Pour Noël, Frère Aîné et Rustine Sourire m'ont offert un coffret "zen"...
{mode parenthèse : on} Je pense que même si je me suis remise à dormir normalement depuis le mois de novembre, j'avais encore des poches terribles sous les yeux, la peau terne, le cheveux triste et blanc. Ouais, rappelez-vous, les anecdotes qu'on vous racontait en cours d'histoire sur Marie-Antoinette dont les cheveux seraient devenus blancs dans la seule nuit du 10 août (Remarquez, ça, c'est de l'anecdote efficace, j'ai appris ça au collège et je me suis toujours souvenue de l'attaque des Tuileries la nuit du 10 août 1792, de la chute de la monarchie et du transfert de la famille royale au Temple...) ! Bon, ben, cet été, en une semaine, j'ai deux mèches de cheveux blancs qui sont apparus sur mes tempes... De là à finir décapitée, on n'y est pas encore, hein ! {mode parenthèse : off}
Bref, revenons-en à nos moutons !
Je disais que je devais vraiment faire pitié pour que Frère Aîné et Rustine Sourire m'offrent un coffret "zen" mais, parfois, ça vaut le coup de faire pitié...
Je me gardais donc ce coffret précieusement en savourant à l'avance le bien-être que j'allais ressentir et puis, le week-end dernier, j'étais en mode "jeune fille" et me suis dit que c'était l'occasion.
J'ai choisi l'institut : un SPA.
J'ai choisi le soin : un soin du visage relaxant (exit les modelages du corps spécifiques "minceur", pfffffff... Exit les soins du visage "coup d'éclat", ne suis-je pas la lumière de vos vies ?).
Et, donc, je me suis pointée au SPA avec ma tête du samedi : jean, tee-shirt, baskets, pas maquillée et coiffée comme ça veut bien (visiblement, Moitié de Blonde et Taz qui sont passés prendre le thé dans l'aprem n'ont rien dit, donc, ça ne devait pas faire si peur que ça...).
Je suis arrivée dans une vraie ambiance de SPA : de la musique toute zen avec comme des bruits d'eau qui court, des parfums d'huiles essentielles, un décor tout de blanc, de bois, de jonc de mer et de galets.
Une dame, très gentille (ça, c'était pour endormir ma méfiance mais vous comprendrez plus tard...) avec une voix très douce, est venue m'accueillir, me faire remplir le petit bon et me faire asseoir quelques instants dans un fauteuil confortable.
Sur la pile de journaux pour patienter, il y avait le "Elle" de la semaine mais version américaine ou britanique (je n'ai pas vérifié) et un exemplaire de "Demeures et châteaux"...
Je ne les ai même pas pris en main de peur de voir ce qu'il y avait dessous. Je me suis légèrement redressée dans mon fauteuil, j'ai replié mes jambes pour cacher mes baskets et ai passé ma main dans les cheveux, histoire d'arranger la sauce si c'était possible...
J'ai sorti mon bouquin et me suis dit qu'à défaut d'être dans la note, au moins je passerais pour une intello !
J'étais donc dans un SPA (à prononcer avec le "a" bien ouvert et un peu appuyé) !
Alors, {mode parenthèse : on} je suis déjà allée, grâce aux copines, dans un SPA (avec le "a" bien ouvert et un peu appuyé) plutôt chicos mais, en même temps, je m'en étais douté parce qu'il est situé dans le triangle d'or de Bordeaux... Fastoche ! En revanche, je n'avais pas réfléchi que c'est le terme "SPA" qui est chicos, pas l'emplacement où il se trouve... {mode parenthèse : off}
La dame très gentille et à la douce voix est venue me chercher, sans avoir l'air de remarquer que je n'étais pas vraiment dans la note des lieux. Elle m'a guidée vers une petite salle toute douce, toute feutrée.
Elle m'a susurré de sa douce voix de me déshabiller et de me glisser sous la couette. J'ai failli lui faire remarquer qu'elle avait beau être gentille et avoir la voix douce, elle n'était pas vraiment ma came et que, par ailleurs, je n'étais là que pour un soin du visage et puis, je me suis ravisée... J'ai décidé de la jouer discrète (ouais, ça m'arrive et c'est bien aussi de temps en temps !)...
Elle m'a laissée seule pour me préparer.
Il faisait bon sous la couette, la musique était juste audible, la lumière tamisée et me suis dit que si son absence devait durer un peu trop, elle n'aurait même pas besoin d'être super douée pour me détendre parce que je me serais endormie...
La dame très gentille est revenue tout doucement et m'a murmuré de sa douce voix qu'on allait commencer par un diagnostic de ma peau.
Elle a commencé à examiner mon visage minutieusement pendant que je gardais les yeux fermés.
Puis, tout à coup, dans mon voyage nirvanien, j'ai vaguement entendu des bruits dissonants, toujours d'une voix très douce... mais quand même :
- Et, il vous arrive de faire un gommage ou un masque ? Non, parce que, là... enfin, vous en auriez besoin...
- Votre contour des yeux est marqué... très marqué... Vous devriez en prendre soin... Votre regard a dix ans de plus que vous...
