qu’on l’appelle, a toujours eu la vie dure . Cependant, aujourd’hui, les principes démocratiques du monde sont supposés reposer sur ces trois petits mots, si léger à nos pavillons, mais écrasant de significations : Liberté, Égalité, Fraternité. Ce slogan, clamé et acclamé, impose, dès lors, un régime stricte aux hommes de pouvoir : un leurre quotidien et une régurgitation souriante: « Mais oui, vous êtes tous frères, libres et égaux! » (« Enfin, jusqu’aux limites que nous avons délimitées au préalable »). La société nous renvoie un reflet fictif et vicieux de ces libertés tendres et agréables qui nous sont octroyées, alors qu’elle régit la plupart de nos faits et gestes. Ce qu’il en résulte ? Beaucoup de libertés éliminées, d’autres biaisées, certaines maintenues de manière illusoire et celles qui nous restent ? Elles sont souvent dissoutes par notre éducation, nos valeurs et nos refus d’ouverture d’esprit.
Enfin quoi ?
Finalement, sommes-nous vraiment libre de quelque chose ? Nous n’avons pas été libre de naître et nous le serons encore moins de mourir. Nous ne sommes pas libre de choisir notre famille, notre pays de naissance, notre classe sociale, notre aisance financière… Nous sommes libres de choisir nos études, oui. Dans la limite du possible, toutefois, précisant qu’il faut tenir compte du prix, de l’avis des parents, de l’éducation reçue etc. Nous ne sommes pas vraiment libre de choisir notre travail, on peut choisir un secteur, faire des recherches précises mais le poste rêvé, on nous l’offre si on a la chance de « correspondre au profil ». Sur base de quoi ? Cela reste parfois à définir! Depuis quelques décennies, on est libre, par contre, de décider d’avoir des enfants et pourtant, l’avortement n’a jamais aussi bien marché…
Peut-être qu’acquérir des libertés, c’est moins sécurisant que de vivre dans un monde réglé comme une horloge. Démissionner de ses propres idéaux, en voilà une charmante idée… Et, ne nous leurrons pas, nous adoptons tous ce principe, un jour ou l’autre, pour un sujet ou pour un autre. En effet, quel intérêt de se battre contre des éoliennes ? « C’est fort harassant, souvent décevant et presque toujours infructueux » disent les uns. « Quand on voit ce qui arrive à ceux qui se révoltent, on préfère ne pas trop ouvrir sa gueule de peur de se retrouver à l’asile ou pire » déclarent les autres. « C’est sans espoir, mieux vaut tenter de s’habituer à ce monde abscons que d’essayer de le changer ! » concluent-ils, en chœur.
Tout compte fait, peut-être sommes-nous déjà formatés, à notre insu, courant inexorablement à notre perte, maintenant, serrée dans notre paume, notre semblant de liberté, à laquelle on tient tant…

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