Je n'avais jamais vu Playtime.
Or, à l'occasion d'une université du cinéma, la version restaurée était diffusée. Une opportunité à saisir !
Bon, alors, on va tout de suite commencer avec les choses qui fâchent : je dois être une béotienne du septième art parce que je n'aime pas spécialement Tati (au même titre que Chaplin m'enquipouête, que Kurosawa m'endort et que Kubrick m'indiffère).
J'ai conscience que tant de gens criant au génie, il doit y avoir un hiatus chez moi pour ne pas le voir (désolée, Flou !) mais c'est ainsi...
Que ce soit "Jour de fête" que je m'étais forcée à regarder jusqu'au bout, à sa première diffusion télévisée, il y a une quinzaine d'années, ou "Playtime" l'autre soir...
Ca y est ? J'ai perdu tous mes lecteurs ?
Maintenant, au cas où il en resterait un ou deux qui n'aient pas bien compris ou qui ne connaissent pas Jacques Tati et qui, donc, n'ont pas envie de me lapider, je vais essayer de décortiquer mon sentiment.
Extrêmement bizarre...
Voilà, je crois que c'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit quand les lumières se sont rallumées et qui fait, aussi, que j'ai mis quelques jours à pouvoir écrire quelque chose à ce sujet.
Je ne me suis pas dit que je n'avais pas aimé et, pourtant, incapable de me dire que j'avais passé un bon moment...
Le type qui présentait le film disait que Tati présentait son film en deux lignes : C'est un film qui raconte comment passer du froid au chaud et des lignes droites rigides et angulaires à la convivialité des cercles.
Il disait également qu'il aurait été nécessaire que cette présentation soit faite avant chaque diffusion car, comme pour certaines expositions d'art moderne, si vous regardez pas un peu le catalogue avant, vous risquez de passer à côté...
Déjà, franchement, on vous annonce ça dans la salle de cinéma à quelques minutes du début du film, vous n'avez qu'une idée : "Ouvrez les portes ! Laissez-moi sortir ! J'ai bossé toute la journée, je n'ai pas mérité ça !"
Enfin, du moins, moi, à ce moment-là, j'ai commencé à repérer les sorties de secours...
Après, comme je vous l'ai dit, le cinéma de Tati ne me fait pas spécialement rire. Cette espèce de burlesque quasi-muet ne m'interpelle pas vraiment. Par exemple, il y a cette scène : J'entendais des gens s'esclaffer de rire dans la salle... Moi, je la trouve juste sans intérêt et elle ne me fait même pas sourire...
En revanche, il y a des choses qui m'ont vraiment interpelée... Mais des bribes, des images qui durent à peine quelques secondes ou des impressions fugaces.
En revanche, ces impressions ou ces images m'ont marquées et m'ont profondément plu...
Un jeu de reflet.
Une robe verte et un par-dessus beige quand tout le monde ou presque est en noir et blanc.
Une impression d'électron libre qui ne se rebelle pas mais qui n'est pas tout à fait dans le rang et d'où se dégage une poésie assez romantique.
Une critique acerbe d'une société qu'il trouvait déjà insupportable de conformisme et qui n'a fait que s'accentuer pour en arriver où nous en sommes aujourd'hui et qui est exponentiellement plus conformiste que ce qu'il dénonçait...
Mais je dirais qu'en fait, ce qui m'a plu, c'est l'analyse de la technique de réalisation et ce qui peut s'en dégager, pas le film en lui-même...
Bref, il paraît qu'il faut quand même que j'essaye "Les vacances de Monsieur Hulot" donc je vais essayer...
A bientôt !
La Papote