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L’accouchement de Steff, pas toujours facile de faire respecter son projet de naissance

Publié le 21 mai 2011 par Madameparle

L’accouchement de Steff, pas toujours facile de faire respecter son projet de naissance

Cette semaine je laisse la place à Steff qui nous raconte la naissance de Mininounette

Toi aussi tu peux me faire parvenir ton récit à madameparle@yahoo.fr

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Oh toi petite nulli, ne restes pas ici, fuis vite!! Je vais te faire partager mon calvaire accouchement. Oui j’ai besoin d’exorciser un peu tout ça! Alors je te l’offre! Prépare le seau à vomi, le paquet de mouchoirs, et le Lexomyl pour ce soir (pour éviter les cauchemars!!)

Ready??

Il était une fois, nan, tu as vraiment cru que ça débuterait comme dans un conte de fée? La réalité est bien loin de tout ça. Même si à la fin tout finit bien!

Tout a commencé un vendredi matin à sept heures, (Oui c’est tôt tu peux le dire) des contractions toutes les demi-heures, pas très douloureuses, mais je me suis dit, ça y est c’est le bon jour!! J’ai décidé de rester au lit pour me reposer (je n’imaginais pas à ce moment là que c’était ma dernière grasse mat’), et puis vers onze heures plus rien du tout. Je me suis donc levée comme une petite fleur que j’étais encore (oui si tu mets les trente kilos que j’avais pris de côté).

L’après midi avec mon PoiluChéri nous sommes allés faire une grande balade (Presque 500 mètres, eh soit pas médisant, pour une baleine sur pied c’est déjà un bel effort!). J’avais lu partout que la marche aidait à la dilatation. Bon au retour de la balade je n’étais pas convaincue que ça avait fait quelque chose, direction mon canap et ma tablette de chocolat pour entretenir mon gras (c’est un taf, faut pas croire!)

Vers 19h les contractions ont repris. On a passé la soirée devant Hero Corp. Je faisais genre j’ai pas trop mal. Puis vers une heure du matin elles étaient là toutes les 10 minutes, très intenses (enfin je me rendrai compte que c’était du pipi de chat par rapport à ce qui allait suivre! )

Comme la sage femme me l’avait conseillé, pendant la prépa à l’accouchement (je te raconterai ça un jour), j’ai décidé d’aller prendre une douche. Oh!! Quelle grande idée ai-je eu de me lever! Les contractions se sont horriblement rapprochées et accentuées, elles étaient à ce moment là toutes les deux minutes. T’imagines bien, que je suis pas allée sous la douche. Hop hop hop, on a pris la décision de partir à la mat’. J’avais bien préparé tout mes petits sacs près de la porte, mais tu sais bien qu’il reste toujours quelques petits trucs à mettre juste avant de partir. Le temps de préparer la fin de la valise, de mettre tout dans la voiture, j’avais tellement de contractions que j’ai fini par les gérer à moitié au sol, qui a dit qu’une bête sommeille en chacun de nous? Mon PoiluChéri m’a aidé comme il pouvait entre chaque aller retour!! Le pauvre il a bien du mettre une demi heure pour charger la voiture! Faut dire que j’avais prévu d’emmener la moitié de la maison avec moi, quoi? on est jamais trop prudent, on sait jamais, imagines qu’ils aient pas l’eau courante ou l’électricité à la mat’.

Nous voilà partis vers deux heures du matin après avoir appelé la mat’ qui n’avait pas l’air de s’inquiéter!! Raaa les futurs parents qui s’en font pour rien!! Dans notre petite voiture, sous la neige, sur une bonne couche de glace (oui je te rappelle que je vis dans le trou du cul du monde et qu’en plus je l’ai choisi à la montagne), nous roulons doucement vers la ville la plus proche et la mat’ tant imaginée. Les contractions s’espacent à nouveau.

Arrivés à la mat’ mon PoiluChéri se gare à la maison de retraite qui est juste à côté de la mat, et on marche jusqu’à l’entrée. Oui je voulais qu’on y arrive ensemble, et puis je me disais, je suis partie pour quelques heures à être coincée à l’interieur sans pouvoir marcher, profitons de ces derniers instants!! Bon on devait avoir l’air un peu bizar car on s’arrêtait tous les deux mètres pour que je souffle et que je gère la contraction. Tout ça sous la neige bien sur. Les flocons de neige ont eu d’ailleurs ce soir là une autre portée, bien plus poétique. J’étais tout amour à ce moment là, prête à donner naissance à une petite merveille tant attendue, tant imaginée, déjà tant aimée.