- Et puis, va falloir songer à l'ovale de votre visage parce que ça ne va pas tenir encore longtemps, même si ça essaye !"
J'ai quand même ouvert un oeil...
Euh, non, mais c'est à ce point-là ? J'ai quand même pas une peau de pré-retraitée post-ménauposée ?
Bon, alors, il faut quand même savoir qu'il y a presque huit mois, la cabane est tombée sur le chien... J'ai tout géré ! Trois mois de nuits blanches, un voyage à Londres loin d'être de tout repos, une intervention chirurgicale... Pis, z'avez vu les mèches blanches, là, hein ? Comme Marie-Antoinette la nuit du 10 août... Une semaine et pfiouuuuuuu, deux mèches... Alors, quand même ! Respect, quoi ! Elle a du mérite, ma peau, de s'en sortir comme ça... Non ? Même que je pense qu'elle a eu du bol de s'en sortir aussi bien...
Bon, en fait, je n'ai pas dit tout ça... J'ai juste ouvert un oeil tout en haussant mon sourcil jusqu'à la racine d'une des deux mèches blanches et ai balbutié, la voix légèrement tendue : "Ah bon ? A ce point là ? Pourtant, je me démaquille... Bon, ok, je dois faire un gommage et un masque deux fois par an... euh, une fois par an... allez, tous les 18 mois... quand j'y pense, quoi ! Mais sinon, voilà, quoi, j'me démaquille !"
{mode parenthèse : on}Je ne sais pas vous mais, moi, j'ai l'impression d'être une mauvaise élève qui reçoit une mauvaise note quand on me fait ce genre de réflexion... Et, particulièrement, si, en plus, derrière, on me dit "mais ça ne prend que cinq minutes à faire"... Oui, mais, moi, cinq minutes, c'est du sommeil en plus ou un pantalon de plus repassé ou un comm sur un blog ou une coiffure pour P'tite Louloute !{mode parenthèse : off}
Là, la dame très gentille a reposé ma tête sur l'oreiller, a remonté la couette et m'a dit de sa très douce voix : "Ne vous inquiétez pas, il y a deux ou trois petites choses à revoir, dès maintenant, pour couper court à tout ça".
Et elle a commencé son ballet des mains sur mon visage, mon cou et mes épaules...
Je ne sais pas ce qu'elle a fait ni combien de temps ça a duré mais ça aurait pu durer encore et encore... C'était boooooooooon ! C'était relaxaaaaaaaaaaaaant ! J'avais les bouts d'orteil qui en frétillaient presque de bonheur !
Tout à coup, une douce voix est arrivée jusqu'à la circonvolution "conscience" de mon cerveau et lui a dit "C'est terminé. Vous pouvez vous rhabiller. En sortant sur votre droite, il y a un petit salon avec brosses et miroir si vous le souhaitez (Perfide coup de Jarnac pour insinuer que je n'avais pas le look "SPA" en arrivant ? M'en fous, je flotte à 10 centimètres au-dessus du lit de massage...). Quant à moi, je vous attends à l'entrée. Prenez tout votre temps !
J'ai bien mis 10 minutes à me décider à me lever et à me rhabiller... Je serais bien restée continuer ma sieste...
Un coup de brosse dans les cheveux (Ca, va ! J'ai compris... Pas besoin de me faire un dessin !).
Et j'ai retrouvé la lumière du soleil et la dame très gentille à la voix très douce mais dont l'oeil, en me voyant, a été transpercé d'un éclair carnassier...
Innocente que j'étais, je ne me suis pas tout de suite, méfiée. C'est quand je me suis approchée du comptoir qu'une partie de mon cerveau à crié "mayday, mayday" mais trop tard, le piège s'était refermé sur moi...
- Je vous ai préparé les produits avec lesquels je vous ai fait le soin... Je ne les ai pas tous mis puisque j'ai cru comprendre que vous ne consacriez pas trop de temps à vos soins du visage mais vous avez les in-dis-pen-sa-bles (coup de règle sur les doigts, mauvaise élève) !
J'ai écouté la douce voix (elle met quoi sur ses cordes vocales, c'te Messaline ?) me vanter les mérites et me décrire le mode d'emploi de chaque, tout en essayant de zieuter discrètement la petite étiquette blanche qui indique le prix.
La très gentille dame m'a raccompagnée jusqu'à la porte et m'a souhaité une bonne fin d'après-midi...
J'étais bien, le soleil caressant la peau toute neuve et douce de mon visage. Je flottais toujours à 10 centimètres du sol en me disant que, vraiment, il n'y a rien de tel qu'un soin en SPA (avec le "a" bien ouvert et un peu appuyé) et le sentiment d'avoir gagné une bataille : elle ne m'a vendu qu'un seul de ses produits ! J'ai résisté à tous ses arguments... Bon, ok, 50 € le petit tube de crème... mais, quand même, j'ai résisté aux autres !!!
Vous trouvez pas que j'ai la peau fatiguée ? C'est quand Noël ? Je crois que j'ai besoin d'un soin pour me sentir mieux...
A bientôt !
La Papote