Il y avait quelques mois j’avais prévu d’aller rendre visite à ma copine qui vit à Toulouse. Elle a accouché en janvier 2010 et moi en avril alors forcément à 800 km l’une de l’autre avec deux enfants en bas age nous n’avions pu encore faire les présentations.
Puis son fils a été opéré.
Je me suis sentie loin et j’ai décidé de prendre un billet d’avion.
Le départ était lundi.
Ma fille a la varicelle depuis mercredi dernier. Elle a donc passé tout le week end à 39°5.
Dans la nuit de dimanche à lundi elle s’est réveillée 3 fois: 00h, 2h, 4h…
Alors ce matin là je me suis sentie coupable de l’abandonner dans cet état. Et puis je me suis raisonnée car j’avais tout de même très envie de partir et puis tout était organisé pour que l’on s’occupe d’elle au mieux.
C’est ainsi que je me suis retrouvée telle une femme d’affaire à prendre un taxi à 6h10 et décoller à 8 heures! Je n’ai jamais pris l’avion seule. je me suis sentie libre, seule face à moi même dans les airs! Le voyage est très court je n’ai même pas eu le temps de finir mon café qu’il fallait déjà le jeter pour amorcer la descente.
Quel bonheur de découvrir ce petit bonhomme plein de vie et son grand frère complice. Nous n’avons pas changé toutes les deux le temps n’est rien pour deux adultes mais ne trompe pas avec les enfants!
J’ai profité de ces quelques heures pour commencer un livre au soleil, siroter des infusions de fenouil, déguster des plats locaux dans des restos, courir sous la pluie en rigolant comme des baleines, écouter une maman préparer ses enfants pour la crèche et l’école en restant sous la couette, piapiater dans le bus en se fichant de la tronche des gens, refaire le monde autour d’un verre de vin, marcher le bide bien rempli sous la lune et découvrir Toulouse by night.
Se retrouver.
C’était bon.
Excepté le coup de fil de 19h: « ta fille a 40° elle est pas bien du tout… », à 800km… Quel sentiment d’impuissance… Cette douleur au bide tellement connue de nous les mères…Essayer de prendre le dessus sur ces émotions et garder de la lucidité et du recul sur les évènements.. Une varicelle, juste une varicelle… Ce fut son dernier pic de fièvre car depuis elle reprend du poil de la bête et je l’ai retrouvé en pleine forme, mouchetée et crouteuse mais en forme!
Ces deux jours ont été une vraie parenthèse dans mon quotidien.
Je suis maman et le serai toute ma vie et je veux continuer à prendre du bon temps pour moi en essayant de ne pas m’en vouloir. Je sais que si je me sens bien mes enfants le seront aussi! Et puis quelle joie de les retrouver, les serrer fort dans mes bras et de les sentir là au creux de leur cou tout chaud…