Nous sonnons, c’est une auxiliaire plus froide qu’une porte de congel (et oui, c’est une idée fausse de croire que sous prétexte que tu arrives au pays des bébés tu vas être accueilli à bras ouverts) qui nous ouvre et m’emmène dans une chambre, « déshabillez vous, mettez la chemise, une sage femme arrive » Avec chance je ne l’ai jamais revu. Mais bizarre comme première impression. Finalement je n’ai pas mis pas la chemise d’hôpital tout de suite, pas envie d’avoir de suite les fesses à l’air. quelques minute plus tard la sage femme arrive et examine mon col… 2,5 wahou !!! trop bien!! (Je ne savais pas encore ce qui m’attendais!!) Elle fait un retour sur notre projet de naissance (je t’en reparlerai), je la sens très enclin à nous respecter et à ce moment là, c’est très rassurant…

Après avoir rempli toutes les formalités d’entrée et eu encore plein de contractions (douloureuses), elle me propose la baignoire à bulles dont j’avais tant entendu parler au cabinet de ma sage femme!!(un spa rien que pour moi, énorme baleine qui souffre de tout ses membres, muscles, articulations) Je saute sur l’occasion! J’y ai passée bien deux heures. On commençait à être bien crevés, mon PoiluChéri s’endormait sur le bord de la baignoire, même plus réveillé par mes exercices de respi.
Avec toutes ces saloperies de contractions et l’aide des bulles j’étais persuadée que la fin était proche, bébé naitrait un samedi! (Rien à foutre du jour en vrai, juste, comme ça avait commencé un vendredi, je voulais pas vivre ça un jour de plus, je faisais un peu d’auto persuasion!)

Je sors finalement de la baignoire (toute flétrie tu imagines, et la baleine flétrie c’est vraiment pas joli!), elle vérifie mon col, il n’avait pas bougé du tout. Je n’ai pas vu ma tête à ce moment là, mais ça devait faire un truc du genre je vais crever. L’angoisse commence à monter très haut et le trop plein de fatigue me fait chialer comme une conne pleurer. Moi qui ne voulait rien comme anti douleur (wéé, je voulais me la jouer hypra naturel, retour aux sources de la vie) après deux heures de plus de contractions, je finis par accepter le morphinique pour dormir. Je te rappelle que j’ai déjà une nuit blanche dans le cornet. La sage femme amène un fauteuil à mon PoiluChéri pour qu’il puisse dormir aussi, il se la jouait genre je te soutiens, je gère, mais lui comme moi, on en pouvait plus. A ce moment là il devait être à peu près six heures du matin. Ce n’était que le début.
Vers sept heures (donc après une petite heure de sommeil) une nouvelle sage femme (changement d’équipe, t’inquiètes tu t’y feras.. ou pas.) arrive et me demande comment je vais, effectivement les contractions étaient moins douloureuses et j’avais pu me reposer. La morphine c’est top, j’avais eu droit à une jolie hallucination, toute stone, je me croyais en Afrique, ce qui a valu un bon fou rire à la sage femme et à mon PoiluChéri.

la sage femme : »ça va madame?? »
moi : « ah ça va, vous savez ya deux minutes j’étais en Afrique et un gars avec un saxo m’aidait pour les contractions!! »

Elle me fait un toucher pour vérifier l’ouverture du col, je m’en passerais bien, mais les protocoles ont la vie dure. Tu te doutes qu’avec ma chance ça n’avait toujours pas bougé. Je chiale pas, bah oui, je suis toujours défoncée par la morphine. (hyper réactive la meuf)

Une ou deux heures plus tard elle revient et me refait un toucher tjrs rien non plus. Exténuée je pleure plus un ti peu,non je fond en larmes. Je commence à désespérer. J’avais pas du tout imaginé ça comme ça.
Elle me propose alors d’arrêter les contractions avec un suppo de je sais pas quoi. Avec mon PoiluChéri on réfléchit bien une heure de plus et on accepte. Elle nous fait donc monter dans une chambre avec un suppo. C’est partit pour le truc dans le fion, je pense que ça faisait bien 20 ans que j’avais pas eu besoin d’un suppo. Bah c’était bien comme dans mes souvenirs, sans commentaires.
Mon PoiluChéri en profite pour rentrer à la maison faire du feu pour pas que notre lapin gèle! (Le lapin en sorbet c’est bof)

