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On achève bien les chevaux

Publié le 13 mai 2011 par Mao

On achève bien les chevaux

Posted on 13 mai 2011

On achève bien les chevaux
Si ça te dérange pas, je continue avec mes histoires microbiennes. Parce que c’est pas fini. Loin de là…

Grâce à mes copines les amibes qui se sont visiblement bien réveillées, j’ai un abcès à l’oeil. Bon, ça va hein. c’est moins gore que ça en a l’air. J’ai juste un point blanc minuscule sur l’iris. Et ça picote un peu. Enfin, plus exactement, avant que j’aille aux urgences ça picoTAIT un peu.

Hier soir, donc, je me pointe aux urgences, je patiente (seulement) 3 heures et demie (d’ailleurs, à ce propos, M le Président, vous avez tout faux sur l’hôpital public, c’est pas en supprimant des postes que vous allez diminuer le nombre de malades) et au moment où j’envisageais plus ou moins de m’aménager un petit coin pour dormir, l’interne de garde me reçoit. Je lui raconte ma vie. Et comment j’ai sans doute des amibes. Et comment j’ai des lentilles de contact. Et comment hier soir j’ai vu le point blanc. Et fatal erreur, j’ajoute que non, pas du tout j’ai pas mal. Juste ça picote un peu quand le fond de l’air est sec.

Là j’ai senti que j’avais capté toute son attention. Parce qu’à son avis c’était pas du tout normal de ne pas ressentir une atroce douleur.

Alors, ni une ni deux il me colle brusquement une lumière puissante dans l’oeil. Tout autour de moi se met à ressembler plus ou moins à rond noir. Je suis quasi aveugle. Je hais cet homme.

Il me projette des gouttes dans les yeux. Non seulement je ne vois plus rien mais en plus ça commence à bruler sévère. Et là, apothéose, il attrape un outil pointu et commence à m’aspirer des bouts de liquide d’oeil.

A y est, il est content, j’ai hyper mal.

Toujours dans le brouillard, je l’entends parler de gouttes à mettre toutes les heures. Oui toutes les heures, même la nuit. Au moins jusqu’à samedi. Sur le coup je ne tique pas, je cherche surtout à retrouver un semblant de vision, n’importe quoi me va, même voir le mur en face, ça m’irait. Je focus à fond sur le mur et je loupe le passage où il explique un truc sur les gouttes qu’il faut mettre en plusieurs fois pour pas que l’oeil les rejette en pleurant. Enfin je crois que c’est ça. Je ne vois toujours pas le mur, je suis aveugle et l’autre il s’en fout il continue son speech. Mais la bonne nouvelle Madame, c’est que vous êtes venu à temps alors ça va se guérir facile. Ca va pas? Vous avez mal peut être?

Ah ben tu m’étonnes que j’ai mal, j’ai juste l’impression que tu viens de m’arracher le globe oculaire avec un scalpel rouillé

Connard.

Je te passe la description de moi errant à 22h00 sur le boulevard Sébastopol mon seul oeil valide écarquillé à la recherche de la pharmacie de garde puis à la recherche du métro, puis de ma station, de mon immeuble, de la clef, de serrure etc etc etc. Dès que j’ai pu j’ai collé 3 doses de gouttes géantes de bidule calmant et depuis ça va un peu mieux.

Sinon, les gouttes toutes les heures, même la nuit, ça se passe plutôt bien. Et non je ne suis pas du tout au radar ce matin, je te rappelle que je bois plus d’un litre de coca par jour.



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