Souvenir sensoriel d’une avant nuit à Tunis

Une nuit qui tarde à dire au revoir au jour
Une agitation qui fait mal aux yeux aux alentours
Des sacs à dos jetés pour un match improvisé
Défilement de silhouettes, départ vers les faubourgs
Fricassés chauds, kaki humide, fleurs séchées
Dernières couleurs, senteurs condensées
Une nuit qui tarde à venir
Un bruit assourdissant d’oiseaux cherchant leurs abris
Des éclats de rires, des cris, des injures, des klaxons
Des visages aux mille expressions
Des parfums qui pestent ou enivrent au gré des passants
Derniers rayons rougeâtres
On presse les pas et on débarrasse les tables
On hale les derniers taxis, on regarde sa montre
Les rues changent graduellement de faces
Pour laisser place aux gens de la nuit, aux veilleurs du soir
Il fait sombre dans cette avenue mais pas calme
La ville porte une robe brillante et indécente
On entend le claquement des bouteilles
Un dernier appel à une session nocturne
Avant que les portes ne se ferment
Avant que le règne du noir ne se fasse