D’après la sage femme les contractions devaient disparaitre il avait bien le temps de partir et de revenir. Comme tu as pu le comprendre depuis le début de mon récit, la chance n’était pas avec moi ce jour là, les contractions n’ont jamais disparues, et s’intensifiaient encore. Au bout d’un moment j’ai fini par appuyer sur le petit bouton rouge pour demander qu’on fasse quelque chose car j’en pouvais plus d’attendre qu’elles s’arrêtent.

Finalement je suis redescendue en salle de travail vers 18h-19H, mais mon PoiluChéri n’était tjrs pas là. Il manquerait plus que j’accouche quand il est pas là! L’angoisse pour lui quand il est arrivé dans la chambre et qu’il ne m’a pas vue!

Il m’a très vite rejoint, j’étais encore à deux doigts et demi (Ah bah oui c’est en doigts qu’on mesure ça petite nulli qui s’est tout de même aventurée jusqu’ici). J’ai enfin perdu le bouchon muqueux (tu sais le truc visqueux et dégueu), mais par contre au niveau timing, plus aucune notion, la douleur ça te met vraiment dans un état second ou tu bites plus rien à rien, juste que t’en peux plus. Il fallait prendre une décision, et moi qui ne voulait ni déclenchement, ni peri , quoi que ce soit de pas naturel, bah vlan!! Ocytocine!!! Plus le choix, les contractions duraient depuis trop longtemps sans effet. Et là les douleurs sont devenues atroces, tout dans le dos, les reins. Heureusement à chaque contraction mon PoiluChéri me massait le dos et me disait quand elles allaient enfin se terminer. (franchement heureusement qu’il était là.) La sage femme m’a dit qu’il vaudrait mieux que je prenne une peri car comme, même avec l’ocytocine je dilatais pas bien, la nuit allait encore très longue, que c’était bien pour que je me repose. Comme je te disais plus haut, la douleur ça change tout, tu captes plus grand chose, tes convictions sont loin, tu veux juste que ça s’arrête. J’ai finalement dit oui. Tous mes principes étaient loin et j’ai eu une bonne heure de répit. Bon faut reconnaître que Môsieu Peri il a bien géré, ça m’a fait un bien fou.
J’ai eu droit à un anesthésiste muet!! enfin pas vraiment muet mais il ne m’a rien expliqué à part, je vais piquer et bougez les orteils, alors que je pleurais comme une gamine qui a eu une mauvaise note de ne pas avoir réussi à le faire sans la péridurale. Je me sentais vraiment nulle à ce moment là. Heureusement la sage femme expliquait tout à sa place et me tenait la main. Ils n’ont pas voulu que mon PoiluChéri vienne. Quelle déception et quelle angoisse surtout, déjà les aiguilles et moi on est pas copine, mais alors celle de la péri, OMG, faut avoir des couilles sérieux!

J’ai eu trois seringues de peri et une perf d’ocytocine. Et des douleurs horribles mais rien à voir avec le moment de la poussée. Je te passe le coup de la sonde urinaire pour vider ma vessie de cheval, c’est
vers deux heures du mat le dimanche, la sage femme me fait un énième toucher (y’en à marre, mais c’est devenu la routine) et me dit que je devrais déjà sentir mon réflexe de poussée mais rien de rien. Là encore grosse déception. C’est donc elle qui commence à me faire pousser. Mais tu te doutes, je ne voulais pas, j’avais tellement prévu que ce serait mon réflexe de poussée qui me guiderait pour l’expulsion. (Problème de mise en page, je n’arrive pas à le régler avant de t’envoyer mon mail… normalement, le texte n’est pas centré..)
Là le supplice commence, (sauves toi petite Nulli ou tes envies d’enfants vont s’envoler!) j’ai vraiment cru mourir, une douleur insoutenable dans le dos. Le monito n’était pas bon, MiniMinounette respirait mal et moi aussi, alors j’ai eu droit à l’oxygène. Mais surtout droit à l’auxiliaire puér qui me mettait et m’enlevait le masque entre chaque poussée. A ce moment là, il fallait pas se mettre en travers de mon chemin, et la tite dame, gentille hein, me répétait à chaque fois qu’elle posait le masque sur mon visage, c’est pour le bébé, il manque aussi d’oxygène. Elle aura mérité ma petite agression verbale de maman qui pousse et donne tout ce qu’elle peut : Bon, c’est bon, j’ai compris, pas besoin de le répéter à chaque fois, t’as pas vu que j’en chie, tu poses le masque et tu la boucles!

