Alors que ce modeste blog commence à prendre un peu d’altitude, le site crash comme un Airbus. Plus rien ne fonctionne. Les liens se brisent, les pages disparaissent, les souscriptions plantent, les feeds RSS délirent. Aussi, plutôt que de passer ma soirée à écrire, je l’ai passé à tenter de rétablir un semblant de normalité dans mon petit univers digital.
En vain.
Dans un monde idéal, je saisirais ton téléphone et je le réduirais en miettes. Puis, à coup de poings, je transformerais mon écran plat en écran super plat. Et je garderais le meilleur pour la fin: L’ordinateur. L’ordinateur serait sacrifié sur l’autel de l’évolution. D’abord déchiqueté à coups de coutelas en silex, immolé, tabassé, humilié, cyberbullied, puis enfin exposé à de l’uranium enrichi.
Mais le monde est loin d’être idéal. Trop de conflits, trop d’hostilité. Trop d’ignorance. Trop de politiciens. Trop de cons.
Mon petit monde à moi ne tourne pas vraiment plus rond: Je n’écris pas assez. Je lis deux livres assez médiocres. Les NY Yankees ont perdu contre les Redsox.
Et j’ai mal dormi. Je me suis inventé un nouveau cauchemar. Mia tombe et je n’arrive pas la rattraper. Heureusement, elle ne se fait pas (trop) mal. Le plus dur ce n’est pas toujours l’atterrissage.
Y des jours comme ça. Les éléments se déchainent. Je ne peux que lutter, écrire à contre courant. 500 mots en pente douce. En dépit des nouvelles technologies, de la répression insensée d’une bande de dictateurs illuminés, de mes tristes lectures, de cet enflure de Big Papi.
Heureusement que j’ai mes enfants, mon ptit coin de ciel bleu au quotidien. Sebastian a découvert un harmonica dans un des multiples containers de jouet qui saturent notre appartement. Depuis, il ne s’en sépare plus. Solo par-ci, ptite danse par-là. Ce gamin, il est trop. He’s got the blues. Plus fort encore, c’est Mia qui lui a apprit à jouer. Changement bienvenu. Il y a peu elle lui aurait arraché l’harmonica des mains. Et Sebastian lui aurait tiré les cheveux. Et Mia aurait pleuré, tout en jurant vengeance.
Hier soir, je les ai surpris en train de jouer ensemble. Le jeu s’appelle “Gladiator”. Un combat à mort dans une arène encombrée d’animaux sauvages en peluches. De loin, on aurait dit une jolie embrassade fraternelle. Comme maman était sortie, et que personne ne pleurait, j’ai décidé de prendre les paris. J’ai tout misé sur Sebastian. C’est Mia qui a gagné.
J’ai séparé les combattants et remit le ptit bonhomme sur ses pieds. Tout en m’aidant à l’épousseter, Mia a dit: “Dadji, I really love my lil’ brother”
(soupire)
Mon ciel bleu.
Entre deux orages. Entre deux crashs.