L’oxygène ne suffisant pas, MiniMinounette en détresse et moi à bout, la sage femme a fait venir le gyneco.

Un gros c**, ses seuls mots furent bonsoir, médecin de garde, arrêtez de crier madame, vous avez tenu neuf mois vous tiendrez bien un quart d’heure de plus… mmmmmmmmh sympa!
Il a donc sorti la ventouse (engin de torture), et se met à tirer, bien sur, tu te doutes la péri ne fait plus effet. aïe, aïe, aïeuhhhhh!
Et puis il se prépare a faire une épisio que j’avais expressément refusée dans mon projet. La sage femme tente de l’arrêter en lui disant que je ne veux pas d’épisio, et lui ce gros con, lui répond ça sera pour le prochain. Ok… Pour couronner le tout c’est pas une épisio de fillette qu’il m’a fait, il s’est lâché, j’ai eu une énorme épisio. Le plus dur c’est qu’après en avoir discuté avec la sage femme, j’ai compris qu’au moment où il l’a faite il ne pouvait pas savoir si j’en avais vraiment besoin. Tu vois bien il fallait aller vite quoi, c’était le week-end. Et bon c’était le protocole (d’il y a 15 ans).
C’est ce moment là que mon PoiluChéri a changé de couleur. Du jaune, il est passé au vert pour finir tout blanc. L’agréable gynéco le somme de s’assoir, Monsieur asseyez vous, on a pas le temps de s’occuper de vous! Et moi, femme pleine d’amour même sous torture, entre deux poussées, j’encourage mon PoiluChéri à s’assoir au sol. A voir ce devait être très comique. ahhhhhhhh Chéri assieds toi ahhhhhhhhh, allez assieds toiaaaaahhhhhhh!!

Pour finir il m’a jeté MiniMinounette sur le ventre, jeté est bien le mot entre temps il avait coupé le cordon et même pas montré la tête à mon PoiluChéri. Il en a profité pour sortir le placenta sans attendre un instant de plus.
Mais une fois que je l’ai eu dans les bras, qu’elle m’a regardé, tout était effacé, rien à foutre de tout ce qui pouvait bien se passer autour de moi (l’épisio recousue à vif par exemple).Tout ce qui comptait c’était Elle, Lui et Moi. Notre rencontre, cette joie, la fin de cette attente, nous formions cette fois-ci la famille que nous avions tant imaginée. Je l’observais, posée sur moi, si douce, si calme, un petit cri qui s’est arrêté dès l’instant où je me suis adressé à elle. Pas de gestes invasifs sur son petit corps si fragile, je l’avais demandé et elles l’ont respecté. Nous sommes restés tous les trois, trois heures sans que personne ne nous embête, elles ont respecté notre projet, pas d’aspiration, pas de bain, pas de collyre, elles l’ont habillé dix minutes avant qu’on remonte et ça dans la pièce où je venais de lui donner la vie.

L’allaitement a débuté dans cette même pièce, elle a pu et su téter dès le début. Moment unique de partage à trois, le regard si ému de mon PoiluChéri sur notre plus belle création.

Le regard si profond de MiniMinounette qui plonge dans le mien et je me sens marquée pour la vie, marquée de la marque de son amour, je serai sa mère, celle qui l’aimera, celle qui la protégera, celle qui l’accompagnera dans tout ce qu’elle entreprendra. Sa naissance, mais aussi la mienne, celle d’une nouvelle vie qui débute. Un souvenir vague et présent à la fois, mais qui me constitue moi et me restera pour toujours…

Voilà pour mon accouchement, des douleurs, une hallucination, une trop grosse aiguille, un faux travail, une épisio de trop, mais une merveilleuse rencontre!! Le 24 Janvier 2010, à 3h17 MiniMinounette, 3kilos150, 48,5cm, nous a rejoint sur cette terre, pour y vivre de belles années à nos côtés…
La plus belle de ma vie..

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Photos:

Paternité
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